Manifestations Temporalités rituelles en Mésoamérique. Approches interdisciplinaires

Temporalités rituelles en Mésoamérique. Approches interdisciplinaires

Colloque AIBL-GDRI Ritmo

les mercredi 14 et jeudi 15 novembre 2018 à la Fondation Cino el Duca

le vendredi 18 novembre 2018 au Palais de l’Institut

En 2015, à l’initiative du groupe de recherche et d’enseignement sur les Mayas et la Mésoamérique, le groupe de recherche RITMO (GDRI-CNRS), a été mis en place pour mener, dans une perspective interdisciplinaire et comparative — en associant des archéologues, des épigraphistes, des iconologues, des ethnohistoriens, des ethnologues, des linguistes et des ethnolinguistes —, une réflexion collective autour des dimensions temporelles des activités rituelles dans les sociétés mésoaméricaines passées et contemporaines.

En 2018, à l’initiative de son correspondant M. Dominique Michelet, l’Académie a organisé avec le Groupe de recherche international RITMO trois journées d’étude pour mettre en lumière les résultats de ce projet, qui s’attache à traiter, dans un cadre élargi, de rituels apparemment dissemblables, mais qui ont en commun, très souvent, d’être générateurs de changement.

Le rituel est en effet entendu au sens d’une série d’actions spécifiques et formalisées qui, en introduisant un scénario différent des activités quotidiennes, produisent des modifications, éventuellement transitoires, au sein d’un contexte initial. Ainsi en est-il, notamment, des rituels liés à la fabrication des artéfacts, aux cycles de la vie, à la résolution de conflits, à l’intronisation de gouvernants ou de responsables, ou encore aux pratiques d’installation et d’abandon, de réutilisation ou de reconversion d’espaces socialisés. Trois types principaux d’action — créer, détruire, transformer — ont été spécialement explorés, qui permettent de saisir les processus de transition dans leurs dimensions temporelles. Dans une perspective interdisciplinaire, ils présentent l’avantage d’inviter à aborder conjointement la multiplicité des modalités d’action mises en œuvre dans les rites et la performativité des gestes et des discours.

Dans son allocution d’accueil, le secrétaire perpétuel Michel ZINK a souligné l’importance pour l’AIBL de cette réunion internationale qui s’inscrit dans un processus d’ouverture de cette dernière aux études amérindiennes. Il a par ailleurs souligné que le rite« permet de rendre compte des pratiques les plus spécifiques et les plus concrètes comme il permet de comprendre la pen- sée du monde sous ses formes les plus diverses ». « Le rite, a-t-il rappelé, témoigne nécessairement d’un au-delà du rite. Le rite devient rite par la répétition. Il s’inscrit donc dans un temps cyclique et calendaire, mais il révèle, même quand il la cache, la préoccupation du temps linéaire et de la mort. Enfin sa survie, son oubli, ses métamorphoses permettent de vérifier si les civilisations sont mortelles. » Ont honoré l’Académie de leur présence S. Exc. M. Luis Fernando Andrade Falla, ambassadeur du Guatemala en France, accompagné par M. Alan Escobedo, troisième Secrétaire, ainsi que S. Exc. M. Juan Manuel Gómez Robledo, ambassadeur du Mexique en France, et son épouse, Mme Elena Gómez Robledo.

Programme

Mercredi 14 novembre (9h30-18h30)

  • 9h30. Accueil par M. Jean-Louis FERRARY, président de l’Académie et de l’Institut de France
  • 9h45. Introduction par Mme Valentina Vapnarsky, directrice de recherche au CNRS (Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative), responsable du Groupe de recherche international (GDRI) RITMO, et M. Philippe Nondédéo, chargé de recherche au CNRS (laboratoire Archéologie des Amériques)
  • Présidence de M. Jean-Louis FERRARY, président de l’Académie et de l’Institut de France
  • 10h15. Chronique [rituelle] d’une mort annoncée. Possibles rites apotropaïques à la fin de l’époque classique maya, par M. Dominique Michelet, correspondant de l’Académie
  • 10h55.Tierra y fundación. Temporalidades y espacialidades en el país maya, par M. Johann Begel, doctorant (Université de Paris 1, laboratoire Archéologie des Amériques), M. Cédric Becquey, chercheur (Centro de estudios mayas, UNAM, Mexico), Mme Marie Chosson, maître de conférences à l’INALCO, et Mme Fabienne de Pierrebourg, chargée de collection Amériques (musée du quai Branly-Jacques Chirac)
  • 11h35. Pause café
  • 12h. Fire rituals in the Maya inscriptions, par M. Nikolai Grube, professeur à l’Institut für Archäologie und Kulturanthropologie, Abteilung für Altamerikanistik, de l’Université de Bonn
  • 12h40. Discussion
  • Présidence de Mme Agnès Rouveret, correspondant de l’Académie
  • 14h30.Las temporalidades de las exequias de los indios en Nueva España, siglos XVI-XVIII, par Mme Nadine Béligand, maître de conférences à l’Université Lumière Lyon 2 (laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes)
  • 15h10. El desafío litúrgico a la temporalidad histórica : desde los modos de orar católico-dominicanos hasta los mipoch dios de San Mateo del Mar (Oaxaca, México), par Mme Flavia Cuturi, professeur à l(Università degli Studi di Napoli « L’Orientale »
  • 15h50. Christianity, time and ritual in Mayan languages : a comparative perspective, par M. Sergio Romero, professeur à The University of Texas at Austin
  • 16h30. Pause café
  • 17h. Figurar, condensar y estirar : temporalidades y gestos en los catecismos coloniales de México, par Mme Bérénice Gaillemin, résidente à l’Institut d’Études avancées de Nantes
  • 17h40. Discussion
  • 18h. Regards comparés sur la journée, par M. Vincent Hirtzel, chargé de recherche au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative)

Jeudi 15 novembre (9h15-18h30)

  • Présidence de Mme Véronique SCHILTZ, membre de l’Académie
  • 9h15. L’imbrication des processus vitaux et des processus techniques dans l’activité agricole. Temporalités mythiques, temporalités rituelles, par M. Perig Pitrou, chargé de recherche au CNRS (laboratoire d’anthropologie sociale)
  • 9h55. La compresión temporal en los objetos rituales, par Mme Danièle Dehouve, directrice de recherche émérite au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative) et à l’École pratique des Hautes Études
  • 10h35. Witz and tz’ultaka : the ritual uses of caves in Alta Verapaz, Guatemala, par Mme Chloé Andrieu, chargée de recherche au CNRS (laboratoire Archéologie des Amériques), et M. Efrain Tox (Universidad de San Carlos, Guatemala)
  • 11h15. Pause café
  • 11h45. Grossesse masculine et renouveau de l’année : acteurs et temporalités d’un rituel d’instauration à San Sebastián, Bachajón (Chiapas, Mexique), par M. Alain Breton, directeur de recherche honoraire au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative), Mme Marie Chosson, maître de conférences à l’INALCO, et Mme Aurore Monod Becquelin, directrice de recherche honoraire au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative)
  • 12h25. Discussion
  • Présidence de M. Henri-Paul FRANCFORT, membre de l’Académie
  • 14h30. The materialities of ritual practices : an archaeology of traces of events, par Mme Rosemary Joyce, professeur à l’University of California at Berkeley
  • 15h10. Materialidad y depósitos en Naachtun : ensayo sobre la función, la temporalidad y el significado de los rituales mayas tardíos del periodo clásico, par M. Philippe Nondédéo, chargé de recherche au CNRS (laboratoire Archéologie des Amériques), M. Julien Sion (post-doctorant, chargé de projet CEMCA Honduras) et Mme Lydie Dussol (post-doctorante, laboratoire Archéologie des Amériques)
  • 15h50. Espacio, tiempo y orden (tzol) : una reflexión sobre las funciones socioculturales de los títulos de tierras de Maní y de Calkin, par M. Tsubasa Okoshi, professeur à la Kyoto University of Foreign Studies)
  • 16h30. Pause café
  • 17h. Substances, acteurs et sens : la temporalité de la perception au cours des rituels nahuas, par M. Alessandro Lupo, professeur au dipartimento di Storia, Culture, Religioni dell’Università degli Studi di Roma “La Sapienza”)
  • 17h40. Discussion
  • 18h. Regards comparés sur la journée, par Mme Anne-Christine Taylor, directrice de recherche émérite au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative)

Vendredi 16 novembre (9h30-13h)

  • Présidence de M. Michel ZINK, secrétaire perpétuel de l’Académie
  • 9h30. Las tradiciones rituales de Tak’alik Ab’aj, par Mme Christa Schieber de Lavarreda, directrice de recherche (parc archéologique national de Tak’alik Ab’aj, Guatemala)
  • 10h10. Toward an archaeology of ritual practice in southern Central America, par M. Alexander Geurds, professeur associé à l’Université d’Oxford et à l’Université de Leyde
  • 10h50. Pause café
  • 11h10. L’effondrement politique maya des années 750-810 ap. J.-C., ou la fin du temps long dynastique, par Mme Marie-Charlotte Arnauld, directrice de recherche émérite au CNRS (laboratoire Archéologie des Amériques) et alii
  • 11h50. Entraña política, epidermis ritual. Voces y gestos de la nobleza maya en el ámbito colonial, par M. Mario H. Ruz Sosa, directeur de l’Instituto de investigaciones filológicas (UNAM, Mexico)
  • 12h30. Discussion

Séance publique de l’Académie du vendredi 16 novembre (15h30-17h30)

  • sous la présidence de M. Jean-Louis FERRARY
  • La composition des temporalités au sein des discours rituels : voix mayas de la transformation du temps, par Mme Valentina Vapnarsky, directrice de recherche au CNRS (laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative), sous le patronage de M. Jean-Noël ROBERT, Vice-Président de l’Académie
  • Nuit et jour au Templo Mayor de Tenochtitlan : formes d’évocation du mythe de naissance de Huitzilopochtl, par M. Leonardo López Luján, directeur du projet Templo Mayor (Instituto Nacional de Antropología e Historia du Mexique), sous le patronage de M. Henri-Paul FRANCFORT

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