Société asiatique Séances 2014
SOCIÉTÉ ASIATIQUE : séances de l’année 2014
Elles ont lieu les vendredis une fois par mois à l’Institut de France, 23 quai de Conti, salle Hugot.
Séance du 5 décembre 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 5 décembre 2014 à 17H15, salle Hugot de l’Institut de France, 23, quai Conti, 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nécrologie :
- Mme Frédérique BRESSANT lira une nécrologie de Lucien KEHREN, entré en 1964 à la Société Asiatique, sous le parrainage de Messieurs Louis Bazin et Claude Cahen, décédé en 2013.
2 – Communications :
- M. Jean CALMARD, directeur de recherches honoraire au CNRS, présente une communication intitulée : « Le général Claude-Auguste Court (1793-1880) : itinéraires et services en Perse (1821-1826) ».Entré en 1813, à l’âge de vingt ans, dans les armées napoléoniennes, Court partagea en 1815 le sort de beaucoup d’officiers qui partirent chercher du service à l’étranger. Certains allèrent chercher fortune aux Amériques, d’autres, peut-être en souvenir des projets ambitieux de Napoléon pour l’Orient, allèrent en Egypte, en Turquie, en Russie, en Perse, en Inde. Court est surtout connu pour ses services au royaume sikh du Pendjab, auprès du Maharajah Ranjit Singh. Mais il servit d’abord en Perse, auprès des princes de Kermanshah (1821-1826). Il nous a laissé ses « Mémoires » en cinq volumes conservés au Musée Guimet. Cette relation concerne ses itinéraires et ses services de la Syrie à Lahore. Nous préparons l’édition de la partie concernant la Syrie, la Perse, l’Afghanistan (jusqu’à Kandahar). Pour cette édition, je travaille sur la saisie du texte effectuée par mon épouse Jacqueline, rédactrice des publications de la Société d’Histoire de l’Orient. La partie indienne sera éditée par M. Pierre Cambon, conservateur en chef au Musée Guimet, à qui l’on doit la redécouverte des « Mémoires ». Court était un homme cultivé, féru d’histoire ancienne, d’archéologie, observateur de la société, de la politique. Ses références à Alexandre le Grand, dont il suit en partie le parcours, sont très nombreuses. La préparation de cette édition nous a amené à réfléchir sur le contexte géopolitique dans lequel se déroulèrent les activités de Court. C’était l’époque de la rivalité entre les empires russe et britannique en Inde que l’on a appelé « The Great Game in Asia ». Le contrôle de l’Inde revenait alors à la East India Company qui s’inquiétait de l’avance russe en Perse et en Asie centrale. La Perse et l’Afghanistan étaient l’objet de manœuvres politico-diplomatiques. Les agents britanniques, très actifs dans les zones sensibles, surveillaient de très près les agissements des « voyageurs » qui sillonnaient les routes.
- M. Charles RAMBLE, tibétologue, directeur d’études à l’EPHE, IVe section, présente une communication intitulée : « Recherches d’archives aux frontières tibéto-himalayennes : l’état de la question ».Dans les études historiques sur le Tibet, les enquêtes sur archives sont encore très ou assez rares ou quasi inexistantes. Ceci est dû en partie aux difficultés d’accès aux sources : au Tibet même des millions de documents ont été détruits pendant la révolution culturelle ; quant à ceux qui sont préservés, encore très nombreux, ils demeurent le privilège exclusif de quelques chercheurs chinois. D’importantes collections ont cependant été préservées dans des régions de culture tibétaine en dehors de la République Populaire de Chine et les recherches sur ces matériaux renouvellent l’étude de l’histoire sociale des sociétés en question. Une région particulièrement importante de ce point de vue par la richesse de ces collections d’archives est l’ancien royaume tibétain du Mustang, devenu à présent un district du Népal. Je présenterai l’état de la recherche sur ce large corpus de matériaux divers. Après une brève description des aspects physiques et codicologiques de ces documents, j’essaierai de dire en quoi ces recherches nous permettent de mieux comprendre certains domaines de la vie sociale tels que les taxations, l’usage des ressources naturelles, le droit et la résolution des conflits.
Séance du 14 Novembre 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 14 Novembre 2014 à 17H15, salle Hugot de l’Institut de France, 23, quai Conti, 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux membres :
- M. Charles RAMBLE, tibétologue, directeur d’études à l’EPHE, IVe section, présenté par Mme Anne Vergati et M. Jean-Louis Bacqué-Grammont.
- M. Mathieu GUERIN, Maître de conférences en histoire de l’Asie du Sud-Est à l’INALCO, présenté par MM. Grégory Mikaélian et Michel Antelme.
- Mme Irène Eui-Jeong SONG, Docteur en linguistique appliquée, psychanalyste et chercheuse en linguistique, présentée par Mme No Mi-Sug et M. Alain Delissen.
- Mme Jee-hyun NOE, Docteur en études coréennes, post-doctorante à l’université de Leiden, présentée par Mme No Mi-Sug et M. Alain Delissen.
- Mme Jung Ae YOU de FORCEVILLE, diplômée en études chinoises, présentée par Mme No Mi-Sug et M. Alain Delisse
- Mlle Annick FENET, Docteur en histoire, historienne de l’archéologie et de l’orientalisme, présentée par Mme Jeanne Marie Allier et M. Jean-Pierre Mahé
- Mr Didier MARCOTTE, Professeur de langue et littérature grecques à l’université de Reims, présenté par MM. Jean-Marie Durand et Victor Gysembergh
2 – Communications :
- Mme Jeanne GAMONET, INALCO, Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS), présentera une communication intitulée, « La genèse de la langue des Fils du Vent. Commentaires de l’existence en langue rromani des traits dits panindiens tels que relevés par le Professeur Annie Montaut » Les Rroms, appelés aussi Tsiganes, qui sont dans le langage poétique les « Fils du Vent », n’ont pas de pays. Partis d’Inde au XIe siècle, ils ont d’abord traversé l’Asie, de l’Inde du Nord Est jusqu’à Constantinople, puis ont migré pour se fixer – plus ou moins…- dans le monde entier (actuellement il n’y a qu’en Islande et dans les Iles Feroe que nous sommes certains de ne pas en rencontrer !). Leur langue initiale, issue du Braj (langue littéraire de Mathura) a connu au long de son évolution de grandes modifications, mais elle a aussi conservé des caractéristiques fondamentales et même des archaïsmes. Plusieurs linguistes, dont le Professeur Annie Montaut, grande spécialiste de l’aire linguistique indienne, ont énuméré quatorze « traits panindiens » communs aux familles de langues parlées dans le Sous-Continent, mais, étudiant le rromani depuis fort longtemps (famille, terrain, universités), je me suis permis de signaler quel a été le sort du rromani concernant ces quatorze traits.1) La rétroflexion / En rromani : il n’existe plus que le [ṛ] rétroflexe. 2) L’ordre « sujet-objet-verbe » SOV (sauf en khasi (sous-groupe mon-khmer) / En rromani : ordre général SVO mais peut varier selon les dialectes et le ton de la phrase 3) Chute dès l’évolution en MIA du système flexionnel, remplacé par celui des postpositions, pas de prépositions (sauf une en hindi) / En rromani : Reste de flexion : un cas sujet et pour les COD directs et un cas oblique, suivi de postpositions. Coexistence de prépositions, et de circumpositions 4) Abondance d’onomatopées (provenant sans doute des langues tribales) y compris en rromani5). Beaucoup de redoublements et de mots-échos y compris en rromani6) Causatifs, formés par des suffixes dérivationnels, existe en rromani 7) Fréquence de locutions verbo-nominales et verbo-adjectivales : très nombreuses en rromani8) Marquage du COD / En rromani : « base oblique » nue 9) Existence d’absolutifs, qui en rromani, sont plutôt des gérondifs 10) Existence d’explicateurs verbaux : système qui n’est pas utilisé en rromani.11) Construction spéciale des prédicats non agentifs, très rare en rromani12) Pas de verbe avoir. / En rromani : verbe « ther/el » pour la possession d’objets inanimés seulement13) Pas d’article / En rromani : existence d’articles issus du grec 14) Alphabets dérivés de la brahmi / En rromani : on utilise la graphie du pays d’installation
- M. Jean-Louis BACQUE-GRAMMONT, Directeur de recherches émérite au CNRS, présentera une communication intitulée, « Un port effacé du rivage. Regards sur Alexandrette/Iskenderun au XVIIe siècle ».À l’époque médiévale, Alexandrette et Ayas, située plus au nord, connurent une certaine prospérité dans la mesure où leur position géographique faisait d’elles les ports naturels d’Alep, carrefour des routes commerciales venant de toutes les directions. Au XVIIe siècle, les descriptions des voyageurs présentent Alexandrette comme un très modeste chef-lieu de kaza, juridiction d’un cadi. En effet, l’absence d’aménagements portuaires (les navires devaient s’échouer sur la plage) jointe à l’insécurité chronique due à l’activité des pirates en avaient éloigné le trafic commercial. Un voyageur français, Julien Bordier, affirme même avoir assisté à la destruction délibérée d’Alexandrette par les autorités ottomanes afin qu’elle ne puisse plus être utilisée comme base par les malfaiteurs. Il s’agit là d’un témoignage inédit venant s’ajouter à ceux dont on dispose sur les troubles sérieux auxquels l’empire Ottoman dut soudain faire face à la même époque, au lendemain de l’épuisante « longue guerre » contre l’Autriche : révolte hétérodoxe en Asie Mineure, attaques des Cosaques sur les côtes de la mer Noire et jusqu’au Bosphore, etc.
Séance du 16 mai 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 16 Mai 2014 à 17H15, salle Hugot de l’Institut de France, 23, quai Conti, 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Communications :
- Monsieur Michel ANGOT, enseignant à l’EHESS, membre du CEIAS, présente une communication intitulée « Les enfants du Véda. Une école védique à Thrissur, Kérala »La littérature sanskrite a ceci de particulier qu’elle s’est développée selon deux modes d’oralité. Les bardes itinérants ont créé les épopées bien connues, Mahâbhârata er Râmâyana, dans toutes les langues savantes et populaires et d’abord en sanskrit dit épique. Ces bardes s’adressaient aux cours royales et, n’étant pas brâhmanes, ils employaient une langue moins grammatisée que le sanskrit classique. Parrallèlement, les brahmanes pratiquaient une oralité savante afin de transmettre de génération en génération les textes sacrés, collectivement nommés Veda ’Savoir’. Ils les confiaient et réservaient à la mémoire. L’école de Thrissur (Kerala) perpétue cette activité statutaire des brahmanes : les enfants, de 6 à 14 ans, sans jamais utiliser de livres ou de manuscrits, apprennent par cœur un Veda ; ils vivent en collectivité où ils apprennent à être des hommes et des brahmanes. L’auteur a vécu au sein de cette école traditionnelle et est en train d’écrire le livre qui porte témoignage de cette tradition encore vivante, classée au patrimoine immatériel de l’humanité.
- Madame Alice TRAVERS, Chargée de recherche au CNRS, Centre de recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO, UMR 8155), présente une communication intitulée :« God save the queen au Tibet : Le Raj britannique et la modernisation de l’armée tibétaine (1904-1947) »À la suite d’une longue politique d’expansion commerciale et après l’expédition Young husband de 1904, le gouvernement britannique de l’Inde réussit à établir trois agences commerciales (1904) et une mission permanente (1936) au Tibet central. Une période d’échanges commerciaux, culturels et diplomatiques intenses s’ouvrit ainsi jusqu’en 1947 et l’indépendance de l’Inde. Dans le contexte de la menace grandissante représentée par les ambitions de l’Empire Qing puis de la République de Chine sur le Tibet, le treizième Dalaï-lama se tourna vers le Raj pour trouver de l’aide dans ses projets de modernisation militaire. Cette présentation étudiera l’influence britannique sur le programme de réforme de l’armée tibétaine et sur son déclin à partir du milieu des années 1920. L’aide et l’influence britannique seront analysées d’un point de vue matériel (armes, munitions, uniformes) et immatériel (formation des officiers, d’une fanfare militaire, et organisation de l’armée). Plusieurs types de sources permettent d’éclairer les différents aspects de cette influence et sa perception par les acteurs tibétains et britanniques : archives britanniques, archives tibétaines, autobiographies tibétaines et interviews avec d’anciens membres de l’armée tibétaine. Cette recherche vise à apporter des éléments de réponse à la question suivante : le contexte colonial de ce programme de réformes n’est-il pas responsable de son échec relatif et progressif pendant la seconde partie de la période étudiée ?
- Etaient présents : Mesdames Marie-Thérèse Delaunay, Chantal Duhuy, Laure Feugère, Vasundhara Filliozat, Silvia d’Intino, Lakshmi Kapani, Sibylle Koch, Cristina Scherrer-Schaub, Getta Subran,Alice Travers. Messieurs Frédéric Burguière, Jean-Claude Chabrier, Jean-Marie Durand, Pierre-Sylvain Filliozat, Frédéric Girard, Gobalakichenane s.p., Jean-Pierre Mahé, André Padoux, Alain Porte, Guy Robert.
- Etaient excusés :Mme Caroline Gyss, Mme Marie-Claude Mouchet, M. Jean-Louis Bacqué-Grammont, M. Henri de Contensson
- Etaient invités : Mmes Anaïs Boyer, Caroline Deshoulières, Nathalie Liné, Monique Pepinster, Messieurs Thierry Colona de Léger, Michel Fanoni, Raphaël Voix,
Séance du 4 Avril 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 4 avril 2014 à 17H15, salle Hugot de l’Institut de France, 23, quai Conti, 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux membres :
- Monsieur le Professeur Bharadvaj, spécialiste de l’histoire ancienne de l’Inde, présenté par Madame Chantal Duhuy et Monsieur Pierre Sylvain Filliozat.
2 – Décès :
- Monsieur Kamaleswar Bhattacharya, entré à la Société Asiatique en février 1956 sous le parrainage de Messieurs Georges Coedès et Jean Filliozat. Une nécrologie est lue par Monsieur Pierre Sylvain Filliozat.
3 – Communications :
- Monsieur Laurent METZGER, ancien enseignant d’indonésien, consultant auprès de la société Prépasia, à La Rochelle, présente une communication intitulée : « Nh Dini, la plus célèbre romancière indonésienne contemporaine »Très connue dans son pays, Nurhayati Sri Hardini, plus connue sous le nom de Nh Dini, est l’auteur d’une quinzaine de romans et d’un grand nombre de nouvelles. Comme elle a eu l’occasion de beaucoup voyager, plusieurs de ses romans ont pour cadre un pays étranger, La Barka se situe en France, Namaku Hiroko (Je m’appelle Hiroko) au Japon etc. L’intervention que nous proposons de faire souhaite évoquer son parcours, ses liens avec la France, insister sur son originalité et rappeler ce qu’elle a fait et continue de faire pour aider ses amis écrivains. Si l’Indonésie est très connue par certaines de ses îles, Bali, Komodo etc., il serait également intéressant de se pencher sur sa littérature. Curieusement en France, même si on traduit beaucoup, les ouvrages sources ne proviennent que de régions particulières telles que l’Europe et les Amériques. Mais que savons-nous des littératures chinoises, japonaises, indonésiennes contemporaines ?C’est pour cette raison que nous avons traduit en français un roman de cet auteur et que nous allons essayer de le présenter à la Société Asiatique.
- Monsieur Jacques de GUERNY, docteur en sciences économiques, présente une communication intitulée : « Buddhapāda, l’odyssée des empreintes de Bouddha ». « Buddhapāda », à partir du sanscrit et du pali, signifie le pied ou les pieds de Bouddha et, au fil du temps, leur empreinte sur la pierre ou des matériaux divers. La mission des Buddhapāda est d’indiquer la présence, le souvenir, du Bienheureux mais aussi de transmettre son message, ses enseignements, au moyen de signes symboliques qui les recouvrent. Des artistes ont pu en faire de magnifiques œuvres d’art finement gravées et peintes, parfois ornées d’or ou de pierres semi-précieuses, parfois géantes et bien éloignées des minuscules ébauches indiennes comportant le seul signe de la roue de la Loi bouddhique. Nés dans la vallée du Gange environ deux siècles avant J.C., longtemps après la disparition de Gautama Bouddha (543-463 ?), les Buddhapāda ont été dotés de symboles nouveaux (108 classiquement) au nord et au sud de l’Asie orientale, deux grandes routes parcourues de l’Inde au Japon par Jacques de Guerny avant d’écrire récemment un livre novateur à ce sujet. A l’orée du vingt et unième siècle de l’ère chrétienne, les Buddhapāda continuent de donner lieu à de grands pèlerinages et restent vénérés et fleuris – malgré la « concurrence » de la statuaire bouddhique à visage humain née peu après au Gandhara, dans la vallée de l’Indus. Après plus de deux millénaires d’odyssée à l’échelle d’un continent, la figuration des empreintes de pied de Bouddha fait partie des grandes allégories de l’Histoire de l’Humanité.
- Etaient présents : Mesdames Marie-Thérèse Delaunay, Chantal Duhuy, Laure Feugère, Lakshmi Kapani, Simone Keromnes, Irène Mochiri, Marie-Claude Mouchet, Blandine Rousseau-Legrand, Messieurs Jean-Louis Bacqué-Grammont, Jean Berlie, Gérard Colas, Jean Esmein, Pierre-Sylvain Filliozat, Gobalakichenane s.p., Jacques de Guerny, Jean-Pierre Mahé, Laurent Metzger, Guy Monnot, Jérôme Petit, Daniel Piat, Habib Tawa.
- Etaient excusés : Mesdames Cristina Scherrer, Caroline Gyss. Messieurs Henri de Contensson, Jean-Marie Durand, Mathieu Richelle.
- Etaient invités : Mesdames Anne-Marie Lepeuple, Anne de Moustier, Odile Rouget, Marie-Claude Saine, Brigitte Tison, Messieurs Eric Bhattacharya, Francis Engelmann, Jean Glesel, Christian Lavrem, Jacques Lefevre, Michel Lefevre, Georges Rochas, Philippe Terrasse.
Séance du 14 mars 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 14 mars 2014 à 17H15, salle Hugot de l’Institut de France, 23, quai Conti, 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux membres :
- Madame Caroline Riberaigua, bibliothécaire à l’ICI du Collège de France présentée par Mesdames Nalini Balbir et Charlotte Schmid.
- Monsieur Mathieu Tillier, maître de conférences en histoire médiévale du monde arabo islamique, présenté par Mesdames Françoise Eddé et Françoise Briquel Chatonnet.
- Monsieur Gilles Guillot, guide conférencier, tourisme, spécialiste de l’Inde du Sud, présenté par Madame Chantal Duhuy et Monsieur Pierre Sylvain Filliozat.
- Mme Sibylle Koch, étudiante à l’EPHE, parrainée par Messieurs Jan Houben et Michel Anglot. Master études asiatiques.
2 – Décès :
- Madame Colette Dieny, entrée en 1955 à la Société Asiatique.
- Monsieur Pierre Lebigre, entré en 2003 à la Société Asiatique.
- Monsieur Pascal Royère, entré en 2002 à la Société Asiatique.
3 – Communications :
- Madame Bernadette MARTEL-THOUMIAN, professeur d’histoire médiévale, Grenoble 2, CNRS UMR 7192, présente une communication intitulée : « Sources et Criminalité à la fin de la période Mamlouke (872-923/1468-1517) »Engager une étude sur la criminalité à la fin de la période mamlouke est a priori une entreprise périlleuse et particulièrement malaisée, d’autant que les outils habituels (archives judiciaires et registres d’écrou) font défaut et ce, quelle que soit la région retenue. Cette situation est paradoxale, car l’État mamlouk fut paperassier. Toutefois, faute de pouvoir exploiter ces sources, indispensables dans le traitement d’un tel sujet, le chercheur dispose de l’importante production historiographique qui a vu le jour pendant les VIIe-Xe/XIIIe-XVIe siècle, de quelques pièces d’archives épigraphiques (édits gravés sur les murs des mosquées ou des citadelles), ainsi que des récits de voyageurs occidentaux ayant transité par l’Égypte et la Syrie entre la fin du IXe/XVe et le début du Xe/XVIe siècle. Le corpus constitué dans le cadre de cette enquête fournit, à des degrés divers, des renseignements sur la criminalité et ses acteurs, mais également sur le système judiciaire et l’application des peines en vigueur au cours des années 872-923/1468-1517. Toutefois, une brève analyse des textes utilisés, tant pour leur contenu que pour leur écriture permet de prendre rapidement la mesure de leur intérêt et de leurs limites.
- Madame Françoise WANG, directeur de recherche au CNRS, CRCAO, présente une communication intitulée : « Le royaume de Khotan ne fut jamais bouddhiste. La ré-écriture de l’histoire par l’empereur mandchou Qianlong (r.1736-1796) »Alors que la dynastie mandchoue des Qing était engagée dans un processus de vérification (kaozheng) de l’histoire, l’empereur Qianlong se pencha sur le passé du Turkestan oriental dont il venait d’achever la conquête. Dans différents ouvrages, il affirme que l’islam était pratiqué depuis toujours dans cette région et que le bouddhisme ne s’y était jamais développé. Nous essaierons de voir dans quelle mesure cette affirmation qui surprend profondément le lecteur du XXe siècle, fut dépendante d’un contexte historique particulier et quelle fut la part de la mauvaise foi dans son élaboration.
Séance du 7 février 2014
La Séance de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 7 février 2014 à 17H15 salle Hugot de l’Institut de France, 2ème cour, au 25 quai Conti 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux membres :
- Madame Corinne Debaine-Francfort, parrainée par Madame Cristina Scherrer et Monsieur Jacques Lagarce.
2 – Décès :
- Monsieur Pierre BORDREUIL, entré en 1976 à la Société Asiatique, sous le parrainage de Messieurs André Caquot et Maurice Sznycer. Madame Françoise Briquel-Chatonnet et Monsieur Jacques Lagarce liront une nécrologie.
3 – Communications :
- Monsieur Aboubakr Chraibi, Professeur de littérature arabe médiane à l’Inalco, présente une communication intitulée « Le début des Nuits dans le domaine arabe médiéval »Les Mille et une nuits étaient, au départ, le résultat d’une traduction/adaptation des Hazâr afsâna (ouvrage perdu) du persan vers l’arabe. Traduction/adaptation car au moins le titre de l’ouvrage a été changé ; il est passé d’Alf khurâfa (traduction admise par les philologues arabes) à Alf layla wa-layla. Deux témoignages majeurs existent à ce propos (Mas’ûdî et Ibn al-Nadîm), et quelques autres, moins importants et moins connus (Abû ’Abd Allâh al-Yamanî, Tawhîdî, Qalyûbî), ainsi qu’un fragment manuscrit du IXe siècle, qui permettent plus ou moins de mesurer l’impact de l’arrivée de ce texte dans le domaine arabe et de le rattacher à une certaine catégorie littéraire. Sachant que les Nuits, partout dans le monde, n’ont cessé d’interagir avec les cultures qui les ont reçues, plusieurs questions se posent : quelle a été l’interaction du texte avec la littérature arabe ? Comment s’est-il transformé et qu’a-t-il transformé autour de lui ? Quel a été le rôle de l’islam ?
- Monsieur Jean-Louis Bacqué-Grammont, présente une communication « La légende du détournement du Danube d’après le voyageur ottoman Evliyâ Çelebî » Evliyâ Çelebî (1611-1684) parcourut en tous sens pendant plus de quarante années le territoire ottoman et quelques régions adjacentes. On trouve la relation de ces voyages dans dix épais volumes où des données extrêmement précises et précieuses pour les historiens côtoient des anecdotes de toute sorte dans lesquels l’auteur donne libre cours à une imagination débordante. De ces dernières, nous présenterons la légende du détournement du Danube qui aurait été réalisé en des temps fabuleux pour assurer de manière pérenne l’alimentation en eau de la future Byzance-Constantinople-Istanbul. Mais, sitôt achevé, le résultat de ce véritable travail de Romain avant l’heure aurait été aussitôt anéanti à la suite des manifestations d’orgueil de son constructeur mythique.
Séance du 10 janvier 2014
La Séance Archéologique de la Société Asiatique s’est tenue le Vendredi 10 janvier 2014 à 17H15 salle Hugot de l’Institut de France, 2ème cour, au 25 quai Conti 75006 Paris.
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux membres :
- Monsieur Jean-Charles COULON, doctorant en Histoire médiévale et études arabes à Paris IV, parrainé par Madame Catherine Mayeur-Jaouen et Monsieur Abdallah Cheikh Moussa.
- Monsieur Marc MOYON, Historien des mathématiques arabes à l’Université de Limoges, présenté par Madame Isabelle Klock-Fontanille et Monsieur Jean-Charles Ducène.
2 – Décès :
- Monsieur Pierre LEBIGRE, entré en 2003 à la Société Asiatique sous le parrainage de Messieurs Jean-Pierre Mahé et Jean-Louis Bacqué-Grammont.
- Monsieur Claude Hébert BRETEAU, entré en 1977 à la Société Asiatique sous le parrainage des Messieurs Louis Bazin et Daniel Gimaret.
3 – Communications :
- Madame Bertille LYONNET, directrice de recherche et de la mission archéologique de Mentesh Tepe, UMR 7192 du CNRS-Collège de France, présente une communication intitulée : « Une tombe à char sous kourgane de la seconde moitié du IIIe millénaire en Azerbaïdjan »Les fouilles menées à Mentesh Tepe ont mis au jour une tombe sous kourgane reliée à la phase Martkopi de la culture dite des Premiers Kourganes de Transcaucasie. Elle est datée de 2400 av. n. è. et est donc contemporaine de la phase finale de la culture Kuro-Araxe. La tombe contenait les vestiges d’un char en bois et les squelettes en place de deux femmes dont l’une assez richement parée de divers bijoux. Un troisième squelette en total désordre se trouvait sur les bois de couverture de la chambre. La présence de cinq perles en or et d’un anneau en coquillage au-dessus du sol de la chambre laissent penser que la tombe a été pillée dès l’origine. Nous évoquerons les relations avec les Steppes et le monde mésopotamien auxquelles conduisent tant le rituel que le matériel trouvé.
- Madame Maria-Grazia MASETTI-ROUAULT, Directrice d’études, Religions du monde syro-mésopotamien, Archéologie et Histoire à l’EPHE Sorbonne, et Monsieur Olivier ROUAULT, professeur émérite à L’Université de Lyon 2, Archéologie du Proche-Orient ancien, présentent une communication intitulée : « Fouilles françaises au Kurdistan irakien, dans la région d’Erbil : Qasr Shemamok (2011-2013) »Depuis 2011, une mission archéologique française étudie le site de Qasr Shemamok, dans la province autonome du Kurdistan d’Irak. Il avait été identifié, depuis la première visite d’A.H. Layard au 19ème siècle, comme une des grandes villes de la région à l’époque néo-assyrienne, grâce à la découverte de briques inscrites de l’époque de Sennacherib (début du 7ème siècle av. J.-C.). Son nom, d’abord lu Kakzu, a été reconnu par la suite comme équivalent à Kilizu/Kilizi, connu par d’autres documents. Les trois premières saisons de fouille ont permis de préciser la nature des grands travaux menés là par Sennacherib (murs d’enceinte, terrasse et escaliers monumentaux, etc.) et de faire une première évaluation de la stratigraphie, qui documente surtout les époques médio-assyrienne, néo-assyrienne, hellénistique et parthe/sassanide. Il apparaît en particulier que le site était très important dès l’époque médio-assyrienne, et les restes d’un palais d’Adad-nirari Ier (début du 13ème siècle av. J.-C.) ainsi que d’autres bâtiments contemporains ont commencé à être mis au jour lors de la dernière mission. Différents types de prospections de surface, menées en collaboration avec l’Université de Harvard (Dr. J. Ur), l’Institut Français d’Archéologie du Proche-Orient (Dr. J. Giraud) et l’Université de Bologne (Prof. V. Picotti), ont aussi permis de mettre en évidence la présence, dans les environs du site, de nombreux établissements de tailles et époques diverses, attestant une occupation, dans la longue durée, de la région environnante, une plaine d’une richesse agricole exceptionnelle à la croisée de grands axes de circulation.
- Etaient présents : Mesdames Marie-Thérèse Delaunay, Caroline Gyss, Simone Keromnes, Blandine Legrand-Rousseau, Bertille Lyonnet, Maria Grazia Masetti-Rouault, Valérie Matoïan, Irène Mochiri, Marie-Claude Moouchet, Messieurs Philippe Boutrolle, Jean-Pierre Chabot, Jean-Claude Chabrier, Jean-Marie Durand, Pierre-Sylvain Filliozat, Jacques Lagarce, Jean-Pierre Mahé, Christophe Nicolle, Olivier Rouault,
- Etaient invités :Madame Alexia Delai, Monsieur Rémi Berthon
- Etaient excusés :, Mesdames Armelle Pedraglio, Cristina Scherrer-Schaub, Messieurs Jean-Louis Bacqué-Grammont, Olivier de Bernon.
Les comptes rendus des séances de la Société Asiatique sont publiés dans le fasc. 2 du Journal asiatique de chaque volume annuel.
© 2019 – Textes et conception des pages Société Asiatique : Pierre-Sylvain Filliozat et Georges-Marie CHATELAIN– tous droits réservés.