Fouillée une première fois entre 1966 et 1968 par M. Ben Dov, Belvoir est l’un des plus importants châteaux construit par l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Appelée aussi l’« Étoile des vents », cette forteresse se situe dans le Nord d’Israël, à une quinzaine de kilomètres au sud de la mer de Galilée. Elle est implantée au sommet d’une table de coulée basaltique, en limite orientale de la rupture de pente qui domine la vallée du Jourdain et celle de la rivière Tavor. Sans être un château de frontière, cette fortification défendait des terres contrôlées par les chrétiens francs. (fig.1).
C’est de 1168 que date la première mention du château, lorsque le prince de Galilée confirme l’acquisition du « castrum de Coquet vulgairement appelé Belvoir » appartenant au franc Ivo Velos, par l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Dès le début des années 1170, l’existence d’une véritable forteresse démontre que les Hospitaliers ont rapidement affirmé leur emprise monumentale sur ce site de hauteur.
Enlevé par l’armée ayyûbide en janvier 1189 à la suite d’un siège commencé dès l’été 1187, le château, connu sous le toponyme arabe de Kawkab alHawâ, intéresse Saladin qui, en 1192, y ordonne des réparations. A la suite de la paix conclue entre le comte Richard de Cornouailles et le sultan al-Kâmil en 1241, Belvoir figure parmi les châteaux rendus aux chrétiens avec une grande partie de la Galilée. Finalement, la place tomba entre les mains des Mamelouks dès la première campagne que le sultan Baybars entreprit en Palestine en 1263.
Belvoir présente deux enceintes concentriques, la première de plan carré et la seconde pentagonale, cantonnées aux angles par des tours également carrées. Le château intérieur s’articule autour d’une cour ; une salle sans fin se développe le long des courtines et accueillait les différentes fonctions nécessaires à la vie du château. Il possédait un étage aujourd’hui totalement détruit. L’enceinte extérieure est bordée par un imposant fossé creusé dans le plateau basaltique. L’accès principal se trouve à l’est, du côté de la pente donnant sur le Jourdain (fig.2).