Membre 2022
Suzanne Amigues
Née à Lodève, le 30 mars 1937, Née à Lodève, le 30 mars 1937, Suzanne Amigues, qui avait été nommée correspondant de l’Académie, le 31 mai 2013, à la place de Jean GUILAINE, est décédée dans sa ville natale, le 11 juillet 2022, à l’âge de 85 ans.
Agrégée de grammaire et docteur d’État, Suzanne Amigues était professeur émérite à l’Université Paul-Valéry Montpellier III. Helléniste, spécialiste de la botanique antique – mais aussi de philologie grecque sous son aspect grammatical et étymologique –, elle était l’éditrice, dans la Collection des Universités de France (Les Belles Lettres), de l’œuvre de Théophraste. On lui doit d’en avoir très largement renouvelé
l’interprétation et l’identification des plantes. Parmi ses ouvrages, on se bornera à citer son recueil d’Études de botanique antique publié dans la collection des Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXV, en 2002. Suzanne Amigues a souhaité marquer son attachement envers l’Académie en lui laissant, après son départ, des ressources pour l’aider à accomplir ses missions. Que par ses lignes soit honorée sa mémoire que l’Académie s’emploiera à perpétuer en accomplissant, grâce à sa générosité, des actions conformes aux préoccupations savantes qui l’animaient. , qui avait été nommée correspondant de l’Académie, le 31 mai 2013, à la place de Jean GUILAINE, est décédée dans sa ville natale, le 11 juillet 2022, à l’âge de 85 ans. Agrégée de grammaire et docteur d’État, Suzanne Amigues était professeur émérite à l’Université Paul-Valéry Montpellier III. Helléniste, spécialiste de la botanique antique – mais aussi de philologie grecque sous son aspect grammatical et étymologique –, elle était l’éditrice, dans la Collection des Universités de France (Les Belles Lettres), de l’œuvre de Théophraste. On lui doit d’en avoir très largement renouvelé l’interprétation et l’identification des plantes. Parmi ses ouvrages, on se bornera à citer son recueil d’Études de botanique antique publié dans la collection des Mémoires de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXV, en 2002. Suzanne Amigues a souhaité marquer son attachement envers l’Académie en lui laissant, après son départ, des ressources pour l’aider à accomplir ses missions.
Que par ses lignes soit honorée sa mémoire que l’Académie s’emploiera à perpétuer en accomplissant, grâce à sa générosité, des actions conformes aux préoccupations savantes qui l’animaient.
Yvon Garlan
Né à Ploëzal, le 16 juillet 1933, Yvon Garlan, qui avait été nommé correspondant de l’Académie, le 8 février 1991, à la place de Robert TURCAN, s’est éteint, à Pleumeur-Bodou, le 8 juillet 2022, à l’âge de 88 ans.
Normalien de la rue d’Ulm, agrégé d’histoire, ancien membre de l’École française d’Athènes et docteur d’État, Yvon Garlan était professeur émérite à l’Université Rennes 2. Archéologue et historien, il se distingua comme l’un des chefs de file de la recherche internationale portant, d’une part, sur la guerre dans l’Antiquité – et en particulier sur la poliorcétique grecque –, d’autre part, sur l’esclavage antique, enfin sur l’économie du monde grec, et notamment sur le commerce des amphores par l’examen minutieux des timbres amphoriques. À partir des importantes découvertes qu’il effectua sur le site de Thasos, il renouvela entièrement l’interprétation et le classement de ces documents, ouvrant ainsi de nouvelles voies à la recherche.
Juliette de LA GENIÈRE
Née le 4 août 1927, à Mulhouse, Juliette de LA GENIÈRE, qui avait été élue membre de l’Académie, le 27 octobre 2000, au fauteuil de Paul OURLIAC, après avoir été nommée correspondant, le 17 décembre 1996, en remplacement de Paul BERNARD, s’est éteinte, à Neuilly-sur-Seine, le 6 juin 2022, à l’âge de 94 ans.
Helléniste et archéologue, Juliette de LA GENIÈRE s’était distinguée dans le domaine de l’archéologie grecque par ses recherches conduites en Grande Grèce (notamment à Paestum) et en Turquie (Claros, Aphrodisias de Carie), ainsi que par ses travaux consacrés à la question des contacts de civilisations, en Italie du Sud, entre Grecs et Barbares. Céramologue de réputation mondiale, elle dirigeait, depuis 2002, l’entreprise internationale du Corpus Vasorum Antiquorum (CVA), que patronne l’Union Académique Internationale, et au sein de laquelle l’Académie coordonne les travaux pour la France, tout en supervisant ceux qui contribuent au progrès de ce projet ambitieux destiné à éditer l’ensemble des vases du monde grec et de sa périphérie. Professeur émérite à l’Université de Lille, fondatrice du centre de recherches archéologiques de la même Université – qu’elle dirigea de 1978 à 1996 –, Juliette de LA GENIÈRE aura été, également, conduite à assumer des charges de professeur associé, à l’École Normale supérieure de Pise et à l’Université de Trente. La notoriété de ses travaux lui valut aussi d’être appelée à siéger au sein de plusieurs institutions scientifiques renommées : l’Istituto nazionale di Studi Etruschi ed Italici, le centre Jean Bérard de Naples, le Deutsches archäologisches Institut, ou bien encore l’Archaeological Institute of America de Boston.
Fort active au sein de l’Académie et généreuse de son temps, Juliette de LA GENIÈRE organisa, à partir de 2003, dans le cadre de ses fonctions de directrice générale de l’entreprise du CVA, plusieurs colloques internationaux sur la céramique antique, dont les actes ont été publiés dans une collection de l’Académie, créée à son initiative : les Cahiers du CVA. Parmi ses principales publications, on retiendra sa thèse de doctorat, publiée en 1968, sous le titre : Recherches sur l’âge du Fer en Italie méridionale. Sala Consilina, ainsi que plusieurs monographies : sur L’aire des sacrifices du sanctuaire d’Apollon à Claros (Cahiers de Claros II, 1991), sur Kastraki, Un sanctuaire en Laconie (Études péloponnésiennes XII, 2006) ou bien, plus près de nous, sur Amendolara. La nécropole de Paladino Ouest (Calabre, 2012).
Généreuse de son temps, Juliette de LA GENIÈRE avait voulu manifester en 2019, avec la même générosité, son attachement à l’Académie et aux missions qui lui incombent, par un don important décidé lors de la dissolution de l’association pour la Promotion de la Recherche en Archéologie Classique (PRAC) qu’elle présidait – dans le but de contribuer au financement de publications de l’Académie vouées au même objet que celui de son association. Que ces lignes viennent renouveler la reconnaissance que l’Académie lui exprima alors, et qu’elle porte désormais à sa mémoire.
Philippe CONTAMINE
Né le 7 mai 1932 à Metz, Philippe CONTAMINE, qui avait été élu membre de l’Académie le 14 décembre 1990, au fauteuil de Paul LEMERLE, est décédé à Paris le 26 janvier 2022, à l’âge de 89 ans.
Spécialiste de la guerre au Moyen Âge et notamment de la guerre de Cent ans et de Jeanne d’Arc, Philippe CONTAMINE était un historien de la société médiévale française, tout particulièrement attaché à l’étude de la noblesse, de la religion et des pouvoirs. Agrégé d’histoire et docteur ès lettres, sa carrière se déroula à l’Université de Nancy II, où il fut nommé professeur à l’âge de 38 ans seulement, puis à l’Université de Nanterre, enfin à la Sorbonne qui lui conféra l’éméritat. Directeur du centre Jeanne d’Arc d’Orléans de 1985 à 1989, il fut longtemps le secrétaire de la Société de l’Histoire de France, qu’il présida.
Il siégea, entre autres, au Comité des Travaux historiques et scientifiques, au conseil scientifique de l’École des Chartes, au Comité pour l’Histoire économique et financière de la France, au conseil scientifique du centre d’Études d’Histoire de la Défense, qu’il présida, et au conseil d’administration du musée de l’Armée. À l’Académie, il fut longtemps un membre très actif de la commission administrative et l’un des directeurs du Journal des Savants. Il dirigea aussi, de 2001 à 2010, le Centre de Recherches humanistes de la Fondation Thiers. Son œuvre restera comme un monument d’érudition.
Sa bibliographie compte une quarantaine d’ouvrages, souvent réédités, et de très nombreux articles, dont plusieurs ont été réunis par l’Académie en 2005 dans un volume de ses Mémoires intitulé : Pages d’histoire militaire médiévale (XIVe-XVe s.).
Parmi ses dernières publications, on mentionnera une somme consacrée à Jeanne d’Arc (2012), une biographie de Charles VII (2017), dans laquelle il rend justice au sens politique de ce monarque, contrecarrant ainsi bien des jugements injustes véhiculés à son encontre par l’historiographie traditionnelle, ou bien, tout récemment, un recueil d’études intitulé : Nobles et noblesse en France, 1300-1500 (2021).