Prix et Fondations Lauréat du prix Vandermeesrch 2020

Lauréat du prix Vandermeesrch 2020

Lors de sa réunion virtuelle du vendredi 29 mai, la commission du Prix d’études chinoises en l’honneur de Léon Vandermeersch, créé par l’Académie et la fondation Mingyuan de Hong-Kong, a décidé de décerner son prix annuel à M. Kristofer Schipper, professeur émérite à l’Université de Leyde, pour l’ensemble de son œuvre sur le taoïsme.

 

Kristofer Schipper est né le 23 octobre 1934 à Järnskog (Suède) de parents néerlandais. Naturalisé français en 1973, il est Officier de la Légion d’Honneur et membre de l’Académie royale des Pays-Bas.

 

C’est en France qu’il a fait ses études supérieures, à l’école du Louvre, à l’École des Langues orientales (dont il a obtenu les diplômes de chinois et de japonais), à l’École pratique des Hautes Études (dont il a été diplômé en 1962) et à la Sorbonne (où il a acquis une licence puis, en 1983, le doctorat ès lettres), et ensuite toute sa carrière, comme membre scientifique de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) de 1962 à 1973, puis comme directeur d’études de la religion de la Chine à la Ve Section de l’EPHE, de 1973 à 1993. Concurremment à cette direction d’étude, il a également dirigé l’IHEC (Institut des Hautes Études Chinoises du Collège de France) de 1988 à 1992. Il est l’un des cofondateurs en 1974 de l’EACS (acronyme anglais de l’Association européenne d’Études Chinoises) et en a été le premier Secrétaire général. En 1993, il est invité à prendre la chaire d’Histoire de la Chine de l’Université de Leyde. Après sa retraite (1999), l’Université de Fuzhou (Fujian, Chine) l’a invité pour créer une faculté des sciences humaines.

 

Avec son épouse, le Professeur Yuan Bingling, il a fondé alors une bibliothèque consacrée aux langues et littératures de l’Occident (« le Belvédère de l’Ouest »). Il enseigne également à l’Université de Pékin et à l’Université chinoise d’Hong Kong. Il a reçu le prix Stanislas Julien en 1984 et le prix Foerster de l’Université de Californie à Berkeley en 1985 ; il a été élu membre correspondant de l’Istituto per il Medio ed Estremo Oriente de Rome en 1993 et membre de l’Académie de la Culture chinoise d’Université de Pékin en 1996 ; il est professeur honoraire de l’Académie des Sciences sociales de Beijing (1997) et a été professeur invité de l’Université chinoise d’Hong Kong en 1999. Médaille de l’Amitié du Peuple Chinois (2004), il a reçu le prix de la Septième Foire Internationale du Livre de Beijing (2011) et le prix du Forum mondial des études chinoises de l’Académie des sciences sociales de Chine (2019).

 

Remarquable polyglotte, il parle, lit et écrit couramment le néerlandais, le français, l’anglais, l’allemand et le chinois, lit le japonais, et parle le Minnan (Hokkien). Il a en effet séjourné dix ans à Taiwan comme chercheur de l’EFEO associé à l’Academia Sinica de Taipei, et y a suivi une formation de prêtre taoïste, couronnée par une ordination en bonne et due forme. C’est à l’étude du taoïsme religieux qu’il a consacré toutes ses recherches, en continuateur de celles d’Henri Maspero et de Max Kaltenmaek. Son Magnum Opus est une bibliographie critique et analytique des 1485 textes rassemblés dans le Daozang (le corpus de la somme des écrits de la tradition taoïste), ouvrage monumental de quelque vingt ans de travail collectif patronné par l’AECS, qu’il a dirigé en œuvrant lui-même en très grande part, et qui a été édité en 2004 par Franciscus VERELLEN et publié par The University of Chicago Press en trois volumes de 1637 pages sous le titre de Taoist Canon : A Historical Companion to the Daozang. Il est également l’auteur d’une synthèse de la doctrine religieuse taoïste publiée en 1982 chez Fayard sous le titre : Le corps taoïste, et de la seule traduction néerlandaise existante du Zhuangzi (Zhuang Zi : de volledige geschriften (Uitgeverij Augustus, Amsterdam/Antwerpen, 2007). Il s’est acquis dans les études taoïstes une renommée internationale égale à celles qu’ont les plus grands maîtres chinois et japonais, Jao Tsung-I et Fukui Kôjun.