Séances 16 décembre 2022

– Note d’information de M. Alain PASQUIER, membre de l’Académie : « À propos d’une tête féminine romaine conservée à l’Académie des Beaux-Arts ».

Résumé

Parmi les œuvres qui sont conservées dans le Palais de l’Institut, se trouve une tête antique en marbre qui appartient au décor du bureau du Secrétaire général de l’Académie des Beaux-Arts. Son arrivée Quai Conti, qui semble lointaine, demeure obscure, et la présente note d’information ne l’éclaircira pas. Des recherches ultérieures en diront sûrement davantage. Mais la sculpture, sans être un grand chef-d’œuvre, est digne d’intérêt. C’est le fragment d’une statue en demi-grandeur représentant une probable Vénus, quoique cette identification ne soit pas certaine : à partir de la savante composition de la coiffure, on pourrait y voir aussi par exemple la déesse Diane, voire l’image d’un Apollon reflétant le type de l’Apollon du Belvédère. Toutefois, la douceur de l’expression fait pencher pour la déesse de l’amour. Pour la restitution du corps auquel cette tête appartenait, son maintien sur le cou et le modèle de la coiffure plaident pour la copie en réduction d’une Aphrodite grecque très prisée par les Romains, une Aphrodite pudique bien connue sous le titre de l’Aphrodite du Capitole, dont ce musée de Rome conserve la meilleure reproduction.

 

 

– Communication de Mme Carine Juvin, conservateur au département des arts de l’islam du musée du Louvre, sous le patronage de M. François DÉROCHE : « De l’art d’enseigner : sur quelques albums calligraphiques mamelouk ».

Résumé

Cette communication aborde un aspect particulier d’une recherche plus large menée sur la tradition calligraphique en Égypte et en Syrie sous le sultanat mamelouk. Tandis que l’omniprésence de la calligraphie sur tous types de support à cette période a été largement reconnue, l’importance de la tradition calligraphique mamelouke et la richesse des sources conservées ont été quelque peu minorées jusqu’à tout récemment, par rapport aux traditions persane et ottomane. À travers quelques exemples datant du XVe siècle, moment où les traités sur l’art d’écrire connaissent un développement particulier, se dessine une nouvelle manière d’aborder la transmission calligraphique, opérant un glissement du « traité » vers l’« album », du didactique vers l’esthétique.

Mots-clefs : Mamelouks, calligraphie, transmission, didactique, esthétique