Manifestations Les écritures mises au jour sur le site antique d’Ougarit (Syrie) et leur déchiffrement.
Colloque en commémoration du 80e anniversaire du déchiffrement de l’alphabet cunéiforme de Ras Shamra-Ougarit.
Les actes du colloque, publiés en 2014, sont disponibles. Pour en savoir plus.
Présentation
A l’automne 1930, les efforts conjugués de Hans Bauer, Édouard DHORME (AIBL 1948) et Charles VIROLLEAUD (AIBL 1941) aboutissaient au déchiffrement d’un nouveau système d’écriture cunéiforme alphabétique. Celui-ci était apparu sur des tablettes d’argile mises au jour à partir de 1929 à Ras Shamra, près de Lattaquié, bientôt identifié avec la capitale éponyme du royaume d’Ougarit. Classée dans le groupe sémitique occidental, comme l’hébreu et l’arabe, la langue de ces textes donnait accès à une littérature mythologique et légendaire totalement inconnue jusque-là. Les procédés stylistiques employés dénotent l’existence d’un fonds littéraire et culturel commun au monde sémitique occidental auquel appartient aussi la Bible. Les fouilles archéologiques, qui se poursuivent encore aujourd’hui, ont livré plusieurs milliers de textes répartis en huit langues et notés au moyen de cinq systèmes d’écriture.
Quatre-vingt années après ce déchiffrement insigne auquel ont contribué deux de ses membres, l’AIBL a décidé d’en commémorer l’anniversaire organisé par l’UMR 8167 (« Mondes sémitiques ») du CNRS, en collaboration avec le Collège de France et la Ve section de l’École pratique des Hautes Études. Occasion sera ainsi fournie d’établir le status quaestionis des recherches contemporaines sur les cultures de la Méditerranée orientale à la fin de l’âge du Bronze et de réfléchir sur « l’invention » de cette nouvelle écriture, puis de son extinction après la chute d’Ougarit. Débat actuel s’il en est, à une époque profondément marquée par l’irruption de nouveaux moyens de communication et d’enregistrement du savoir et des informations. Au fil des 18 exposés présentés lors de ce colloque, les participants tenteront de mieux définir et de mettre en évidence les conditions et les raisons d’une telle innovation non seulement à Ougarit, mais ailleurs en Méditerranée orientale à la fin de l’âge du Bronze.