Manifestations Les textes de Nag Hammadi : histoire des religions et approches contemporaines

Les textes de Nag Hammadi : histoire des religions et approches contemporaines

Colloque organisé par l’Académie les 11 et 12 décembre 2008.

Comité d’organisation : les directeurs du volume Écrits gnostiques (Paris, 2007), MM. Jean-Pierre MAHÉ, membre de l’AIBL, directeur d’études à l’EPHE, et Paul-Hubert Poirier, correspondant de l’AIBL, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (Québec), avec Mme Madeleine Scopello, co-auteur du volume, directeur de recherche au CNRS (UMR 8167, Orient et Méditerranée).

Les actes du colloque, publiés en 2010, sont disponibles. Pour en savoir plus.

Présentation

Longtemps, les écrits gnostiques ne furent accessibles qu’à travers les citations ou les résumés des Pères de l’Église (IIe-IVe s.) acharnés à les combattre. Tout changea en 1945, lorsqu’on découvrit à Nag Hammadi, à quelque 130 km au nord de Louxor, douze livres reliés en cuir et plusieurs feuillets d’un treizième, au total près de 1200 pages de papyrus. De 1993 à 2007, une collaboration franco-québécoise a permis de préparer, pour la Bibliothèque de la Pléiade, la première traduction française intégrale de ces textes, complétés par ceux, en partie parallèles, du Codex gnosticus de Berlin.

Ce volume, qui est paru récemment, contient au total 48 écrits de genres très divers : apocalypses, évangiles et actes apocryphes, dialogues de révélation, homélies, rituels initiatiques, catéchèses ou exposés didactiques. Polymorphe par essence, le gnosticisme n’a jamais constitué une religion institutionnelle disposant d’un dogme fixe et d’une organisation hiérarchisée. Voie d’accès, par l’accomplissement de rituels, à la Connaissance du premier Homme, rayonnant de la ressemblance divine, la gnose était aussi un mode de pensée qui s’est accommodé de milieux historiques tout à fait différents du judaïsme hellénistique ou du christianisme primitif. Par ses mythes, aussi bien que par ses pratiques d’ascèse ou d’extase, elle rejoint d’autres spiritualités orientales, dans le monde indo-iranien, avant et après l’islam.

Mais elle nourrit aussi divers courants intellectuels en Europe, de la fin du Moyen Âge à l’époque contemporaine ; elle a en particulier influencé la psychanalyse et stimulé les recherches de Jung sur l’inconscient collectif.

Lors de ce colloque ont été mis en lumière d’un côté les nouveaux champs de recherche et de comparaison, ainsi que les voies d’approches contemporaines, qui s’ouvrent depuis la traduction française complète des Écrits gnostiques ; d’un autre côté sont examinés les courants de pensée gnostique des IIe-IVe siècles et leurs relations avec la philosophie grecque, le judaïsme et le manichéisme.