Séances Séance du 10 juin
« Les concepts universels ». Communication de M. Robert MARTIN, membre de l’Académie. from Académie des Inscriptions on Vimeo.
Communication de M. Robert MARTIN, membre de l’Académie : “Les concepts universels”.
Résumé : Si les « universaux de forme » s’imposent avec une certaine évidence (par exemple l’universalité de la prédication ou de la modalité), les « universaux de substance » ou « concepts universels » laissent plus dubitatif ; c’est à ce type d’universaux que la communication est consacrée. On proposera tout d’abord une définition du « concept », et l’on précisera, parce qu’ils laissent attendre des universaux distincts, l’opposition entre les « concepts naturels » (les concepts de la langue ordinaire, la liberté, la beauté…) et les « artéfacts conceptuels » (les concepts scientifiques ou techniques, le logarithme, la déflation…). On s’intéressera ensuite aux « concepts naturels » : ces concepts s’interprètent autrement selon que l’on adopte une perspective réaliste ou une perspective nominaliste ; on reprendra donc, mais dans les termes de la théorie linguistique, la question des « universaux » au sens de la philosophie médiévale, qui est de savoir si les concepts ont une réalité en dehors de la pensée. On traitera enfin des « artéfacts conceptuels », où l’on fera voir leur importance croissante dans les langues et le nouveau profil qu’acquièrent les grandes langues de culture en raison de leur extraordinaire expansion.
Abstract: It may be obvious what is meant by « universals of form » (for example universals of predication or modality), but « universals of substance », or « universal concepts » are far from self-evident. They are the subject of this talk. First a definition of « concept » will be put forward and the distinction made between « natural concepts » (those of ordinary language, such as freedom or beauty…) and « conceptual artefacts » (scientific or technical concepts such as logarithm, deflation…). Attention will then be drawn to « natural concepts », those which are interpreted differently according to whether the perspective is realistic or nominalist. The question of « universals » as understood in the Middle Ages, that is to ascertain whether concepts have any reality apart from in the mind, will be examined in terms of linguistic theory. Finally, « conceptual artefacts » will be analysed, with emphasis on their increasing importance in modern languages and the new profile they have acquired the great languages of culture subsequently to their considerable expansion.