Séances Séance du 17 avril 2020
– Note d’information de Mme Bi Bo, professeur associée à la Renmin University of China et M. SIMS-WILLIAMS, associé étranger de l’Académie.
– Communication de Mme Carine Juvin, chargée de collection au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, sous le patronage de M. François DÉROCHE : « De l’art d’enseigner : à propos de quelques albums calligraphiques du sultanat mamelouk ».
Résumé : Cette communication présente un point particulier de mes recherches récentes autour de la calligraphie et de l’épigraphie en Egypte et en Syrie à la fin du sultanat mamelouk (1250-1517). Ces recherches visaient à contribuer à une meilleure compréhension de la culture et de la pratique calligraphiques et épigraphiques à cette période, plutôt négligées par rapport aux traditions persane et ottomane qui ont occupé le devant de la scène. Ceci est d’autant plus frappant si l’on considère la richesse de la littérature et de la documentation disponibles pour le sultanat mamelouk. Parmi les différents types de sources à notre disposition figurent plusieurs traités de calligraphie, un genre de littérature qui semble avoir connu un prestige grandissant à la période circassienne (fin du XIVe – début du XVIe siècle), s’illustrant par des copies de luxe. Cette présentation se concentrera sur les seuls manuscrits autographes conservés, soit deux albums de la main du maître-calligraphe al-Ṭayyibī datant du début du XVIe siècle, ainsi que sur une copie de la fin du XVe siècle du fameux manuel de chancellerie d’al-Qalqashandī, al-Ṣubḥ al-a‘shā fī ṣinā‘at al-inshā, qui a été utilisé pour son édition de référence. Ces manuscrits ont en commun une haute qualité de réalisation, une place importante accordée à la démonstration de différents styles calligraphiques, au-delà ou même en lieu et place de développements théoriques et descriptifs, ainsi qu’une attention particulière portée à la mise en page, qu’elle soit à visée didactique ou purement esthétique et démonstrative.
Mots-clés : Mamelouks – manuscrit – calligraphie – enseignement – traité
Abstract : This communication focus on a particular point of my recent research around calligraphy and epigraphy in Egypt and Syria under the late Mamluk sultanate (1250-1517). This research intended to contribute to our understanding of the calligraphic and epigraphic culture and practice in the Mamluk period, which has been rather neglected if compared to the Persian and Ottoman traditions, at the foreground on the calligraphic scene. This is especially paradoxical if we consider the extremely rich documentation and literature available for this period. Amongst the different types of primary sources at our disposal feature a few Mamluk treatises devoted to calligraphy. It seems that this type of literature on calligraphy has gained a growing prestige, testified by luxury copies, during the Mamluk Circassian period (end of fourteenth-early sixteenth century). This presentation will mainly consider the only preserved autograph manuscripts, namely two albums by the master calligrapher al-Ṭayyibī in the early 16th century, and also the late 15th century copy of al-Qalqashandī’s famous chancery manual, al-Ṣubḥ al-a‘shā fī ṣinā‘at al-inshā, on which was based its reference edition. These manuscripts have in common their high quality level and the emphasis placed on displaying demonstration of scripts, besides – or instead of – theoretical and descriptive developments, as well as a special attention to the general layout of the folios, whether for a didactic purpose or in a purely aesthetical and even ostentatious intention.
Key words : Mamluks – manuscript – calligraphy – teaching – treatise
SÉANCE ANNULÉE.