Séances Séance du 1er juillet 2022
– Communication de Mme Pascale Ballet, professeur émérite à l’Université de Paris-Nanterre, et M. Loïc Mazou, chercheur associé, à l’UMR 7041 ArScAn, sous le patronage du Secrétaire perpétuel Nicolas GRIMAL et de M. Jean-Yves EMPEREUR : « Vivre, produire et mourir à Bouto à l’époque impériale (Delta du Nil) ».
Résumé
Au nord-ouest du Delta, près de la branche de Rosette, Bouto est l’un des sites les mieux préservés et se distingue par l’importance de son potentiel archéologique, couvrant une période multimillénaire, de la fin de la préhistoire jusqu’au début de l’époque islamique, dont l’exploration est menée en collaboration avec le Deutsches Archäologisches Institut.
Pour les phases les plus anciennes de son histoire, le IVe millénaire, la position et le statut de Bouto sont prééminents, ainsi que l’ont révélé les premières investigations britanniques au début du XXe siècle, relayées par celles, intensives, du DAI depuis 1983 jusqu’à nos jours. À l’aube de la formation de l’État pharaonique, cet établissement est la porte nord-ouest de l’Égypte et conduit vers la Méditerranée par des voies d’eau, dont le tracé précis est difficilement restituable.
En écho à ces travaux, la mission française s’intéresse à la ville tardive et à sa place dans le maillage urbain du Delta, de la fin de la Basse Époque au début de la période islamique. Dans un contexte marqué par la rareté des sources écrites, l’archéologie est convoquée pour restituer la place de cet établissement dans un réseau urbain et commercial à l’échelle régionale et méditerranéenne. Les récents résultats de nos fouilles, suivant les orientations actuelles du programme Vivre, produire et mourir à Bouto, d’Octave à Dioclétien, nous conduiront vers des domaines inédits des activités humaines à Bouto, à savoir un bâtiment de stockage de denrées alimentaires (thesauros) et la nécropole ; et, de nouveau, l’industrie céramique, ainsi que les toutes dernières découvertes l’ont mise en lumière, et ce, de manière exceptionnelle, plaçant le site au cœur de relations tissées avec l’Occident et l’Orient, en ce qui concerne la mobilité des techniques et des modèles.