Séances Séance du 2 juin 2017
Note d’information de M. Daniel Roger, conservateur en chef au musée du Louvre, sous le patronage de M. Alain PASQUIER : « Magni nominis umbra : un troisième portrait du grand Pompée redécouvert ».
Résumé :La Chine est célèbre pour sa production massive de textes imprimés tout au long du second millénaire, après l’émergence et le succès rapide de la xylographie dès les débuts de la première modernité (10e-11e siècles). Cette technologie a permis l’impression, de façon largement artisanale et donc légère et répandue partout dans l’empire, ainsi que la diffusion rapide de livres de qualité. L’histoire du livre imprimé chinois a fait l’objet de nombreux travaux, y compris en France, mais de vastes pans de cette gigantesque production restent encore terra incognita. En particulier, les textes religieux au sens large (bouddhistes, taoïstes, confucéens, sectaires, livres de morale, « catéchismes » populaires, manuels de perfectionnement de soi…) des XVIe-XXe siècles sont encore largement inconnus. Depuis le milieu des années 2000, de vastes collections de reproductions sont venues augmenter considérablement le corpus aisément accessible ; ce sont maintenant des dizaines de milliers d’ouvrages qui attendent d’être étudiés pour la première fois. Avoir une vue d’ensemble de cette littérature nous permettrait de renouveler en profondeur notre vision tant de l’histoire intellectuelle que de la société chinoise et des valeurs qui la structurent.La communication visera à présenter quelques caractéristiques de ce corpus, notamment l’importance de l’écriture inspirée (médiumnique) qui a été le principal moteur de la production d’idées nouvelles au cours de cette période. Il illustrera l’intérêt d’une étude d’ensemble de ces textes par deux exemples de thèmes que l’on y trouve abondamment traités : les idées eschatologiques d’une part, la morale sexuelle et les conceptions du genre de l’autre.
Mots-clés : Chine, religion, textes révélés, eschatologie, sexualité