Séances Séance du 6 novembre 2015
L’intention figurative à des fins d’évocation du contenu sémantique du message se note dans les discours écrits (graphismes, calligrammes, idéographie) ou oraux (métaphores, art de la rhétorique). La démarche scientifique du linguiste doit également avoir recours au figuratif. Il convient de remplacer les « schémas » (carré logique, arbre syntaxique) qui privilégient les relations statiques et l’Espace, par des « schèmes d’événement » en continu qui impliquent le Temps et organisent des parcours, de forme linéaire, avec un avant, un pendant et un après de l’événement évoqué (apparaître – être – disparaître), de forme sinusoïdale pour les notions modales (interdire – permettre – obliger – tolérer…), concentriques pour les deixis (ici – là – là-bas), etc.). Les modèles cognitivistes sont généralement trop “réalistes” et ad-hoc. Gustave Guillaume a été un précurseur avec son tenseur binaire radical, et nous proposons un schème ternaire (dit trimorphe), amplifiable dans le cadre de la topologie (J .P. Desclés). Nous avons recours aux « morphologies archétypes » de René Thom, avec une illustration du /DON/, et des lexèmes qui en illustrent les principales phases chronologiques, comme offrir, donner ou remettre. On insiste sur l’intérêt des sémiologies parallèles (ex. de attraper : une image, un texte d’auteur, la “capture” chez Thom, le langage des signes et le schème trimorphique). Ce dernier permet d’intégrer des familles de mots, dont les affinités non-quelconques sont utilisées aussi bien par le locuteur que par l’interlocuteur. Ainsi, à côté des procédés directement observables que sont les figures de discours, doit-on supposer des figures de langue, à vocation universelle.
Mots-clefs : sémantique, figuratif, schème d’événement, trimorphe, chronologie, figure de langue