Séances Séance du 7 février

Séance du 7 février

bart.jpgCommunication de M. Dominique Barthélemy, correspondant français de l’Académie : « Paix de Dieu et commune dans les diocèses des Gaules (XIe et XIIe s.) ».

La loi et les institutions de paix diocésaines (paix de Dieu et trêve de Dieu), élaborées entre 989 et 1033, ne nous sont connues qu’à travers une documentation éparse et technique, sur laquelle l’histoire méthodique a tout de même beaucoup travaillé, en Allemagne et en France, depuis 1857. De sorte qu’en 1964, Hartmut Hoffmann a pu en donner une synthèse précise, fiable et presque exhaustive. Mais elle a peu été utilisée, depuis un demi-siècle, pour apporter un meilleur éclairage sur cette institution, et sur sa place exacte et sur son devenir en France du Nord jusqu’en 1130, en Occitanie jusqu’en 1230. À quelques exceptions près, la documentation sur la paix de Dieu a été ensevelie sous la mythologie moderne d’un mouvement populaire, ou évitée à cause de sa technicité ou du démenti qu’elle pourrait infliger à la doctrine du féodalisme ecclésial. L’essai d’Albert Vermeesch sur la filiation entre paix de Dieu et commune, réalisé en 1945, publié en 1966, n’a guère eu d’écho : il arrivait alors à contretemps. Pertinent et suggestif, il appelle pourtant beaucoup de compléments et de nuances. Pour y contribuer, je m’appuie sur une évaluation critique et typologique de l’ensemble de la documentation, glanant au passage quelques sources et observations inédites, et essayant d’éclairer les choses sans rechercher des résultats inutilement compliqués ou originaux. Il ne s’agit que de suivre à la trace l’histoire d’une forme institutionnelle flexible et ses enjeux sociaux et (de manière distincte) religieux. Il semble y avoir, ainsi, de quoi soumettre à l’Académie une analyse partiellement renouvelée des paix diocésaines de l’an 1000, avec leurs éventuelles campagnes guerrières, puis de leurs mutations « communales » (le mot faisant alors florès) autour de 1100.