Séances Séance du 9 octobre 2020
– Communication de M. Carlos Lévy, correspondant français : « D’Aulu-Gelle à Saint Augustin : itinéraires du scepticisme romain ».
Résumé : Le scepticisme romain présente plusieurs caractéristiques, dont la première est qu’il ignore le terme même de scepticisme. Il a été marqué en profondeur par la pensée néo-académicienne de Cicéron qui s’imposa durablement comme le paradigme de la pensée du doute, et dont la référence ultime fut Platon. L’œuvre d’Aulu-Gelle nous informe cependant sur la circulation en milieu romain de l’autre modèle sceptique, celui des néo-pyrrhoniens, façonné par Énésidème, contemporain de Cicéron. Lactance et Saint Augustin s’en tiendront à l’académisme de Cicéron, tandis que Saint Ambroise, qui connaissait le néo-pyrrhonisme par Philon d’Alexandrie, le mentionnera, mais s’efforcera de le dévaloriser.
Il s’agira donc de définir les enjeux philosophiques du choix cicéronien de ces penseurs et de montrer en quoi celui-ci a marqué la pensée de l’Occident.
Abstract : Roman skepticism has several characteristics, the first of which is that it ignores the very term of skepticism. It was marked in depth by the neo-academic thought of Cicero, which became durably the paradigm of the philosophy of doubt, with Plato as an ultimate reference. Gellius work however informs us about the circulation of the other model in the Roman intellectualworld, that of the neo-Pyrrhonians, shaped by Aenesidemus, a contemporary of Cicero. Lactantius and Saint Augustine will stick to the academicism of Cicero, while Saint Ambrose, who knew neo-pyrrhonism from Philo of Alexandria, will mention it, but will endeavor to devalue it.
It will therefore be a question of defining the philosophical stakes of the Ciceronian choice of these thinkers and of showing how this orientation influenced the thinking of the West.