Séances Vendredi 20 octobre 2023

– Note d’information de M. Patrick Donabédian, maître de conférences HDR et émérite à l’Université d’Aix-Marseille, , sous le patronage de M. Jean-Pierre MAHÉ : « L’état du patrimoine architectural arménien du Haut-Karabagh/Artsakh depuis septembre 2023 ».

 

Résumé

Depuis l’attaque éclair lancée le 19 septembre 2023 par l’armée azerbaïdjanaise et la reddition des autorités de la petite république autodéterminée d’Artsakh / Haut-Karabagh, suivie de l’exode de toute sa population, le patrimoine architectural, très majoritairement arménien et chrétien, de cette ancienne province orientale de l’Arménie se trouve sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.

Selon l’ancienne administration régionale, jusqu’en septembre 2020, près de 4.000 monuments historiques étaient inscrits à l’inventaire du patrimoine de la république d’Artsakh (d’une superficie de 11.500 km2). Parmi ces monuments figuraient 33 ensembles monastiques, 252 églises paroissiales (non monastiques), 83 chapelles, 10 mosquées et 8 mausolées musulmans, de nombreuses constructions civiles et militaires, et 1.840 plaques à croix dites khatchkar.

 

Quelques images donneront une idée de la profondeur historique de cet héritage, de l’Antiquité au XXe siècle, et de ses qualités artistiques. L’accent sera mis sur les édifices du culte les plus représentatifs des périodes paléochrétienne et médiévale.

 

Après la guerre de l’automne 2020, toujours selon les données de l’administration locale arménienne, 1.456 de ces 4.000 monuments se sont retrouvés en territoire sous contrôle azerbaïdjanais, dont 161 monastères et églises et 591 khatchkars. Les dommages alors subis et documentés, et les déclarations révisionnistes des responsables azerbaïdjanais, ajoutés aux destructions systématiques précédemment entreprises, à l’abri des regards extérieurs, dans la province de Nakhitchévan, justifient les plus vives inquiétudes quant au sort qui attend l’ensemble des monuments arméniens de la région. Ce patrimoine pluriséculaire court de graves risques de destruction et de falsification si rien n’est fait pour le protéger.

 

– Communication de M. Nicolas Sainte Fare Garnot, conservateur du musée Jacquemart-André, sous le patronage du Secrétaire perpétuel Nicolas GRIMAL : « La bibliothèque Mazarine et ses créateurs. »