Séances Vendredi 22 mars 2024

Le programme de la séance placée dans le cadre du colloque « L’Afrique du Nord antique et médiévale et la mer : navigation, installations portuaires, ressources et représentations » est le suivant :

 

– Communication de M. Pascal Arnaud, professeur émérite Lyon 2, sous le patronage de M. John SCHEID : « Qu’est-ce qu’un port ? L’exemple de l’Africa : échelles, navires, routes et saisons. »

 

Résumé

La réponse à la question de la nature d’un port varie avec les disciplines. Les Anciens pas plus que les modernes n’ont su en donner une définition précise. Cette contribution s’attachera à s’appuyer sur l’exceptionnelle documentation périplographique, épigraphique et archéologique relative à l’Africa pour illustrer la variété des formes des ports et des niveaux d’artificialisation des interfaces entre la mer en fonction des besoins spécifiques propres à chaque échelles de navigation, aux types de navires associés, aux saisons de navigation, et des fonctions propres à chaque escale.

 

 

– Communication de M. Faouzi Mahfoudh, professeur à l’Université de la Manouba, sous le patronage de M. John SCHEID : « Aménagement et équipement du littoral ifriqiyen au Moyen Âge. »

 

Résumé

Durant les VIIIe, IXe et Xe siècles, l’Ifriqiya a connu un effort important visant à fortifier la côte du pays et à aménager des arsenaux dans les grandes villes. Cet effort, souvent attribué à la dynastie aghlabide du IXe siècle se justifie par l’affrontement avec les pays chrétiens au nord de la Méditerranée et la crainte des attaques dirigées contre le littoral. Simultanément, les dynasties ifriqiyennes ont mené une politique expansionniste qui visait à occuper les îles proches : la Sicile, Malte, la Sardaigne et la Corse. Le contexte politique et stratégique explique que plusieurs forts surnommés Ribāṭ ont été édifiés. Leur nombre est si grand que les chroniqueurs l’exagèrent à outrance. Outre la fonction militaire évidente, ces citadelles jouaient un rôle dans le commerce en servant de relais et de magasins : ils avaient aussi une fonction agricole et des terrains très vastes ont été consacrés aux moines qui tenaient la garnison. Les Ribāṭs et les mouillages ont été des éléments structurant du paysage qu’ils ont fortement marqué à l’époque médiévale et aux époques suivantes, ils sont les ancêtres de nos villes et villages.