Collections Tome XLIII/2
Les origines de Saint-Maron. | Les listes patriarcales de l’Église Maronite. | Double inscription prophylactique contre la grêle sur une croix de plomb trouvée en Tunisie. | Le plan du temple de Louxor. | Le Jurisconsulte Salviuis Julianus, proconsul d’Afrique. | Étude sur le principe de l’ancienneté dans le monde hellénique du Ve siècle av. J.-C. à l’époque romaine. | La chronologie de la première dynastie babylonienne. | A propos de la conversion au bouddhisme du roi indo-grec Ménandre.
295 p.
Parution : 1951
Présentation
Extraits d’articles
Les origines de la légende de Saint-Maron
Un des membres les plus illustres de notre ancienne Académie, l’abbé Eusèbe Renaudot, a été vivement pris à partie par les écrivains maronites pour avoir affirmé en maints passages de ses écrits qu’il n’y eut jamais de patriarche d’Antioche du nom de Jean Maron. Cette conclusion à laquelle Renaudot avait été conduit par ses études historiques et liturgiques est aujourd’hui universellement acceptée ; il erait superflu d’en entreprendre à nouveau la démonstration. Nous nous bornons à rechercher quand et comment cette légende a pris naissance. L’examen des documents sur lesquels on prétend l’appuyer sera tout à la fois un hommage rendu à la sagacité de Renaudot et l’exposé d’une curieuse série de fraudes littéraires, accomplies par des procédés qui ne sont pas particuliers aux Maronites, et dont on trouve malheureusement d’autres exemples dans les littératures chrétiennes de l’Orient (…).
Les listes patriarcales de l’Église Maronite. Étude critique et historique.
Dans un précédent mémoire nous avons montré comment, au XVe siècle, les écrivains maronites avaient crée le personnage de Jean Maron. Pour rattacher leur Église actuelle à cet ancêtre imaginaire, ils ont été conduits à dresser une liste de patriarches allant sans interruption du VIIIe siècle à nos jours. C’est la composition et la valeur historique de cette liste que nous nous proposons d’examiner. La liste a été dressée systématiquement par le patriarche Étienne Douaïhi (1670-1704), plus connu en Occident sous son nom latinisé Stephanus Edenensis. Son ouvrage a été publié à Beyrouth, en 1902, sous le titre de « Chronologie des patriarches maronites ». Il était déjà connu par une adaptation légèrement remaniée d’Assemani, et par la traduction latine, très voisine de l’original, donnée par Le Quien, dans le tome III de son Oriens Christianus, d’après l’interprétation du maronite alépin Joseph Ascari. Ces trois éditions présentent entre elles des divergences, surtout pour la période qui va du XIIe siècle jusqu’au Concile de Florence (1445) , époque à laquelle s’arrêtera notre étude (…).
Double inscription prophylactique contre la grêle sur une croix de plomb trouvée en Tunisie
La plupart des inscriptions gravées sur une feuille de plomb, que nous a transmises l’antiquité romaine, rentrent dans la catégorie des defixiones; ce sont des formules d’envoûtement. Un petit nombre seulement sont d’une autre nature. Leur rareté nous engage par conséquent à les considérer avec une attention particulière, surtout lorsqu’elles se présentent sous un aspect tout nouveau, comme celle qui fait l’objet de cette étude. Il s’agit d’une croix, trouvée en Tunisie, à Aïn Fourna, et envoyée à la Commission de l’Afrique du Nord par M. Garbe, alors directeur adjoint des Travaux Publics. La Commission a bien voulu m’en confier l’examen, en me signalant qu’elle avait été retirée d’un aqueduc. C’est le résultat de cet examen que je présente ici (…).
Le plan du temple de Louxor
Parmi tous les temples d’Égypte, celui de Louxor est peut-être le plus célèbre. Son plan et ses admirables colonnades figurent en bonne place dans tous les traites d’archéologie et d’histoire de l’art. Et pourtant ce temple, le plus typique de la XVIIIe dynastie, est encore un des plus mal connus, car il attend toujours une publication d’ensemble. Moret avait eu l’énergie d’entreprendre cette publication intégrale, qui aurait remplacé dans les Mémoires de l’Institut français du Caire une tentative malheureuse et déjà ancienne de Gayet. Sa mort remet tout en question; heureusement les matériaux qu’il a rassemblés seront facilement utilisés. Je voudrais aujourd’hui examiner simplement une modification importante qu’il convient d’apporter aux plans du temple qui ont paru jusqu’ici. Nous avons la chance à Louxor d’être en possession d’un monument d’un seul jet, presque sans remaniements; il est donc d’autant plus nécessaire d’en saisir exactement l’articulation générale. Bien entendu les premiers plans, ceux qui ont précédé le déblaiement complet de Daressy en 1892 , ne comptent pas : impossible d’établir un sérieux relevé d’un monument avant que le sol ait été déblayé, et même balayé avec soin (…).
Le Jurisconsulte Salvius Julianus, proconsul d’Afrique
En 1914, la longue dédicace du Capitole de Thuburbo Maius, ville antique située à énviron cinquante kilomètres au sud de Tunis, avait été reconstituée à titre provisoire grâce aux fragments des plaques de marbre qui avaient été recueillis au pied de la façade du monument dans les fouilles poursuivies par la Direction des Antiquités de la Tunisie. La reconstitution ainsi présentée, si elle permettait de se faire une idée générale de l’inscription, ne laissait pas de comporter beaucoup de lacunes et de faire à l’hypothèse une large part. Cette copie, déjà corrigée et complétée, a été insérée en 1923 dans les Inscriptions latines d’Afrique, éditées par René Cagnat et Alfred Merlin (…).
Étude sur le principe de l’ancienneté dans le monde hellénique du Ve siècle av. J.-C. à l’époque romaine
Au début du troisième livre de la Politique, Aristote cherche à définir le citoyen. Il élimine un certain nombre de critères qui apparaissent comme manifestement insuffisants, par exemple l’habitat commun, puisque les métèques et les esclaves ont leur demeure dans la cité; l’identité de juridiction, puisqu’en vertu d’une convention, des étrangers peuvent ressortir aux mêmes tribunaux que les membres de la cité. D’autre part, il cite deux catégories de personnes auxquelles on ne peut donner le nom de citoyen sans y adjoindre une restriction : ce sont les enfants qui, en raison de leur âge, n’ont pas encore été inscrits (au registre d’ état civil) et les vieillards qui ont été déchargés (de toute obligation). Les premiers doivent être dits citoyens « non accomplis »; les seconds, citoyens « ayant passé l’âge ».(…) Si l’on prend garde au rapprochement établi par Aristote entre les enfants et les vieillards, et si l’on se rappelle que, pour les enfants, il y avait un âge déterminé où leur inscription avait lieu, on est amené à se demander s’il existait, par analogie, une limite d’âge pour les vieillards. Le meilleur commentateur de la Politique, W. L. Newman, écrit prudemment : « Il semblerait qu’après un certain âge, les vieux citoyens étaient dispensés de participer à l’assemblée du peuple et aux jurys, à moins qu’Aristote ne fasse allusion seulement à l’exemption du service militaire ». Peut-être vaut-il la peine de procéder à une enquete assez large sur les conditions d’âge requises dans les cités grecques pour exercer les diverses charges réservées aux citoyens (…).
La chronologie de la première dynastie babylonienne
Depuis que les découvertes de Mâri ont révélé que Hammurabi avait été contemporain de Samsi-Adad Ier, il est apparu qu’il y avait lieu de reviser les idées en cours sur la chronologie de la première dynastie babylonienne. Toujours à l’avant-garde, Albright a le premier pris position dans la question. Récemment cette chronologie a fait l’objet de trois études, parues au cours de la même année (1940). L’une est due à Sidney Smith, une autre à Ungnad, une troisième à D. Sidersky. Avant d’aborder la critique des solutions proposées, je crois utile de préciser le mode de datation usité dans l’ancienne Babylonie (…).
A propos de la conversion au bouddhisme du roi indo-grec Ménandre
S’il est dans la biographie de Ménandre une question qu’on pût croire depuis longtemps résolue, et résolue par la négative, c’est celle de sa conversion au bouddhisme. Le Milinda-panha, tel qu’il s’est démesurément grossi en cours de transmission, affirme bien à la fin de son livre VII et dernier qu’à la conclusion du dialogue entre le roi Ménandre et le moine Nâgasêna la terre trembla six fois, qu’il tomba du ciel une pluie de fleurs, que les dieux applaudirent à grand fracas et que le Yavana, dépouillant son orgueil, demanda à son saint interlocuteur de le recevoir comme disciple en attendant qu’il abdiquât en faveur de son fils, entrât en religion et atteignît également à la sainteté : mais tous les historiens, qu’ils fussent hellénistes, sinologues ou indianistes, ont naturellement accueilli chacune de ces assertion avec la même parfaite incrédulité. Aussi bien n’était-ce là que l’épilogue, aussi tardif qu’apocryphe, d’un texte dont la seule partie authentiquement ancienne, encore que truffée d’interpolations, est représentée par les trois premiers livres (…).
Tables des matières
Les origines de la légende de Saint-Maron, par J.-B. Chabot
Les listes patriarcales de l’Église Maronite, par J.-B. Chabot
Double inscription prophylactique contre la grêle sur une croix de plomb trouvée en Tunisie, par A. Audollent
Le plan du temple de Louxor, par P. Lacau
Le Jurisconsulte Salvius Julianus, proconsul d’Afrique, par A. Merlin
Étude sur le principe de l’ancienneté dans le monde hellénique du Ve siècle av. J.-C. à l’époque romaine, par P. Roussel
La chronologie de la première dynastie babylonienne, par F. Thureau-Dangin
A propos de la conversion au bouddhisme du roi indo-grec Ménandre, par A. Foucher
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