Coupoles Jean-Louis Ferrary : Vie et travaux de l’Académie en 2018

Jean-Louis Ferrary : Vie et travaux de l’Académie en 2018

Discours de M. Jean-Louis FERRARY, président de l’Académie et de l’Institut de France

Monsieur le Chancelier,

Monsieur le Secrétaire perpétuel,

Monsieur le Chancelier honoraire,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Messieurs les conseillers culturels,

Mes chers Confrères,

Mesdames, Messieurs,

MEMBRES DISPARUS

Le discours prononcé annuellement par le Président se doit de rappeler en premier lieu le souvenir de nos disparus. Depuis l’an dernier trois de nos confrères nous ont quittés ainsi que trois associés étrangers et trois correspondants étrangers.

Élu membre de l’Académie au fauteuil de Georges DAUX le 2 mars 1990, Robert TURCAN s’est éteint à Craponne, le 16 janvier 2018, à l’âge de 88 ans. Normalien, ancien membre de l’École française de Rome, agrégé de lettres classiques et docteur ès-lettres, Robert TURCAN avait été professeur à l’Université de Lyon, puis à la Sorbonne. Il était à la fois latiniste, archéologue, numismate, historien de l’art, des religions et de l’empire romain, mettant au service de l’analyse des monuments figurés une remarquable connaissance des textes grecs et latins. Éditeur de deux volumes dans la série latine de la « Collection des Universités de France », il nous laisse aussi des biographies importantes d’empereurs romains, et fut enfin une grande figure des études mithriaques. Élu membre de l’Académie au fauteuil de Paul DEMIÉVILLE, le 8 juin 1979, Jacques GERNET s’est éteint à Vannes, le 3 mars 2018, à l’âge de 96 ans. Il avait été directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences sociales, professeur de langue et civilisation chinoises à la Sorbonne, avant d’être élu Professeur au Collège de France. Spécialiste de l’histoire sociale et intellectuelle de la Chine, Jacques GERNET jouissait d’une ample renommée internationale qui lui avait valu d’être élu au sein de nombreuses académies. Auteur d’une Vie quotidienne en Chine à la veille de l’invasion mongole et d’une somme sur Le Monde chinois qui connurent un succès international considérable, il avait ouvert de vastes champs à la recherche dont ses ouvrages de maturité portent l’écho : Chine et christianisme : action et réaction, ou L’intelligence de la Chine : le social et le mental.

Élu membre de l’Académie au fauteuil d’Émile COORNAERT, le 14 novembre 1980, notre doyen d’âge et d’élection Gilbert LAZARD s’est éteint à Paris, le 6 septembre 2018, à l’âge de 98 ans. Cette séance, au cours de laquelle il aurait dû prendre la parole, est dédiée à sa mémoire. Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé de grammaire et docteur ès lettres, Gilbert LAZARD avait été professeur de langues et civilisation iraniennes à l’Université Sorbonne nouvelle-Paris 3 et directeur d’études de linguistique et philologie iraniennes à l’École pratique des Hautes Études. Spécialiste internationalement reconnu des études iraniennes, il s’était consacré à l’étude de la formation de la langue persane, et à celle de sa littérature, et plus particulièrement de sa poésie classique. Il était aussi renommé pour ses travaux de linguistique générale, en particulier de typologie syntaxique. Mais Gilbert LAZARD n’était pas seulement un grand savant, c’était également un homme d’engagement. Entré dans la clandestinité et dans la Résistance en juin 1943, il avait été arrêté par la Gestapo et déporté à Dachau. Il était titulaire de la médaille de la Résistance.

Élu associé étranger de l’Académie au fauteuil de Siegfried LIENHARD, le 7 décembre 2012, le sinologue JAO Tsung-I, auquel nous avions dédié l’an dernier notre séance solennelle de rentrée, « Peinture et poésie », s’est éteint à Hong Kong, le 6 février 2018, à l’âge de 101 ans. Professeur honoraire à l’Université chinoise de Hong Kong, il avait enseigné dans de nombreuses universités. Ancien membre de l’École française d’Extrême-Orient, il avait été directeur d’études invité à l’École pratique des Hautes Études, qui lui conféra un doctorat honoris causa en 1983. Tout à la fois historien, archéologue, épigraphiste, peintre, poète et calligraphe, c’était une figure parmi les plus vénérées du monde intellectuel chinois. Il avait reçu le Grand Bauhinia Medal, la plus haute distinction de Hong Kong ; il était aussi lauréat du prix spécial pour la préservation et l’étude du patrimoine culturel du site de Dunhuang dont il était l’un des plus fins connaisseurs. Travailleur infatigable, il avait publié plus de 80 ouvrages, dont une vingtaine de recueils de poésie, et quelque 900 articles.

Élu associé étranger de l’Académie, le 20 novembre 1998, l’historien de l’art médiéval Willibald SAUERLÄNDER est mort à Munich le 18 avril dernier, à l’âge de 94 ans. Il avait professé à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, puis dirigé l’Institut central d’Histoire de l’Art de Munich tout en enseignant à la Ludwig-Maximilians Universität. Membre de nombreuses académies, il était docteur honoris causa de l’Université de Strasbourg et de l’École normale supérieure de Pise. L’un des plus grands spécialistes de l’art gothique français, auteur d’un Siècle des cathédrales (1140-1260) paru dans la collection de l’Univers des formes, qui demeure une œuvre de référence, il s’était également intéressé au sculpteur Houdon, à Poussin et même aux impressionnistes.

Élu associé étranger de l’Académie au fauteuil d’Alberto VARVARO, le 5 février 2016, le Révérend Michael SCREECH s’est éteint à Oxford, le 1er juin 2018, à l’âge de 92 ans. Après avoir été professeur à University College London, il était devenu Fellow d’All Souls à Oxford, et avait reçu des doctorats honoris causa de plusieurs universités. Spécialiste réputé de la littérature française du XVIe siècle, et en particulier de Rabelais, dont il édita et commenta plusieurs des œuvres, et auquel il consacra une biographie demeurée un classique du genre, Michael SCREECH avait aussi rédigé de nombreuses études sur Montaigne, Érasme et Clément Marot.

Nommé correspondant étranger de l’Académie le 9 décembre 1994 à la place d’Ekrem AKURGAL, Bernard Lewis est décédé le 19 mai 2018, à Voorhees Township (New Jersey), à l’âge de 101 ans. Professeur à l’Université et membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton, c’était un grand spécialiste du Proche- et du Moyen-Orient du Moyen Âge à l’époque moderne et contemporaine. Il laisse une œuvre considérable, notamment sur l’islam médiéval, sur l’empire ottoman et sur les contacts entre l’islam et l’Europe.

Nommé correspondant étranger de l’Académie le 27 mai 2011 à la place de Francisco RICO, Phan Huy Lê est décédé le 23 juin 2018, à Hanoï, à l’âge de 84 ans. Professeur émérite à l’Université de Hanoï, ce savant unanimement révéré par ses compatriotes était spécialiste de l’histoire agraire et de l’histoire culturelle et littéraire du Vietnam.

Nommé correspondant étranger de l’Académie le 5 juillet 1991 à la place de Sir John BOARDMAN, Hansjakob Seiler est décédé le 13 août 2018 à Sonnmatt Lucerne, à l’âge de 97 ans. Professeur émérite de l’Université de Cologne, docteur honoris causa de plusieurs universités, cet ancien élève à Paris d’Émile Benveniste était un spécialiste éminent des langues indo-européennes ainsi que de la linguistique générale, dans le domaine en particulier de la typologie linguistique.

Nouveaux membres

Trois nouveaux membres ont rejoint les rangs de l’Académie depuis l’an dernier ainsi que deux associés étrangers.Le 16 février 2018, l’orientaliste Nicolas VATIN a été élu académicien au fauteuil de Gilbert DAGRON. Normalien et ancien élève de l’INALCO, agrégé de lettres classiques et ancien pensionnaire de l’Institut français d’Études anatoliennes, M. Nicolas VATIN est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études. Historien de l’Empire ottoman, il est l’auteur de travaux novateurs sur les rapports entre la Porte et le monde occidental aux XVe et XVIe siècles ; on lui doit également des études pionnières sur les cimetières d’Istanbul et de Turquie, dans le cadre d’une réflexion sur la mort chez les Ottomans.

Le 15 juin 2018, l’archéologue et helléniste Jean-Yves EMPEREUR a été élu académicien, au fauteuil de Paul BERNARD. Agrégé de lettres classiques, membre puis secrétaire général de l’École française d’Athènes, M. Jean-Yves EMPEREUR est directeur de recherches au CNRS ; il a dirigé de 1990 à 2015 le Centre d’Études alexandrines qu’il a fondé et dont il a fait un centre de rayonnement de l’archéologie française. Ses recherches sur le phare et sur la Necropolis d’Alexandrie lui ont valu une ample notoriété internationale.

Le 9 novembre 2018, la médiéviste Nicole BÉRIOU a été élue académicien, au fauteuil de Alain MICHEL. Agrégée d’histoire et docteur ès-lettres, professeur émérite de l’Université de Lyon 2, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, Mme Nicole BÉRIOU a dirigé l’Institut de Recherche et d’Histoire des Texte de 2011 à 2014. Spécialiste d’histoire religieuse et culturelle du Moyen Âge central ainsi que des pratiques de la communication, ses travaux portent sur la prédication, la prière et l’histoire des ordres religieux. Elle dirige la Revue Mabillon qui publie des sources relatives aux ordres monastiques et canoniaux.

Le 23 mars 2018, l’Académie a élu associé étranger au fauteuil de Girolamo ARNALDI, M. Salvatore SETTIS. De nationalité italienne, Salvatore SETTIS est professeur émérite à l’École normale supérieure de Pise dont il a été le directeur, président du conseil scientifique du musée du Louvre et membre de l’Accademia dei Lincei. Ses travaux couvrent de vastes champs d’études ressortissant à l’archéologie et à l’histoire de l’art grec et romain, à l’histoire de la tradition classique dans l’art, à l’histoire de l’art italien. Il est également l’une des voix les plus écoutées dans le monde en matière de défense du patrimoine et de protection des paysages.

Le même jour, l’Académie a également élu associé étranger le romaniste et lexicographe Frankwalt MÖHREN, au fauteuil de S. A. I. le Prince Takahito MIKASA. De nationalité allemande, M. Frankwalt MÖHREN est professeur émérite à l’Université de Heidelberg et directeur émérite du Dictionnaire étymologique de l’ancien français, auquel il a consacré l’essentiel de son activité scientifique. Spécialiste de linguistique historique et dialectale, et notamment de l’anglo-normand, c’est aussi un philologue auquel on doit diverses éditions.

Séances et colloques

Depuis la séance solennelle du 24 novembre 2017, l’Académie a tenu 34 séances publiques, entendu 61 communications ou notes d’information, ainsi que de très nombreux hommages d’ouvrages récents.Nous avons réuni d’autre part 60 Commissions et 4 conseils d’administration de fondations abritées.

L’Académie a également accueilli ou organisé 12 manifestations scientifiques, ce qui illustre son rôle dans l’animation de la recherche.

En décembre 2017, elle a organisé, en partenariat avec la Société asiatique et l’Institut national des Langues et Civilisations orientales, un colloque sur «Fleuves d’Asie. Centres de civilisation».

En février 2018, avec les cinq Écoles françaises à l’Étranger (École française d’Athènes, École française de Rome, Institut français d’Archéologie orientale, École française d’Extrême-Orient, Casa de Velázquez), elle a abrité une journée d’études intitulée : « Sauvegarde et restauration du patrimoine par les Écoles françaises à l’Étranger ».

Au mois d’avril, s’est déroulée la IXe journée d’études nord-africaines conçue avec la Société d’Études du Maghreb préhistorique, antique et médiéval que préside notre confrère John SCHEID, et portant sur le thème des sociétés tribales en Afrique du Nord.

En mai, l’Académie a célébré les 80 ans de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, et organisé un colloque sur « Meiji. Une refondation culturelle » avec le concours du Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale et de la chaire de la civilisation japonaise du Collège de France.

En juin, notre Compagnie a célébré la découverte par l’École suisse d’Archéologie en Grèce du sanctuaire d’Artémis Amarysia en Eubée, à l’occasion d’une séance placée sous les auspices de l’ambassade de Suisse en France. Une de nos séances a constitué la dernière session du Congrès du Centenaire de l’Association Guillaume Budé, sur « Éditer, traduire et annoter les textes au XXIe siècle. Poursuivre la tradition humaniste ». L’Académie a également accueilli le VIIe colloque organisé par l’Association internationale des Études sur le Moyen Français, sur « Histoire de la littérature, histoire de la langue : 1965-2015. Bilan et perspectives ».

En septembre, l’Académie a accueilli une journée du colloque international « Transferts culturels franco-italiens au Moyen Âge » organisé sous son patronage par la Società italiana di Filologia romanza, la Société de Langues et Littératures médiévales d’Oc et d’Oïl et la Société de Linguistique romane. D’autre part, une de nos séances s’est inscrite dans le programme des célébrations du cent-cinquantenaire de l’École pratique des Hautes Études.

En octobre s’est déroulé le 29e colloque de la Villa Kérylos organisé par l’Académie avec le soutien des Fondations Khôra de l’Institut de France et la collaboration du Centre des Monuments Nationaux, sur le thème : « Des tombeaux et des dieux ».

Du 14 au 16 novembre, l’Académie a organisé avec le groupe de recherche international Ritmo (CNRS) un colloque intitulé : « Temporalités rituelles en Mésoamérique. Approches interdisciplinaires ».

Enfin, le mardi 23 octobre 2018, lors de la séance solennelle de rentrée des Cinq académies, dont le thème était « L’étonnement » et que j’ai eu l’honneur de présider en tant que Président de l’Institut de France, notre confrère Jean-Yves TILLIETTE, délégué de notre Académie, a prononcé un discours sur « Face au matin du monde : les hommes du Moyen Âge devant la création ».

Patronages

A la sollicitation de ses organisateurs, l’Académie a soutenu en les patronnant 6 manifestations qui se sont déroulées à Paris ou en province : la journée d’étude organisée à la Sorbonne sur L’œuvre du latiniste et historien du christianisme Pierre COURCELLE ; les 15e journées de l’histoire de l’Europe organisées par l’Association des Historiens, sur le thème : « L’Europe et l’Italie » de l’Urbs à nos jours ; les deuxièmes États généraux de l’Antiquité qui se sont déroulés à la Sorbonne sur le thème : « Pourquoi transmettre l’Antiquité à l’heure de la mondialisation ? Sciences de l’Antiquité et humanisme » l’exposition du Collège de France « Mésha et la Bible, quand une pierre raconte l’histoire » ; un colloque international organisé par l’Université de Lorraine à la mémoire de l’archéologue Paul PERDRIZET, à l’occasion du 80e anniversaire de son décès ; Le colloque « Les Mauristes entre histoire et théologie. 1618-2018 », organisé à l’Institut catholique de Paris.

Conseil et expertise

Lors de son comité secret du 23 mars 2018, l’Académie a décerné, sur proposition de sa commission des recherches archéologiques, son label « Archéologie » pour 2018 et 2019 à 15 missions de fouilles. On trouvera sur le site de l’Académie des pages de présentation abondamment illustrées consacrées à chacune d’entre elles.

Prix et fondations

Par décret du Conseil d’État en date du 28 juin 2018, l’Académie a été autorisée à accepter la donation faite par Jean GUILAINE, membre de l’Académie, pour permettre à la Fondation Christiane et Jean Guilaine, abritée par l’Académie depuis 2017, d’entrer en activité. Cette fondation aura pour objectif la promotion de la Protohistoire, et particulièrement du Néolithique et de l’âge du Bronze dans la sphère méditerranéenne et européenne. Tous les deux ans, elle décernera un prix d’un montant de 10 000 € destiné à honorer un savant de renommée internationale.

Le 12 décembre 2017, à la Fondation Singer-Polignac, le Secrétaire perpétuel Michel ZINK a remis le Grand Prix Prince Louis de Polignac, attribué à l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes sur proposition de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, afin de poursuivre dans les meilleures conditions le Programme Jonas de mise en ligne d’un répertoire complet des textes et manuscrits médiévaux d’oc et d’oïl.

Le 7 juin 2018, lors de la séance solennelle de remise des Grands Prix de l’Institut de France sous la Coupole, le Prix d’archéologie Simone et Cino Del Duca 2018 a été remis par M. Henri-Paul FRANCFORT, membre de l’Académie, à M. Philippe Nondédéo pour soutenir le programme de recherche « Naachtun : anatomie d’une capitale régionale maya », et permettre notamment de mener à bien l’analyse des données cartographiques issues de la couverture LiDAR du site, qui renouvelle profondément notre perception de la cité et de son environnement immédiat.

Le 8 juin 2018, le Secrétaire perpétuel, Michel ZINK, et Mme Monique TRÉDÉ, membre de l’Académie et présidente de l’association Sauvegarde des Enseignements littéraires, ont remis les prix Jacqueline de ROMILLY de la nouvelle, placé sous le patronage du ministère de l’Éducation nationale, à sa quatrième promotion de lauréats.

Le 28 juin, M. Guillaume Cuchet, professeur à l’Université de Créteil, a reçu le Prix d’histoire des religions de la fondation « Les amis de Pierre-Antoine Bernheim » pour son ouvrage intitulé : Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement.

Le 26 octobre, M. Dietrich Raue, conservateur du musée égyptien de L’Université de Leipzig, a reçu le Prix Jean et Marie-Françoise LECLANT attribué au programme de recherche sur le temple d’Héliopolis au Caire.

Relations internationales

Le 8 juin 2018, la commission du Prix d’études chinoises en l’honneur de Léon Vandermeersch, réunissant des représentants de l’Académie et de la fondation Mingyuan de Hong Kong, s’est réunie au palais de l’Institut, pour décerner son premier prix annuel, d’un montant de 10 000 €. Mme Yue Daiyun, professeur émérite à l’Université de Pékin, a été désignée comme lauréate pour l’ensemble de son œuvre, et en particulier pour ses travaux dans le domaine du dialogue interculturel.

Le Bureau de l’Union académique internationale a tenu, pour sa part, sa session annuelle à l’Académie, du mercredi 14 au vendredi 16 février 2018, sous la présidence de M. Sam Lieu, Président de l’UAI (Australie). A cette occasion a été arrêté le programme de la célébration du centenaire de l’UAI qui se déroulera du 25 au 29 novembre 2019 à l’Académie, avec une journée d’étude dans le nouvel auditorium et une séance sous la Coupole à l’occasion de notre prochaine rentrée solennelle.

Communication

Dans le cadre de son programme d’actions pédagogiques, l’Académie a organisé en 2018 une série de visites-conférences à l’occasion desquelles quelque 300 élèves du second degré ont pu rencontrer des académiciens, dont notre Secrétaire perpétuel. Les résumés des exposés présentés, qui constituent un outil susceptible d’intéresser les lycéens, sont consultables sur le site Internet de l’Académie. Les 15 et 16 septembre, l’Académie a participé aux Journées européennes du patrimoine avec une exposition consacrée au site de Palmyre. Dans le cadre des rencontres organisées par l’Institut de France, le Secrétaire perpétuel Michel ZINK ainsi que MM. Jean -Pierre BABELON, André VAUCHEZ et Yves-Marie BERCÉ, membres de l’Académie, ont dédicacé leurs derniers ouvrages.

Publications

Cette année, l’Académie a publié 3 fascicules des Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres couvrant les mois de novembre 2016 à juin 2017, un 4e étant appelé à sortir des presses d’ici Noël ; elle a publié également 2 fascicules du Journal des savants ainsi que le tome 96 des Monuments Piot.

Deux volumes sont parus dans la collection des Mémoires : d’une part, Guerre des manifestes. Charles le Téméraire et ses ennemis (1465-1475) ; d’autre part, la correspondance entre Theodor MOMMSEN et les frères Promis (1853-1888).

La collection des Documents relatifs à l’histoire des Croisades de l’Académie s’est enrichie d’un nouveau volume sur les Propriétés rurales et urbaines à Damas au Moyen Âge.

Dans la collection de l’Histoire littéraire de la France, est sorti des presses le fascicule 46, consacré au célèbre jurisconsulte Jacques Cujas (1522-1590).

Deux volumes de la Carte archéologique de la Gaule, que dirige le Professeur Michel Provost, ont été également édités cette année : une refonte du volume sur l’Ain, et le pré-inventaire de la Seine-Saint-Denis.

Dans le cadre de l’accord de coopération scientifique avec l’Académie de Roumanie, un 6e volume des Inscriptions grecques et latines de Scythie Mineure consacré à la cité de Tomis et à son territoire est récemment sorti des presses.

4 volumes d’actes de colloques ont enfin paru : Patrimoine et musées de l’Afrique du Nord, actes de la VIIIe Journée d’études nord-africaines ; Penser l’utopie, actes d’une rencontre organisée avec le concours de la Fondation internationale Balzan ; Vie et climat d’Hésiode à Montesquieu, actes du 28e colloque de la Villa Kérylos ; L’arbre en Asie, actes du colloque organisé par l’Académie, la Société asiatique et l’INALCO.

Enfin, l’Académie a accueilli dans ses collections un recueil réunissant plusieurs exposés que notre confrère Bernard POTTIER a donnés devant l’Académie dans le domaine de la sémantique illustrée dont il est l’un des principaux pionniers.

Internet

La numérisation des publications de l’Académie se poursuit sur le portail Persée. Le nombre de consultations dont elles font l’objet, est remarquable. Nos Comptes rendus ont ainsi totalisé depuis l’an dernier quelque 720 000 visites et plus de 47 000 téléchargements, se situant ainsi parmi les 10 revues scientifiques les plus consultées de Persée qui en compte un peu plus de 300.

Le site de l’Académie, de son côté, continue à s’enrichir régulièrement de nouvelles pages.

On rappellera, enfin, que l’Académie est présente sur les réseaux sociaux, ce qui lui permet de communiquer plus largement sur ses activités et les travaux de ses membres, notamment auprès des jeunes générations. Son compte Tweeter, alimenté régulièrement, compte aujourd’hui quelque 1250 abonnés et a enregistré un bond de 50 % depuis l’an dernier.

Cette énumération a pu paraître fastidieuse. Elle est malgré tout sélective, et nécessaire pour donner une idée des activités de l’Académie. Notre compagnie s’informe de la recherche la plus récente, et contribue à sa diffusion par des publications internationalement reconnues, publiées dans les meilleurs délais, et utilisant les différents modes de diffusion actuellement disponibles. Elle encourage la recherche par les prix qu’elle attribue, dont j’ai signalé déjà les mieux dotés, et dont la liste complète va vous être lue par notre vice-président. Elle l’encourage aussi en organisant, co-organisant ou patronnant des colloques. Elle exerce une fonction de conseil et d’expertise, par les rapports qu’elle rédige et publie sur les activités des Écoles françaises à l’étranger, par les avis qu’elle donne sur l’élection des professeurs et maîtres de conférences de grands établissements, par les labels qu’elle accorde à un certain nombre de chantiers archéologiques. Et elle est toute disposée à développer cette fonction conformément à ses statuts. Elle participe enfin à la communication scientifique, et s’adresse à des publics divers, y compris aux jeunes générations. Si elle est attachée à ses traditions et à un certain éclat dont témoigne une séance solennelle comme celle d’aujourd’hui, c’est parce que ces traditions lui permettent de ne pas se laisser asservir à des modes trop passagères, et que cet éclat est un moyen de conserver une autorité dans la défense des différents domaines qui relèvent de sa compétence, et auxquels elle accorde une égale attention. Mais l’Académie est avant tout un endroit où l’on travaille, et c’est le travail de toute une année qu’a vocation à faire connaître et à célébrer la séance solennelle de rentrée.