Recherche Fondation Jean Leclant
La fondation
Créée en 2014, la Fondation « Jean LECLANT » a pour but d’aider la recherche archéologique dans la vallée du Nil (Égypte, Soudan) et la publication des travaux d’égyptologie. Elle pourra, le cas échéant, soutenir des actions scientifiques de haut niveau menées dans d’autres pays du monde que Jean LECLANT affectionnait (Proche-Orient, Japon, Chine).
Due à la générosité de Mme Marie-Françoise Leclant et conformément aux volontés que son époux lui avait exprimées, la Fondation agit en attribuant un prix annuel dénommé « Prix Jean et Marie-Françoise LECLANT ».
En fonction du montant des ressources dont elle disposera, la Fondation distribuer des aides à la publication, notamment en vue de leur traduction, tant dans le domaine de l’égyptologie proprement dite que dans les autres champs d’étude dans lesquels Jean Leclant s’était illustré.
La Fondation pourra aussi encourager toute action de nature scientifique propre à perpétuer sa mémoire.
Le prix
Cette fondation décernera tous les ans un Prix d’un montant de 10.000 €. Le prix Jean et Marie-Françoise LECLANT sera attribué à une personne physique ou à une personne morale (centre de recherche, association savante, …), dont les recherches auront notablement enrichi notre connaissance dans les domaines d’étude cités ci-dessus. Il contribuera à favoriser la poursuite de ses travaux et la diffusion de leurs résultats (missions, fouilles, publications de travaux d’érudition).
Les dossiers de candidature devront être déposés, en 10 exemplaires, au Secrétariat de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 23, quai de Conti, 75270 Paris cedex 06, CS 90618, pour une date fixée dans l’appel à candidature diffusé chaque année (avec la mention « Concours pour le Prix Jean et Marie-Françoise LECLANT »).
Le nom du lauréat du prix annuel Jean et Marie-Françoise LECLANT sera rendu public lors de la séance solennelle de rentrée de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Pour consulter l’appel à candidature
Jean Leclant
Né à Paris, le 8 août 1920, l’orientaliste Jean LECLANT, qui avait été élu le 3 mai 1974, membre de l’Académie, au fauteuil de Jacques VANDIER, avant d’en devenir le Secrétaire perpétuel, le 24 juin 1983, s’est éteint, à Paris, le 16 septembre 2011.
Normalien (promotion 1940), agrégé de géographie, ancien membre de l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire (1948-1952) et docteur ès lettres, il professa à l’Université de Strasbourg (1953-1963), puis à la Sorbonne (1963-1979), enfin au Collège de France (chaire de Champollion, 1979-1990), y formant plusieurs générations d’égyptologues ; il fut également directeur d’études à la section des sciences historiques et philologiques de l’EPHE, de 1964 à 1990. Fondateur, à l’âge de seulement 32 ans, du Service archéologique en Éthiopie (1952-1956), il dirigea la mission archéologique française au Soudan (sites de Soleb et Sedeinga), puis celle de Saqqarah (1963-1999), où il découvrit les vestiges des pyramides de sept reines jusqu’ici inconnues, dont la sépulture de la reine Ankhnespépy (avec des Textes des Pyramides). Généreux de son savoir et toujours prêt à coordonner des entreprises d’intérêt général, il donna, chaque année, de 1948 à 2002, l’incontournable chronique générale de toutes les fouilles et découvertes effectuées dans la vallée du Nil dans la revue Orientalia (Rome). En tant que Secrétaire général de la commission des recherches archéologiques du ministère des Affaires étrangères (1973-1988), il veilla à l’organisation de plus de cent chantiers de fouilles françaises, repartis dans le monde. Il présida aussi, de 1988 à 2008, le Haut-Comité des Célébrations nationales du ministère de la Culture et fut Vice-Président de la Commission française pour l’UNESCO. Organisateur de nombreux colloques et séminaires, en particulier sur les études méroïtiques, domaine tout nouveau de recherche, dont il a été l’un des fondateurs, il mit au service de l’Académie ses talents d’animateur hors-pair, y favorisant l’accueil de très nombreuses rencontres internationales dans les divers champs de l’érudition relevant de ses compétences. Président de la Société française d’Égyptologie pendant plusieurs années, il organisa en 1972 et en 1990 les manifestations nationales et internationales consacrées au cent-cinquantenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, puis au bicentenaire de la naissance de Champollion. Secrétaire général honoraire de l’Association internationale des Égyptologues, il avait présidé la Société des Africanistes, la Société française des Études éthiopiennes et la Society for Nubian Studies ; il était également président d’honneur de la Société asiatique et de la Société d’Histoire des Religions Ernest Renan. Il présidait aussi, depuis sa création il y a 25 ans, la fondation Michela Schiff-Giorgini, qui décerne chaque année des prix destinés à encourager les recherches sur la vallée du Nil.
L’œuvre de Jean LECLANT a été consacrée à l’étude des cultures de la vallée du Nil, plus spécialement à l’égyptologie (archéologie pharaonique et étude des textes) et aux études nubiennes mais aussi isiaques ; elle était colossale. Auteur de nombreux maîtres livres, sa bibliographie compte plus de 1900 numéros (articles, communications, comptes rendus). Parmi ses dernières publications, on signalera plusieurs ouvrages collectifs : le Répertoire d’Épigraphie Méroïtique (2083 p. en 3 vol.), Les textes de la Pyramide de Pépy Ier, le recueil bio-bibliographique en 3 vol. de l’Institut de France (Le second siècle, 1895-1995, 2407 p.) ainsi que son Dictionnaire de l’Antiquité, qui reste un grand succès d’édition. Fondateur et directeur des Annales d’Éthiopie (1955-1972), mais aussi des Meroitic Newsletters, il avait été chargé jadis, par A. Malraux et A. Parrot, de la direction des 3 vol. de « L’Univers des formes » consacrés à l’Égypte. Il dirigeait avec une énergie inlassable les publications de l’Académie, dont il accrut considérablement le rythme des parutions et la notoriété.
Le rayonnement international de Jean LECLANT le fit tout naturellement élire membre de plusieurs Académies étrangères et françaises, entre autres de la British Academy, de l’Accademia dei Lincei (Rome), de l’Académie de Turin, des Sciences de Russie, de Belgique, Danemark, Suède, Munich et Roumanie, de Madrid, Barcelone, Naples (Accademia Pontaniana), ainsi que de l’Institut d’Égypte (Le Caire), des Instituts archéologiques allemand et autrichien, de l’Istituto Italiano per il Medio ed Estremo Oriente et de l’American Philosophical Society (Philadelphie, USA). Jean LECLANT était également docteur honoris causa des universités de Louvain, Bologne et Vienne.
Quai de Conti, il siégea plusieurs décennies durant au sein de la Commission administrative centrale de l’Institut de France, mais aussi dans une foule de comités, dont celui de la fondation Cino et Simone Del Duca – qu’il convainquit de l’intérêt majeur pour la recherche de créer un grand prix d’archéologie en 2005 ; il fut, à partir de 1992, le conservateur de la Villa Kérylos (Beaulieu-sur-Mer), qui bénéficia, sous sa houlette, d’importants travaux et d’une expansion de ses activités culturelles, avec notamment l’organisation de colloques annuels ; il joua aussi un rôle déterminant dans la préparation du Bicentenaire de l’Institut de France en 1995, dont il favorisa le bon déroulement.
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Contact : M. Hervé Danesi, Secrétaire général de l’Académie
Courriel : secretairegeneral@aibl.fr – T. : 01 44 41 43 10