Société asiatique Séances 2019

SOCIÉTÉ ASIATIQUE : séances tenues en 2019

Elles ont lieu les vendredis à l’Institut de France, 23 quai de Conti, salle Hugot (exception faite de l’Assemblée générale).

 

Séance du 15 novembre 2019

ORDRE DU JOUR

1 – Nouveaux membres :

– Mme Valentina BRUCCOLERI, Doctorante en histoire de l’art

– Mme Virginie OLIVIER, Docteur en histoire de l’art (CREOPS-UNIVERSITE PARIS SORBONNE

– M. KANALU RAMAMURTHY Naveen, Doctorant en histoire, Université de Californie, Los Angeles, parrainé par Mme Françoise Nalini Delvoye

– Mme Alessia Zubani, Doctorante contractuelle à l’Université de Bologne, Campus de Ravenne, et à l’École Pratique des Hautes Études de Paris

– Mme Florence SOMER GAVAGE : Doctorante à L’EPHE (sujet de recherche : Edition du traité astrologico-apocalyptique des Ahkām ī Jāmāsp)parrainée par M Philip HUYSE et Mme Samra AZAR-NOUCHE

2 – Communications :

– M. Benoît Lurson, Professeur en Égyptologie, Université Catholique de Louvain « La fouille du Temple de Touy au Ramesseum : Bilan de cinq campagnes de fouilles »Manifeste de l’importance qu’il accordait aux femmes de l’institution monarchique, Ramsès II (env. 1279-1212) fit ériger contre son propre temple de la rive ouest de Louxor, le Ramesseum, un temple indépendant consacré à sa mère Touy et peut-être aussi à sa grande épouse royale Néfertari. Entre 2010 et 2015, cinq campagnes de fouilles se sont attachées à reconstituer l’histoire de ce monument aujourd’hui réduit à quelques bases de colonnes et éléments de dallage. Si les trois premières campagnes, dont les résultats préliminaires avaient été présentés à la Société Asiatique en 2013, avaient déjà permis d’amender vigoureusement notre connaissance des premières phases de cette histoire, les deux campagnes suivantes, en s’intéressant à ses dernières phases, ont conduit à la découverte de la tombe de la divine adoratrice Karomama (env. 850 av. J.-C.), dont le célèbre bronze est conservé au Musée du Louvre. Plus encore, elles ont complété et précisé les éléments rassemblés pendant les trois premières campagnes, permettant ainsi de jeter un regard nouveau sur le destin de ce temple, de sa fondation dans le dernier tiers du IIe millénaire av. J.-C. à son démontage au début du Ier siècle avant notre ère.

– Madame Emanuela GARATTI, doctorante à l’École Pratique des Hautes Études et à la Ludwig-Maximilians-Universität, chargée de cours à l’INALCO. « Marcelle Lalou, une tibétologue du XXe siècle »Née en 1890 dans une famille de la haute bourgeoisie parisienne, Marcelle Lalou s’intéresse très tôt à l’Orient. Passionnée par la peinture et par l’histoire de l’art, elle fréquente les milieux artistiques parisiens et entame l’apprentissage des langues orientales vers la fin de la Première Guerre mondiale. A l’École Pratique des Hautes Études, elle suit les séminaires de sanskrit et de langue tibétaine, mais s’intéresse également au bouddhisme et à l’art tibétain. Après avoir été chargée de cours pour remplacer Sylvain Lévi et Jean Przyluski, en 1938, elle est nommée directeur d’études à une Chaire d’Histoire et de philologie tibétaines à l’École Pratique des Hautes Études où elle reste en poste jusqu’en en 1963. Parallèlement à de son activité d’enseignement, Marcelle Lalou consacre de nombreuses années à la publication de la Bibliographie bouddhique, mais également et pendant plus d’une décennie, à la rédaction et à la gestion du Journal Asiatique. En plus de son activité d’enseignement et de publication scientifique, Marcelle Lalou commence dès les années 1920 l’analyse et le catalogage des manuscrits tibétains de Dunhuang rapportés par Paul Pelliot à Paris au début du siècle et déposés à la Bibliothèque nationale de France. Son travail aboutit à la publication d’un catalogue en trois volumes qui représente une contribution majeure à la tibétologie française du XXe siècle. Cette communication présentera Marcelle Lalou à travers les documents retrouvés dans les Archives nationales, mais également son œuvre scientifique qui a contribué de façon déterminante aux études sur l’Asie et à l’essor de la tibétologie française. On présentera également les archives du catalogage par la tibétologue des manuscrits tibétains de Dunhuang et qu’elle a laissées à la Société Asiatique, ainsi que les projets scientifiques qui pourraient découler de ces archives.

Séance du 15 Novembre 2019

Séance du 10 mai 2019

ORDRE DU JOUR

Communications :

– M. Grégory CHAMBON:, assyriologue (histoire des sciences et techniques)Directeur d’études à l’EHESS Écrire et représenter les nombres en Mésopotamie L’abondante documentation cunéiforme a fourni pendant plus de 3000 ans de multiples données chiffrées, qui couvrent tous les genres littéraires, des documents administratifs aux textes littéraires, en passant par les inscriptions royales et les traités savants. Dès ses débuts à la fin du IVe millénaire dans le Sud mésopotamien, l’écriture semble d’ailleurs avoir été fortement influencée par l’expression de nombres et de quantités. Le plus souvent, ces données chiffrées sont considérées comme des indicateurs de réalités socio-économiques, permettant par exemple de quantifier les flux de denrées et de matières premières, d’évaluer les stocks et les rations ou bien de reconstruire les cadastres. Ce caractère objectif et fiable prêté aux nombres pour reconstruire des faits économiques nous fait alors oublier qu’ils sont avant tout le produit de traditions scribales, de consensus sociaux et de systèmes de pensée propres aux sociétés proche-orientales. Si plusieurs études se sont concentrées sur les règles morphologiques régissant les noms de nombres en sumérien ou akkadien, très peu ont été consacrées au choix et à l’agencement des signes numéraux ; ces derniers appartenaient pourtant à un répertoire simple mais qui dépendait étroitement de ce qui était comptabilisé. L’opposition encore défendue entre « nombre concret », dépendant de la chose comptée et « nombre abstrait », libéré du carcan de la matérialité et censé être apparu dès la fin du IIIe millénaire, est à nuancer ; les règles d’écriture révèlent qu’un nombre était toujours « un nombre de » et que les manières de le noter dépendaient du contexte, de la même façon que nous pouvons actuellement écrire 5, cinq, V ou bien IIIII selon s’il s’agit de calcul, d’énumération, du volume d’une encyclopédie etc. Cette communication se propose d’étudier ce paradigme à partir de plusieurs cas d’études dans les sociétés proche-orientales. Je porterai en particulier mon attention sur les « calculi », ces petits jetons de différentes formes en argile censés être les précurseurs des premières marques numérales sur les tablettes administratives archaïques, et refléter à la fois une information quantitative et qualitative. Ensuite, à partir d’exemples tirés de la période paléo-babylonienne (début du IIe millénaire), qui a connu des transformations majeures dans les façons d’écrire, je questionnerai la notion de nombre dans ces sociétés anciennes, à la lumière des textes et des contextes.

– Mme Nathalie MONNET, sinologue Conservateur en chef à la BNF (manuscrits orientaux)L’image de « Guanyin aux Mille Mains et aux Mille Yeux » au Royaume de Dali et à Dunhuang. La pénétration du bouddhisme en territoire chinois et la diffusion de son art religieux n’ont pas suivi uniquement l’axe connu sous le nom de « Route de la soie ». De nombreuses autres voies de circulation liées à ce grand axe ont existé, dont une route en direction du sud-ouest qui reliait notamment le site de Dunhuang à la province du Sichuan pour atteindre le Yunnan et se poursuivre au-delà. La diffusion d’une iconographie propre à cette aire géographique sera abordée par le biais d’une représentation picturale du bodhisattva Avalokiteśvara, sous l’une de ses formes ésotériques dite « Guanyin aux Mille Mains et aux Mille Yeux ». Du VIIIe au XIIe siècle, des images d’inspiration commune se retrouvent à Dunhuang, au Sichuan ainsi qu’au royaume indépendant de Dali. Les stèles indiennes de Pala et Sena en présentent une version régionale. Ces témoignages d’une culture visuelle bouddhique indiquent que, dans certains cas, des images ont largement circulé sans être fondées rigoureusement sur les textes canoniques et se sont transmises par des dessins très simples, voire des diagrammes.

Séance du 10 Mai 2019

Séance du 12 Avril 2019

ORDRE DU JOUR

Communications :

– M. Jean-Marie DURAND, Membre de l’Institut, Professeur honoraire au Collège de France L’accession du roi Zimrî-Lîm au trône de Mari Réflexions à partir de ARMT XXXIII, qui réunit les documents du début de son règne, à propos de l’accession au pouvoir du roi de Mari Zimrî-Lîm. D’ordinaire le roi en Mésopotamie est considéré comme un surhomme, presqu’un dieu sur terre, et telle est l’image que les souverains ont voulu laisser d’eux-mêmes. Il était donc intéressant d’examiner, par-delà les récits officiels élaborés à des époques où la puissance royale était définitivement assurée, quelle était la réalité d’une accession au pouvoir. L’exceptionnelle documentation des lettres de Mari permet d’en suivre

– François JACQUESSON, Directeur de recherche au CNRS, ‘Lacito’ UMR7107. Les Sherdukpen, une ethnie articulée

– P. Dollfus & F. Jacquesson. 2013. Khiksaba, A Festival in Sherdukpen Country. Spectrum, Guwahati.

– F. Jacquesson. 2015. An Introduction to Sherdukpen Language. Universitätsverlag Dr. N. Brockmeyer, Bochum.<.li>

– R. Megejee. 2017. Stratification and Social Change among Tribals: An Anthropological Study among the Sherdukpens of Arunachal Pradesh. Rawat Publications.

– F. Jacquesson. 1999. Abrégé d’histoire de l’Assam jusqu’à l’installation anglaise. Journal Asiatique 287/1, 191-283.

Séance du 12 Avril 2019

Séance du 15 Mars 2019

ORDRE DU JOUR

1 – Nouveaux membres :

– Monsieur Thomas le Carpentier, élève diplômé de l’EPHE, collectionneur d’art, présenté par M. Jean-Pierre Mahé et Mme No Mi-Sug

2 – Décès  :

– Madame Véronique Schiltz, Membre de l’Institut (4 février 2019)

3 – Communications :

– M. Jean-Pierre MAHÉ« La médecine arménienne entre théorie grecque et pratique syro-arabe (Vème-XVème siècles) »

Est-il seulement pensable, dans la mentalité arménienne antique et médiévale, qu’un thérapeute, par un traitement médical ou magique, sauve un patient de la mort au point de prolonger ses jours ? Un obstacle incontournable semble s’y opposer : la croyance au destin. Néanmoins, dans l’Arménie chrétienne, deux voies d’accès se sont ouvertes aux idées médicales grecques : les Pères de l’Église (Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Némésius d’Émèse) et les Arts libéraux. Dans son exposé sur le Quadrivium, peu après 670, le mathématicien Anania Shirakatsi a introduit un traité sur l’effet thérapeutique des quatre cordes de la lyre et une anthologie médicale sur la théorie des humeurs exposée par Hippocrate, Galien, Asclépiade et Oribase. Pour étudier la pharmacopée de Galien, on a constitué vers 1040 un lexique botanique grec-arménien. L’influence arabe ne se fait sentir qu’à partir des XIIe-XIVe siècles, loin de l’Arménie Majeure, dans le royaume d’Arménie cilicienne constitué en 1099. Les médecins chrétiens de langue syriaque, comme Abou-Saïd, jouent le rôle de médiateurs. En 1184, à la demande du catholicos, chef de l’Église arménienne, soucieux des problèmes de santé publique et des ravages de la malaria, le médecin arménien Mxitar de Her, formé en Perse, élabore la théorie des fièvres. Il les attribue à des agents infectieux vivants, qu’il nomme moisissures, préfigurant en quelque sorte les théories bactériologiques. Après la prise de Constantinople en 1453, l’Arménien Amirdovlat d’Amasie devient médecin officiel du sultan Mehmet II Fatih. Doué d’une érudition et d’une expérience clinique exceptionnelles, il a écrit deux encyclopédies médicales. L’une, de l’Utilité de la médecine, va de la maladie au traitement, et l’autre, Inutile aux ignorants, va de la pharmacopée à toutes ses applications thérapeutiques. Amirdovlat pratiquait aussi la chirurgie, mais en dernier recours. Précisons que, du Ve au XVe siècle, l’interdiction de disséquer les cadavres fit obstacle au développement de l’anatomie et aux progrès de la médecine expérimentale.

– Jérôme Petit Chargé de collections (Asie du Sud et du Sud-Est) au département des Manuscrits de la BnF« L’Inde à la Bibliothèque nationale de France : un état des lieux »L’histoire des collections indiennes de la Bibliothèque nationale de France est imbriquée à la fois dans l’histoire de l’institution et dans l’histoire des études indiennes elles-mêmes. Ses acteurs et les archives qu’ils ont pu laisser livrent quelques clés pour en dessiner les contours. Après avoir observé les réalisations du XVIIIe et du XIXe siècle, nous nous attacherons ici à poursuivre cette histoire pour le XXe siècle, à la lumière d’archives nouvelles. Le rôle des indianistes (Alfred Foucher, Émile Senart, Sylvain Lévi) reste toujours déterminant, tout comme le travail effectué par Jean Filliozat tout au long de sa carrière, lui qui a décrit de nombreux manuscrits et qui a suscité des catalogues pour des langues spécifiques. Afin d’étendre la problématique au XXIe siècle, nous présenterons ensuite les différents projets de recherche actuellement en cours sur ces collections.

Séance du 15 Mars 2019

Séance du 8 février 2019

ORDRE DU JOUR

1 – Nouveaux membres :

– M. Brahim JHILIL, doctorant en études islamiques à l’EPHE, sous le parrainage de M. François Deroche et de M. Jean-Michel Mouton

– M. Jean IOZIA, diplômé de l’EPHE, ésotérisme en Orient et en Occident, sous le parrainage de Mme Chantal Duhuy et de M. Jean-Pierre Mahé

2 – Communications :

– P. M-Augustin Tavardon OCSO Professeur invité, Ecole Biblique et Archéologique Française de Jérusalem « Un cadran solaire essénien ; technique et finalité » C’est en 1954, que le Père Roland de Vaux, archéologue de l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem trouve à Qumrân « un disque de pierre » de 15 cm de diamètre dans le locus 45. Il note l’objet sur sa fiche de fouille sous le numéro 1229. (La pièce est actuellement conservée par le Musée National d’Israël). Il s’agit d’un disque de calcaire de 150 mm de diamètre. Ce disque se caractérise par une surface concave sur laquelle sont tracés des cercles et des sillons concentriques. On peut distinguer d’une part, des couronnes de largeurs différentes et d’autres part, des sillons plus étroits et creusés dans la masse. On compte ainsi huit couronnes et six sillons à partir de la cavité centrale jusqu’au bord du disque. Trois couronnes portent des traits verticaux entaillés, trois autres des traits en saillie. On relève un grand nombre de marques diverses sur l’ensemble de la surface et une lettre hébraïque sur le dos. C’est l’hypothèse d’un instrument astronomique, celle du cadran solaire, que nous avons adoptée. L’analyse montre que l’instrument permettait de passer des heures solaires vraies aux heures solaires moyennes en tenant compte de l’équation du temps, que l’observateur devait connaître pour des moments privilégiés de l’année. L’instrument permettait d’établir un calendrier perpétuel, basé sur l’année essénienne de 364 jours, donnant solstices et équinoxes, ainsi que la date de Pâque, le début de l’année, etc. Cette communication s’appuie sur une publication : Paul Tavardon Le disque de Qumran, éd. Gabalda, Peeters, 2010. Les travaux d’Henry Drawnel sur le livre astronomique d’Hénoch publié en 2012 ont permis d’ouvrir des perspectives nouvelles sur les informations données par cet instrument. Cette communication malgré son aspect technique vise à éclairer divers aspects de la société de Qumrân, calendrier, mesure du temps et motivations, mais aussi influences et filiations culturelles, Babylone ou Alexandrie.

– M. Didier Giard, Joaillier, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer et de la Société des Explorateurs Français. Professeur associé émérite à la Faculté d’Administration et d’Échanges internationaux de l’Université Paris-Est-Créteil. Vice-doyen, codirecteur de Master et en charge du cours de géopolitique « Les enjeux de la stratégie chinoise des Nouvelles Routes de la Soie (Belt & Road Initiative) » Depuis l’antiquité, les peuples d’Eurasie communiquent, commercent, créent des réseaux. En 1877, le géographe Ferdinand von Richthofen matérialisa l’histoire des relations Orient-Occident par l’heureuse formule des « Routes de la Soie ». Dans l’ère de la globalisation, la maîtrise des grandes réalités de la géographie et des principes géopolitiques est nécessaire pour appréhender les événements présents. Le continent eurasien s’affirme comme le pivot de la politique mondiale ; son destin est relié à celui de l’Afrique et l’océan indien devient l’océan géopolitique majeur. La Chine de Deng Xiaoping décide de s’engager pleinement dans la globalisation et quitte sa position d’Empire du Milieu imposant son autorité sur ses seuls voisins. Celle de Xi Jinping se donne pour objectif d’être en 2049, ou avant, la plus grande superpuissance. Les Nouvelles Routes de la Soie – Belt & Road Initiative – traduisent cette double réalité d’une route terrestre et d’une route maritime, où la Chine propose aux pays eurasiens, africains et au-delà, une politique de grands travaux, de coopération économique, voire culturelle, dans une nouvelle stratégie de confrontation avec l’Occident.

Séance du 8 Février 2019

Séance du 11 Janvier 2019

ORDRE DU JOUR

Communications :

– Mr Lionel Marti (Chargé de recherche au CNRS) « Le site de Bash Tapa dans la plaine d’Erbil au IIe millénaire av. J.-C. et la question de la naissance de l’Assyrie » La plaine d’Erbil a toujours été considérée comme appartenant au coeur du monde assyrien, celui sur lequel le royaume médio-assyrien et l’empire néo-assyrien se sont appuyés pour se lancer à la conquête du monde. Les fouilles accomplies dans cette région depuis 2008 permettent de proposer de nouvelles hypothèses quant à l’histoire de cette région. Le site de Bash Tapa, situé à 30 km au sud de la ville d’Erbil, commence à livrer, après quatre campagnes de fouilles, plusieurs niveaux d’occupation datant de la période de transition entre époques mitanienne et assyrienne et permet donc de proposer quelques hypothèses sur son évolution et sur la date de l’intégration de ce site à l’empire.

– Mme Valérie Matoian (Directeur de recherche au CNRS) « Quatre-vingt-dix ans de recherches archéologiques au Levant nord : l’apport des archives de la mission d’Ougarit » La découverte fortuite d’une tombe construite de l’âge du Bronze récent sur le site côtier de Minet el-Beida en Syrie a conduit à la création, en 1929, d’une mission archéologique dont les travaux ont révélé deux sites-clés pour la connaissance de l’archéologie et de l’histoire du Levant nord à l’âge du Bronze : Ras Shamra, l’ancienne Ugarit, et Minet el-Beida, l’ancienne Mahadu. L’exploitation en cours des archives de cette mission qui oeuvre depuis maintenant neuf décennies, en particulier la documentation inédite du fonds Schaeffer du Collège de France, apporte nombre de données nouvelles sur l’histoire, la société et la culture de la civilisation ougaritique. Les recherches en cours visent à l’editio princeps des objets inédits et permettent de contextualiser les découvertes anciennes, parmi lesquelles des oeuvres majeures conservées dans les collections du musée du Louvre. Elles s’inscrivent dans le cadre de programmes structurants, tels celui sur la géographie sociale et urbaine de la cité d’Ugarit, sur le fait religieux, sur les ægyptiaca… et de plusieurs opérations de valorisation qui prendront place en 2019. Une « mémoire » de la recherche archéologique au Proche-Orient est aussi révélée par ces archives, notamment au travers de la correspondance que Claude Schaeffer entretint avec ses proches collaborateurs et de grands orientalistes du XXe siècle.

Séance du 11 Janvier 2019

 

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