Société asiatique Séances 2023

SOCIÉTÉ ASIATIQUE : séances organisées en 2023

Elles ont lieu les vendredis à l’Institut de France, Salle Pierre et Marie Curie située au 1er étage au fond de la galerie des bustes (après les portes coupe-feu) , 23 Quai Conti, 75006 Paris (exception faite de l’Assemblée générale).

Rouleau en soies peintes et brodées, avec textes en chinois & mandchou et sceau impérial, du règne de Qianlong (XVIIIe s.) – © Société Asiatique

Séance du vendredi 17 mars 2023 à 17 h 15

ORDRE DU JOUR

Nouveaux membres :

M. Francesco Chiabotti, maitre de conférence en Islamologie à l’INACLO, présenté par M. Mohammed Ali Amir-Moezzi
M. Beniamino Melasecchi, Trésorier de l’ISMEO (Associazione Internazionale di Studi sul Mediterraneo e l’Oriente/Coor) présenté par François Déroche

Communications :

Monsieur Benoît LURSON, Professeur en Égyptologie, Universität Leipzig, présente une communication intitulée :

Textes et images dans le temple de Kanaïs. Une illustration de la diégèse de l’action royale sous Séthi Ier (env. 1290-1279 av. J.-C.).

Depuis plus d’un siècle au moins, l’exercice du culte est considéré comme l’activité essentielle du roi d’Égypte, en qui on se plaît à reconnaître un avatar du « roi-prêtre ». Cette vision se fonde toutefois sur une interprétation biaisée des innombrables scènes rituelles qui décorent les temples égyptiens et qui, inlassablement, montre le souverain en train de faire des offrandes aux divinités. De fait, un examen des sources textuelles invite à se défaire de cette vision, pour substituer au roi-prêtre un « roi agissant », dont les relations avec les dieux sont de nature contractuelle : un do ut facias, par lequel Pharaon reçoit la royauté des dieux en échange de sa promesse d’améliorer sans cesse leur état. Mais alors, quel sens donner aux scènes rituelles ?

Au lieu de la représentation directe de l’activité liturgique royale, cette iconographie, dont les éléments sont des signes iconiques, met justement en images le « roi agissant ». Ainsi, cette diégèse sous-tend le choix, la disposition et les relations entre les parties de la décoration d’un temple. Mais à chaque temple son propre discours qui s’inscrit dans cette diégèse. Le temple de Kanaïs, construit dans le désert oriental par Séthi Ier (env. 1290-1279 av. J.-C.), ne fait pas exception.

La décoration de ce spéos se caractérise toutefois par l’insertion d’une très longue inscription qui narre dans le détail la fondation du temple, sa destination et le sort qui attend ceux qui oseraient défaire ce que le roi a fait. Cette inscription trouve un écho dans les scènes rituelles qui décorent le temple et les propos mis dans la bouche des divinités. Une fois ces textes et ces images rapportés les uns aux autres, ce matériel d’une extrême richesse se révèle alors illustrer de manière singulière et très cohérente la diégèse de l’action royale sous Séthi Ier.

 

Monsieur Charlie MARQUETTE (POLEN – Université d’Orléans) présente une communication intitulée :

Aux origines d’Adam : Phylogénétique d’un mythe anthropogonique ou histoire d’un texte en perpétuelle réappropriation ?

L’Adam coranique est une figure héritée des religions du Livre en Arabie. Il n’est cependant pas exactement celui dépeint dans la Genèse. Il se rapproche davantage de targumim araméens, de commentaires rabbiniques, d’apocryphes et d’homélies syriaques, de poésies arabes antéislamiques, parfois même de motifs mythologiques grecs, etc. N’en reste pas moins que les péricopes coraniques ayant trait à la figure du premier Homme en islam ont une singularité propre. Il s’agit de montrer dans cette communication que ces récits, initialement formulés à l’oral et face à une audience arabe, se partagent entre deux genres littéraires : le mythe et l’homélitique. Il est notamment question de montrer en quoi la rhétorique coranique emprunte aux deux simultanément, sans y rester complètement fidèle pour autant.

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Séance du vendredi 10 février 2023 à 17 h 15

ORDRE DU JOUR

Communications

Monsieur Jean-Pierre MAHÉ, Membre de l’Institut, présente une communication intitulée :

Musique et mystère dans les apocryphes et les liturgies du Caucase

    Durant le période du Second Temple (535 avant notre ère-70 après), s’est épanouie une abondante littérature judéo-hellénistique. Tombés en déshérence après la sanglante répression de la révolte de Bar Koshba en 235, quelques textes ont été recyclés par des chrétiens ou des judéo-chrétiens. Les Arméniens, en rapports étroits avec l’école catéchétique de Jérusalem, les ont traduits dans leur langue et en ont communiqué certains aux Géorgiens. Selon la Caverne des trésors (apocryphe syriaque traduit en géorgien), Adam et Ève, expulsés du paradis, ne sont pas d’abord tombés dans les bas-fonds de la terre ; ils ont d’abord atterri sur une sainte montagne d’où ils pouvaient entendre les chœurs angéliques. C’est ainsi qu’ils apprirent la liturgie des Heures. Après le meurtre d’Abel, les Caïnites descendirent de la montagne. Les anges pervers leur enseignèrent à fabriquer des armes et des instruments de musique. Ils apprirent à mélanger les voix masculines et féminines et à souiller la voix humaine par le son démoniaque des instruments. Après sept générations, leurs débauches entrainèrent les fils et les filles de Seth à descendre de la montagne. Il existe donc deux genres de musique : l’une, purement vocale et masculine ; l’autre, mixte et corrompue par les instruments.

Monsieur Alain J. DESREUMAUX, Directeur de recherche émérite au CNRS (« Orient & Méditerranée »), présente une communication intitulée :

Les documents manuscrits de l’araméen christo-palestinien : un renouvellement des recherches textuelles et historiques

     Ces quelques dernières années ont vu des découvertes archéologiques apportant de nouvelles inscriptions christo-palestiniennes qui complètent le panorama des communautés araméennes des provinces de Palestine et d’Arabie du Ve au IXe siècle. Mais surtout, les découvertes de la fin du xxe siècle du nouveau fond du couvent Sainte-Catherine du Sinaï, ont renouvelé, grâce notamment aux techniques modernes pour lire les anciens manuscrits, la connaissance des textes christo-palestiniens et des codices qui les ont conservés.


Séance du vendredi 20 Janvier 2023 à 17 h 15

ORDRE DU JOUR

Communications

Monsieur Jean-Claude VOISIN, Chercheur associé près l’Université Saint-Joseph de Beyrouth Ancien directeur de l’Institut Français de Téhéran, présente une communication intitulée :

L’architecture militaire sassanide : entre Rome, Byzance et les steppes, Emprunts et adaptations

     Carrefour incontournable sur le réseau des « routes » de la soie, la Perse a su, depuis la plus haute antiquité, se nourrir des idées, des techniques extérieures qui transitaient sur son territoire. Les conquêtes des grands empires perses de l’antiquité furent l’occasion de multiples emprunts. Les 400 ans de l’Empire sassanide, héritier des Parthes, furent un formidable laboratoire dans l’élaboration de techniques appropriées à la volonté de contrôle du territoire et pour une protection, tant sur son sol que sur ses marges orientales et occidentales devant les menaces d’envahisseurs avides des richesses perses. Les relations voulues ou forcées de l’Empire sassanide avec ses voisins romano-byzantins ou kouchans, les emprunts qui en découlèrent, favorisèrent l’élaboration d’une architecture militaire innovante, particulièrement fondée sur la pierre et qui allait devenir un modèle dans l’histoire de l’architecture fortifiée. La présente communication, s’appuyant sur plusieurs centaines de sites visités, tentera d’illustrer ce propos. Elle tentera de dresser un tableau des approches défensives sur le territoire perse de la période partho-séleucide jusqu’à la conquête arabe.

Madame Coline LEFRANCQ, Archéologue, Directrice adjointe de la mission française de coopération archéologique au Bangladesh, Chercheuse en post-doctorat au sein du projet ERC Syn. n° 809994 DHARMA [« The Domestication of ‘Hindu’ Asceticism and the Religious Making of South and Southeast Asia »], rattachée au CNRS à l’UMR 8564 CEIAS, EHESS présente une communication intitulée :

Chronique du troisième programme de fouilles de la mission française de coopération archéologique au Bangladesh, Mahasthangarh : le secteur au sud-est des temples de Bairāgīr Bhiṭā (SEB)

     Depuis 30 ans, une équipe d’archéologues bangladais et français travaille conjointement dans le nord-ouest du Bangladesh sur le site de Mahasthangarh/Pundranagara, une ville fortifiée fondée à l’époque Maurya (4e siècle av. J.-C.) et occupée jusqu’à aujourd’hui même si l’ancienne ville fut progressivement abandonnée à partir du 14e siècle apr. J.-C. Les deux premiers programmes de fouilles menés par J.Fr. Salles pour la partie française – l’un situé sur une portion du rempart est (de 1993 à 2000) et l’autre sur un tronçon du rempart sud (de 2001 à 2012) – ont permis d’établir la chronologie détaillée du site et de découvrir des structures architecturales religieuses, séculaires et défensives associées à une riche culture matérielle (sculptures, monnaies, armes en métal, plaques décorées en terre cuite, perles en pierre et en verre, céramiques, etc.).
À partir de 2014, le nouveau directeur de la mission Vincent Lefèvre en collaboration avec son homologue Naheed Sultana du Département d’Archéologie du Bangladesh a élaboré un troisième programme de recherche visant à explorer les abords des temples de Bairāgīr Bhiṭā situés dans le nord-est du site intramuros. L’équipe s’est alors concentrée sur un secteur en particulier localisé au sud-est des temples principaux et à proximité d’un petit temple construit au 11e siècle apr. J.-C. En tant que directrice des fouilles et de l’analyse du matériel (pour le côté français) depuis le début du programme SEB, je présente ici les principaux résultats des cinq dernières campagnes de fouilles, fruits d’une coopération entre divers spécialistes bangladais et français (archéologues, topographes, architectes, céramologues, restaurateurs, géomorphologues, archéobotanistes).


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