Manifestations Journées européennes du Patrimoine « Patrimoine architectural »

Journées européennes du Patrimoine « Patrimoine architectural »

Samedi 20 et dimanche 21 septembre 2025

Dans le cadre de la 42e édition des Journées européennes du Patrimoine, dont le thème porte sur le « patrimoine architectural », l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a choisi de mettre en avant la « Carte archéologique de la Gaule », avec une exposition illustrant le thème retenu cette année.

À cette occasion dédicaces et rencontres se tiendront dans la Grande halle de l’auditorium.

 

Les Romains ont la réputation d’avoir été de grands bâtisseurs et de grands ingénieurs. Ils n’ont certes pas été les seuls, il suffit de tourner les yeux vers la lointaine Égypte pour s’en convaincre. Toutefois, ils se distinguent pour avoir été les premiers, du moins en Occident, d’une part, à systématiser des modes et des types de construction, le plus souvent élaborés dans le monde grec antique, en leur conférant une ampleur jusque-là inégalée, notamment grâce à l’usage de matériaux novateurs, tel le béton, et d’autre part, pour avoir mis au point une véritable grammaire des styles, puissant moteur d’harmonisation, si ce n’est d’uniformisation, qui a traversé les âges et qui est demeuré une source d’inspiration et de réappropriation vivace jusqu’à aujourd’hui, au fondement même de toute pensée et pratique de l’architecture.

De leurs bâtiments civils et religieux, mais pas seulement, tant de vestiges demeurent dans notre pays, souvent ignorés du grand public, qu’il est apparu opportun d’en fournir une sorte de récapitulatif dans le cadre de ces Journées européennes du patrimoine, tout en mettant en lumière les mérites de l’une des collections phare de l’Académie offrant une mine d’informations, unique en son genre, sur notre passé : la Carte archéologique de la Gaule1. Ces vestiges, souvent saisissants, forment autant de témoignages historiques que nous les admirons pour leur longévité, la prouesse technique qu’ils illustrent ou bien encore la beauté et l’équilibre de leurs formes. Mais ils nous interpellent aussi parce qu’ils nous émeuvent profondément en nous conduisant à prendre conscience d’une forme de continuité, non exempte de ruptures, nous rattachant à un monde disparu, devenu certes étranger mais dont les traces nous sont restées familières, à un monde différent du nôtre, mais qui a laissé une empreinte profonde dans notre culture, notre langue, notre identité françaises, par-delà son altérité indéniable. Tel est le message immémorial que nous portent, de profundis, ces ruines, superbes ou chétives, qui nous permettent aussi, si nous savons les écouter, d’accéder à l’essence même de notre sensibilité, et qui nous ravissent par-delà la déploration qu’elles peuvent parfois inspirer du fait de leur délabrement.

Trois monuments considérés comme emblématiques de l’urbanisme de la Gaule romaine et du génie romain, seront exposés : la Porte de la cité de Glanum, et son Mausolée ; le Forum des Nerviens à Bavay, près de Maubeuge ; enfin les Thermes de Chassenon en Charente. Elles fourniront aussi de premiers indices pour comprendre comment ces édifices antiques ont pu contribuer à structurer non seulement l’espace public mais aussi l’organisation politique et sociale des cités gallo-romaines, tout en invitant à se plonger dans la Carte archéologique de la Gaule pour en approfondir et s’approprier les leçons les plus variées, désormais accessibles à tous.

Hervé Danesi

 


1  Placée sous la direction scientifique du professeur Michel Provost, spécialiste de la Gaule romaine, les 149 volumes parus à ce jour de la Carte Archéologique de la Gaule recensent les vestiges archéologiques découverts dans les villes et villages de France, et témoignent de la richesse d’un patrimoine qui continue d’alimenter notre mémoire collective.

Pour en savoir plus  :

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a établi un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BnF) afin de numériser la Carte Archéologique de la Gaule (CAG). Créée en 1930 par l’Académie, puis relancée en 1988, après deux interruptions dues à la guerre et à un temps de réorganisation, la CAG fournit le pré-inventaire des trouvailles archéologiques survenues sur le territoire français, de la Protohistoire jusqu’au règne de Charlemagne. Le cadre de la publication est strictement départemental, à raison d’un ou de plusieurs fascicules pour chaque département, en fonction de la richesse de leur patrimoine archéologique.

– Acte de colloque de la Villa Kérylos, « Nouveau regard sur le décor du mausolée de Saint-Rémy-de-Provence », par M. Xavier Delestre

– Comptes Rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
1945 / 89-1 / pp. 177-183, « Sur un bas-relief du Mausolée de Saint-Rémy », par M. François Chamoux