L'Académie BENVENISTE Émile
(1902 - O 1960 - 1976). Linguiste.
Élève d’Antoine Meillet, Émile Benveniste succède à celui-ci en 1927 à la chaire de grammaire comparée de l’École pratique des Hautes Études (IVe section) puis, en 1937, à celle du Collège de France. Son œuvre considérable – 18 livres et près de 300 articles – s’articule autour de trois pôles principaux.
Celui des études iraniennes tout d’abord, auxquelles E. Benveniste consacre ses premiers travaux : Sutra des causes et des effets en 1926-1928, Essai de grammaire sogdienne en 1929.
Très vite cependant, l’iranisant élargit son horizon à l’ensemble du champ indo-européen : sa thèse, Origines de la formation des noms en indo-européen (1935), fait date et son ouvrage consacré aux Noms d’agent et noms d’action en indo-européen (1948) est toujours considéré comme un chef-d’œuvre de grammaire comparée. Enfin, son dernier grand livre, le Vocabulaire des institutions indo-européennes (1969), associant la méthode du comparatiste à l’étude des catégories de la pensée sociale, ouvrira à la recherche une voie féconde et entièrement nouvelle.
Parallèlement à ces travaux, qui font de leur auteur l’un des plus grands indo-européanistes du XXe siècle, Émile Benveniste s’engage de plus en plus nettement, à partir de 1937, sur le terrain de la linguistique générale et de la théorie du langage. Parmi ses contributions les plus célèbres, citons celles qui portent sur la notion de signe (Nature du signe linguistique, 1939), de sujet (Structure des relations de personne dans le verbe, 1946) et de discours (L’appareil formel de l’énonciation, 1970). Ces études, réunies avec d’autres essais importants, dans Problèmes de linguistique générale (t. I, 1966 ; t. II, 1974) ont exercé, comme le Vocabulaire des institutions indo-européennes, une profonde influence, par-delà les frontières disciplinaires, sur la philosophie et l’ensemble des sciences humaines.