L'Académie DIEHL Charles
(1859 - O 1910 - 1944). Byzantiniste.
Dès ses séjours à l’École française de Rome (1881-1883) puis d’Athènes (1883-1885), Charles Diehl commence à réunir une importante documentation sur l’histoire de Byzance et de l’empire byzantin. Ses travaux aboutiront à réviser et rénover entièrement ce dernier chapitre de l’histoire du monde antique. Sa thèse de doctorat, Études sur l’administration byzantine dans l’exarchat de Ravenne (1888), constitue la première étape de cette vaste entreprise de réexamen et de réévaluation de l’empire d’Orient et fut immédiatement saluée comme une œuvre maîtresse.
L’Afrique byzantine (1896) poursuit la même ambition et s’appuie tout particulièrement sur les sources archéologiques du pays, pour la première fois explorées par un byzantinologue. Enfin, en 1901, c’est à la figure même de Justinien que l’historien s’attache, donnant avec Justinien et la civilisation byzantine au VI e siècle la première étude d’ensemble sérieuse consacrée au grand empereur. Doté d’une solide formation archéologique acquise lors de sa période romaine, Ch. Diehl était un familier de l’art monumental. De ses premiers voyages en Orient, il rapporte une monographie, devenue un classique de l’histoire de l’art byzantin : L’Église et les mosaïques du couvent de Saint-Luc en Phocide (1889). À cette vocation particulière d’historien de l’art répondra une partie importante de son œuvre. Citons, parmi bien d’autres titres, le recueil intitulé L’art byzantin dans l’Italie méridionale (1894), sa magistrale histoire de l’art chrétien d’Orient du IVe siècle au milieu du XVIe, publiée sous le titre de Manuel d’art byzantin (1910), enfin L’art chrétien primitif et l’art byzantin (1928).
Maître incontesté des études byzantines en France, Ch. Diehl tint une place éminente à l’Université et occupa avec éclat pendant 35 ans la chaire d’histoire byzantine créée pour lui à la Sorbonne. Ce grand érudit, qui était aussi un élégant écrivain, se soucia en outre de mettre à la portée d’un large public le fruit de ses recherches. Parmi ces ouvrages scrupuleusement documentés, rappelons les Excursions archéologiques en Grèce (1890), Théodora impératrice de Byzance (1904), les deux volumes des Figures byzantines (1906-1908), Choses et gens de Byzance (1926), ainsi que ses descriptions de Villes d’art célèbres : Ravenne (1902), Palerme et Syracuse (1907) ou Constantinople (1924).