L'Académie MARROU Henri-Irénée
(1904 - O 1967 - 1977). Historien de l’Antiquité tardive.
L’œuvre d’Henri-Irénée Marrou a considérablement renouvelé et enrichi notre connaissance de l’Antiquité tardive ainsi que des premiers temps du christianisme. Dès sa thèse de doctorat, intitulée Saint Augustin et la fin de la culture antique (1937, 5 éd.), Marrou s’affirme comme un grand historien de la culture occidentale, plus particulièrement de la période de transition entre l’Antiquité classique et le haut Moyen Âge. Cette jointure entre deux cultures constitue le centre de gravité d’une œuvre qui se développe à partir de là selon deux axes principaux : les études augustiniennes et la patristique d’une part, l’histoire de la culture dans l’Antiquité et de l’éducation sur laquelle elle reposait, d’autre part.
Dans une bibliographie riche d’une douzaine de livres et de près de 200 articles, rappelons quelques titres : l’Histoire de l’éducation dans l’Antiquité (1948), un classique très souvent réédité ; l’Ambivalence du temps de l’histoire chez Saint Augustin (1950) ; Saint Augustin et l’augustinisme (1955 ; en collaboration avec A.-M. La Bonnardière) ; l’édition et le commentaire du Pédagogue de Clément d’Alexandrie (1960 et 1965) ; Décadence romaine ou Antiquité tardive ? (1977). Mentionnons aussi les grands grandes entreprises collectives auxquelles Marrou a présidé : la refonte des Inscriptions chrétiennes de la Gaule et la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, enfin ses réflexions d’épistémologie historique, qui demeurent d’un intérêt remarquable : De la connaissance historique (1954) et Théologie de l’histoire (1968).
Après avoir enseigné à l’Institut français de Naples (1932-1937), à l’Université du Caire (1937-1938), puis aux Facultés des lettres de Nancy, de Montpellier et de Lyon (1938-1945), Marrou occupa, de 1945 à 1975, la chaire d’histoire du christianisme à la Sorbonne.