L'Académie RAOUL-ROCHETTE
(1789 - M 1816 - 1854). Archéologue.
Père de l’archéologie française moderne, Désiré Raoul Rochette, dit Raoul-Rochette, débute sa carrière d’historien par un coup de maître qui, à 26 ans, lui vaut un siège quai de Conti : l’Histoire critique de l’établissement des colonies grecques (1815, 4 vol. in 8°).
Tout au long de la première moitié du XIXe s., tant par ses travaux que par les diverses fonctions qu’il occupe (il est notamment conservateur du cabinet des Antiques à la Bibliothèque royale et codirecteur du Journal des Savants de 1817 à sa mort en 1845), Raoul-Rochette se fait le promoteur infatigable d’un domaine d’étude qu’il contribue pour une très large part à constituer en discipline scientifique.
Définissant la rigueur qui doit être la sienne, il donne à l’archéologie moderne ses principes et règles de méthode, en même temps qu’il œuvre à sa reconnaissance institutionnelle et joue un rôle de premier plan dans l’élaboration d’une politique de recherche à l’étranger – transformation de l’École française d’Athènes en un véritable centre de recherche, élaboration, au sein de diverses commissions de l’Académie, de programmes d’expéditions scientifiques, comme celles de Morée (1829-1831) ou d’Algérie (1839-1842). Parmi ses nombreux travaux, consacrés notamment à l’histoire de la peinture et de la sculpture antiques, citons les célèbres Choix de peintures de Pompéi (en plusieurs livraisons à partir de 1844) et l’importante étude sur Hercule assyrien et phénicien considéré dans ses rapports avec l’Hercule grec (1848), où il établit, parmi les premiers, l’idée d’une influence du Proche-Orient sur la civilisation grecque. Ses recherches, qui font date dans l’histoire de l’art antique, furent couronnées, en juin 1839, par son élection au fauteuil de Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts.