Collections Carte archéologique de la Gaule 88/2 : Grand, Vosges
Sous la direction scientifique de Michel Provost
126 pages, 125 figures
Date de parution : Avril 2022
Présentation
Longtemps, le nom du village de Grand a été rapproché par les archéologues de celui du dieu guérisseur Apollon Grannus, auquel paraissait avoir été dédié un sanctuaire de source dont les vestiges demeurent encore visibles aujourd’hui, et cela même si aucune inscription ne l’attestait indiscutablement – alors qu’on été mises au jour, en revanche, dans ce sanctuaire, 39 inscriptions renvoyant à des divinités du panthéon romain le plus classique. L’agglomération romaine de Grand, qui s’étendait sur une superficie d’environ 80 ha, a été édifiée sur un site karstique du revers de la côte de Meuse que traversent plusieurs kilomètres de galeries drainantes creusées par l’Homme, elles-mêmes prolongées par des centaines de « cheminées d’accès » permettant de collecter, à profusion, l’eau qui s’y écoulait. Cette richesse aquatique a favorisé la création de pas moins de trois établissements thermaux situés à proximité d’un vaste bâtiment, pavé d’une mosaïque de 235 m2, interprété comme une basilique, et d’un grand édifice dérivé de l’amphithéâtre de la cité. On estime que devait s’élever autour de la résurgence des eaux de Grand le centre monumental de la cité dont seuls quelques murs ont survécu, mais aussi près de 1 500 fragments de sculptures, dont les datations s’échelonnent de la fin Ier au début IIIe siècle de notre ère. À partir de sa source sacrée, la ville romaine a été bâtie selon des axes radio-concentriques déterminant ensuite sept ou huit quartiers trapézoïdaux dont l’habitat est surtout connu grâce aux nombreuses prospections électriques réalisées depuis plus de vingt ans. Par ailleurs, la fouille des centaines de puits que réunit le site de Grand a permis de mettre au jour un mobilier varié, voire
exceptionnel, comme un lot de plus de 200 fragments issus de quatre plaquettes zodiacales à glissières et couvercles (formant deux diptyques), exhumées à la fin des années 60, dont le répertoire astronomique renvoie à l’Égypte (voir, ci-contre, clichés de deux d’entre elles). À l’époque sévérienne, une partie du centre monumental de Grand, à l’exclusion de l’amphithéâtre et de l’habitat périphérique, a été ceinturée par une muraille défensive de forme polygonale ; longue de 1 760 m, elle était ponctuée par vingt-deux tours et percée de trois ou quatre portes. Cinq ou six nécropoles, tant romaines que mérovingiennes, ont également été identifiées au bord de routes, à l’extérieur de l’agglomération. Avec la parution de la Carte archéologique de la Gaule consacrée à la commune de Grand (CAG 88/2) s’achève la couverture de l’ensemble des communes de la France par la collection de l’Académie.
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