L'Académie CHAMPOLLION Jean-François
1790 - O 1830 - 1832. Égyptologue.
Enfant prodige maîtrisant toutes les langues anciennes et orientales, adolescent enthousiaste qui réalisa vite que le copte lui ouvrirait le chemin conduisant à l’intelligence de la langue des Pharaons, travailleur acharné jusqu’à l’obsession, sachant tout de ce qu’il était possible de connaître en son temps de l’antique vallée du Nil, Jean-François Champollion demeure dans la mémoire collective comme le génial déchiffreur des hiéroglyphes.
Pour le grand public, son nom reste à jamais lié à celui de la Pierre de Rosette (découverte lors de la célèbre Expédition d’Égypte, à la mi-juillet 1799), dont l’étude jointe à celle de tous les documents à sa disposition, en particulier des inscriptions nouvellement découvertes en Nubie, lui permit de venir à bout d’un mystère qui hantait les esprits depuis la Renaissance et de redonner ainsi vie à plus de trois millénaires de civilisation pharaonique.
C’est fin septembre 1822 que Jean-François Champollion communique à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres son « Mémoire sur les hiéroglyphes phonétiques et sur leur emploi dans les inscriptions des monuments égyptiens pour y transcrire les noms, surnoms et titres des princes grecs et romains », publié bientôt dans sa fameuse Lettre à M. Dacier, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dont l’appui bienveillant se manifesta sans discontinuer à son égard. En 1824, il fait paraître son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, où se trouve la définition la plus compréhensive des hiéroglyphes : « un système complexe, d’une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, je dirai jusque dans le même mot ». Puis se succèdent, à un rythme effarant, la publication d’éléments de chronologie et d’histoire, d’un Panthéon égyptien, la grande exploration de la vallée jusqu’à la barrière de la seconde cataracte (à la limité de l’actuel Soudan), avec la copie de tant d’inscriptions majeures, enfin la rédaction de la Grammaire, sa « carte de visite pour la postérité ~».
Nommé conservateur au Louvre en 1826, il y constitue le fonds égyptien du musée et l’enrichit de la collection Salt et de la seconde collection Drovetti, avant d’être élu en mars 1831 professeur au Collège de France. Épuisé par le labeur et les séquelles d’une quarantaine sanitaire imposée à son retour de l’expédition franco-toscane en Égypte (1828-1829), Jean-François Champollion disparaît prématurément en mars 1832. Avec lui était fondée une discipline nouvelle vouée à un avenir fécond : l’égyptologie.
Sur l’œuvre immense de Jean-François Champollion, ainsi que sur l’abondante littérature qu’elle suscita, on se reportera avec profit au Répertoire de bibliographie analytique de M. Jeannot Kettel, paru en 1990 dans la série des « Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres » (t. X) ; il fournit une liste impressionnante de plus de 8000 titres parus entre 1806 et 1989 !