L'Académie DUPONT-SOMMER André, Louis
Marnes-la-Coquette, le 23 décembre 1900 ; Paris, le 14 mai 1983
Officier de la Légion d’honneur ; Officier dans l’Ordre des Palmes académiques
Élu, le 17 novembre 1961, membre ordinaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, au fauteuil de Mario ROQUES.
Président pour 1967. Secrétaire perpétuel de 1968 à 1983
Après une licence de lettres et une licence de théologie, André Dupont-Sommer devient membre de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (1928-1929). L’année passée à l’École a une importance décisive pour l’orientation de son activité scientifique, qui se déploie, à partir de cette date, dans trois principaux domaines. La solide formation, à la fois classique et biblique, du jeune chercheur le dirige tout d’abord vers l’histoire des courants de pensée grecque en Orient. Il étudie leur influence sur le judaïsme au travers de deux écrits de la Bible grecque, le livre de la Sagesse et le IVe livre des Maccabées, dont il donne une nouvelle traduction, richement commentée, en 1939. Puis, appelé par son enseignement d’« Histoire ancienne de l’Orient » à l’École pratique des Hautes Études (IVe section) à travailler sur les antiquité sémitiques, A. Dupont-Sommer se tourne vers l’épigraphie araméenne. Parmi ses très nombreux travaux dans ce domaine relevons, outre la thèse de doctorat qui le consacre comme le maître de cette discipline (La Doctrine gnostique de la lettre « wâw » d’après une lamelle araméenne inédite, 1946), ses publications concernant les ostraca araméens d’Éléphantine (L’ostracon araméen d’Assouan, 1945), les stèles de Sfiré (Les inscriptions araméennes de Sfiré, 1958), ainsi que son étude des inscriptions de Xanthos (« La stèle trilingue du Letôon », in Fouilles de Xanthos, 1979). C’est ce patient labeur d’épigraphiste qui constitue l’assise, et fait la valeur permanente, de la belle synthèse publiée en 1949, Les Araméens. Enfin, lorsqu’à partir de 1948 parurent les documents de Qoumrân, le savant confirmé, rappelé sur le terrain de sa jeunesse – l’étude des livres et des doctrines -, y donne toute sa mesure. On lui doit notamment une appréciation exacte de l’importance capitale des « manuscrits de la mer Morte » pour l’ensemble des questions relatives à la littérature intertestamentaire, des hypothèses de datation qui se sont imposées, ainsi que l’établissement de l’origine essénienne de ces textes. Après avoir été l’objet de vives polémiques, les travaux d’André Dupont-Sommer – Aperçus préliminaires sur les manuscrits de la mer Morte (1950), Nouveaux aperçus sur les manuscrits de la mer Morte (1953), Le Livre des Hymnes découvert près de la mer Morte (1957), Les écrits esséniens découverts près de la mer Morte (1959 ; 5 éd., plusieurs traductions) – sont aujourd’hui reconnus par tous et figurent au premier rang de ceux qui ont enrichi notre connaissance du Proche-Orient ancien.
André Dupont-Sommer fut directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (IVe section) de 1938 à 1963, professeur de langues et civilisations des anciens Sémites à la Sorbonne de 1949 à 1963, puis professeur d’hébreu et d’araméen au Collège de France de 1963 à 1971. Après avoir été élu membre de notre Académie en 1961, il en fut Secrétaire perpétuel de 1968 à sa mort en 1983.
Spécialisation : ORIENTALISTE [exégèse biblique, étude des manuscrits de la mer Morte, épigraphie phénicienne, hébraïque et araméenne, papyrologie araméenne, archéologie et histoire du Proche-Orient ancien].
Carrière :
– 1928-1929. Membre de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem.
– 1929. Docteur en théologie.
– 1934-1940. Secrétaire-bibliothécaire du Collège de France.
– 1937. Élève diplómé de l’École pratique des Hautes Études, IVe section.
– 1938-1963. Directeur d’études d’histoire ancienne de l’Orient à l’École pratique des Hautes Études, IVe section.
– 1945. Docteur ès lettres.
– 1945-1963. Chargé de cours, puis maître des conférences (1949), professeur sans chaire (1949) et professeur de langues et civilisations des anciens Sémites à la Sorbonne.
-1952-1983. Président de l’Institut d’Études sémitiques de la Sorbonne.
– 1963-1971. Professeur d’hébreu et d’araméen au Collège de France.- Membre de la Société Ernest-Renan (Paris, secrétaire général).
– Membre du Comité national du C.N.R.S. (Paris), du Comité international de l’Association internationale pour l’Histoire des Religions (Amsterdam) et du Comité exécutif international de l’Union internationale pour les Études juives (Jérusalem).
– Membre de l’Accademia nazionale dei Lincei (Rome) et de l’Österreichische Akademie der Wissenschaften (Vienne).
Principales publications :
– 1939. Le Quatrième Livre des Macchabées, (introduction, traduction et notes).
– 1942-1943. » Nubes tenebrosa et illuminans noctem. Esquisse d’une histoire de la Nuée divine dans l’Ancien Testament » (in Revue de l’Histoire des Religions)
– 1944. » un contrat de métayage égypto-araméen de l’an 7 de Darius I » (in Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres).
– 1945. » L’ostracon araméen d’Assouan » (in Syria).
– 1946. La Doctrine gnostique de la lettre » wâw » d’après une lamelle araméenne inédite (thèse de doctorat).
– 1949. Les Araméens.
– 1950. Aperçus préliminaires sur les manuscrits de la mer Morte.
– 1953. Nouveaux aperçus sur les manuscrits de la mer Morte.
– 1956. » La littérature hébraïque » (in Histoire des Littératures)
– 1957. Le Livre des Hymnes découvert près de la mer Morte (traduction intégrale avec introduction et notes).
– 1958. Les inscriptions araméennes de Sfiré (stèles I et II) (en collaboration avec J. Starcky).
– 1959, 1996 (5ème éd.). Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte.
– 1970. » Une inscription phénicienne archaïque récemment trouvée à Kition (Chypre) » (in Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres).
– 1979. Fouilles de Xanthos, t. IV : La stèle trilingue du Letôon (en collaboration avec Henri Metzger, E. Laroche et M. Mayrhafer).
– 1987. La Bible. Écrits intertestamentaires (direction de l’édition ; en collaboration avec M. Philonenko).
– Co-directeur de la revue Semitica.- Auxiliaire de la Commission du Corpus Inscriptionum Semiticarum (à partir de 1947).- Mélanges André Dupont-Sommer, La Nouvelle Clio 5, juillet-décembre 1953, Bruxelles/Mayence, p. 341-476.- Hommage à André Dupont-Sommer, Paris, 1971.
Biographie et bibliographie :
– » Publications de M. André Dupont-Sommer « , dans Hommage à André Dupont-Sommer (op. cit.), 1971, p. 539-556.
– » Éloge funèbre de M. André Dupont-Sommer « , par P.-M. Duval, CRAI, 1983, p. 291-295.
– » André Dupont-Sommer 1900-1983 « , par M. Philonenko, Encyclopaedia Universalis, Universalia 1984, p. 562-563.
– » Notice sur la vie et les travaux de M. André Dupont-Sommer « , par A. Caquot, CRAI, 1986, p. 10-22.