Société asiatique Séances 2020
SOCIÉTÉ ASIATIQUE : séances organisés en 2020
Elles ont lieu les vendredis à l’Institut de France, Salon Bonnefous situé au rez-de-chaussée (après le vestiaire, à gauche) (exception faite de l’Assemblée générale).
Séance du 18 décembre 2020
Monsieur Jean-Noël ROBERT professeur au Collège de France (chaire Philologie de la civilisation japonaise) membre de l’Académie des inscriptions et belles lettres « Mythologie, langue, poésie : L’exemple du Japon »
Les années récentes voient un renouveau spectaculaire de l’étude des mythologies du monde (Michael Witzel, Julien d’Huy). Dépassant les approches structuralistes ou psychanalytiques des dernières décennies, elles entendent rendre compte des « ressemblances troublantes » que l’on retrouve entre des mythes provenant de régions trop éloignées entre elles pour que l’on puisse penser à des contacts directs. Dans ces recherches, la mythologie japonaise occupe une place importante par son caractère organisé et les nombreuses convergences qu’elle présente avec les thèmes mythologiques d’autres cultures.
Cette communication a pour objet d’exposer quelques idées sur l’intention qui présida à la systématisation de la mythologie japonaise à l’aube du VIIIe siècle, notamment le souci majeur de conférer un statut particulier à la langue japonaise face à la culture chinoise.
17h15 (durée 47 min) l’intervention de M. Jean-Noël ROBERT ; « Mythologie, langue, poésie : l’exemple du Japon » est disponible sur la chaîne Youtube de la Fondation Hugot à ce lien : Intervention de M. Jean-Noël ROBERT sur Youtube
18h05 : après L’intervention de M. Jean-Noël ROBERT vous pourrez participer à un échange En visio-Conférence via GotoMeeting (Pour les personnes n’ayant pas accès à Youtube, j’assurerais de 17h15 à 18h02 la visibilité du film sous GotoMeeting)
Téléchargez l’ordre du jour en pdf de la prochaine séance qui se déroulera le 18 Décembre 2020 :
Séance du 20 Mars 2020
Séance annulée
ORDRE DU JOUR
1 – Communications :
- Madame Élise Franssen Chercheuse post-doc Marie Sklodowska Curie à l’Università Ca’ Foscari de Venise présente une communication intitulée : « Le carnet de lecture de Khalīl b. Aybak al-Ṣafadī : outil de travail ou recueil de littérature ? »
La période mamelouke (1250-1517) démontra une vivacité́ intellectuelle exceptionnelle aujourd’hui reconnue. La circulation du savoir étant plus rapide et l’étendue de ce savoir toujours plus grande, les savants de l’époque durent trouver de nouvelles stratégies de gestion des connaissances et d’ordonnancement de celles-ci. Ainsi, Khalīl b. Aybak al-Ṣafadī (mort de la peste à Damas en 1363), érudit et bureaucrate aux multiples spécialités, utilisa son carnet de lecture comme mémorandum, mais également comme réservoir de littérature, faisant de cette tadhkira un ouvrage lu et copié encore longtemps après sa mort. Le volume 44 de l’ouvrage est conservé sous sa forme originale holographe et sera particulièrement étudié́ lors de cette conférence.
- Monsieur Christopher I. Beckwith , Distinguished Professor of Central Eurasian Studies, Indiana University, USA, présente une communication en anglais intitulée : « The Scythians, Medes, and Persians : Revolutionary aspects of the world’s first empire. »
At the very beginning of the early Classical period, from the Scythians and the controversial Mede Empire to the early Achaemenid Persian Empire a century later, a number of striking cultural changes of several different kinds took place in Iran and neighboring regions of the Ancient Near East. The innovations are mostly thought to have different origins, or at least no one seems to have consid¬ered that they might be related to each other. This lecture will discuss changes involving political structure, the military, weaponry, clothing, and religious beliefs. It will show how they are connected, who transmitted them, and where. The lecture will be accompanied by illustrations.
Séance du 28 février 2020
ORDRE DU JOUR
1 – Décès :
- M Jean DELOCHE, décédé à Pondichéry le 3 Décembre 2019
2 – Communications :
- Monsieur Mohammad Ali AMIR-MOEZZI, directeur d’études à l’EPHE, présente une communication intitulée : « Le Coran des historiens. Nouvelles réflexions sur le texte coranique. »
La communication comprend deux parties. D’abord est présenté l’ouvrage collectif Le Coran des historiens, dirigé par Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye. Il s’agit du résultat du travail d’une trentaine de chercheurs sur près de 4000 pages en 3 volumes. Il comprend une « Introduction » de plus de 1000 pages, fondée sur des données archéologiques, historiques, épigraphiques ou codicologiques, sur le milieu qui a vu naître le Coran ainsi que sur la genèse du corpus coranique. Ensuite, deux tomes sont consacrés, pour la première fois, à un commentaire continu de la totalité des 114 sourates du Coran selon les méthodes historique et philologique, synthétisant deux siècles de recherches scientifiques sur le texte sacré des Musulmans tout en présentant les études actuelles. Le volume 3 est entièrement bibliographique. La seconde partie de l’exposé est consacrée aux différents aspects problématiques du Coran. Certains de ces aspects ont été repérés par les orientalistes depuis les débuts du XIXe siècle ; mais ils sont également présents, discrètement il est vrai, dans les sources islamiques des premiers siècles de l’hégire. Ce qui montre que, pendant très longtemps, le Coran a été l’objet d’âpres débats et l’enjeu de conflits violents entre les fidèles de Muhammad.
- Monsieur Jean-Charles DUCÈNE, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE/PSL) présente une communication intitulée : « Abū l-Fidā’ – Renaudot – d’Anville : la transmission de la géographie arabe au XVIIIe siècle. »
Le cartographe Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville (m. 1782) fit un usage très important des géographes orientaux et en particulier arabes connus à son époque. Parmi ceux-ci, Abū l-Fidā’ (1331) occupe une place de choix. En effet, dès 1720, d’Anville réalise une carte d’Arabie tirée d’« Ablufeda ». Par ailleurs, un inventaire posthume des papiers de d’Anville témoigne qu’il possédait notamment des extraits de ce géographe, traduits par Eusèbe Renaudot (m. 1720), que lui avait transmis le père Michel Le Quien (m. 1733). Or, ce sont justement ces pièces que nous avons retrouvées dans le fonds arabe de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations. Leur étude permet de voir comment le matériau d’un géographe arabe du XIVe siècle fut traité par un homologue français du XVIIIe siècle.
Séance du 17 Janvier 2020
ORDRE DU JOUR
1 – Nouveaux Membres :
- M. MASTALSKI Gilles Jean Antoine, Doctorat en relations internationales à l’Université de Marne-la-Vallée. Parrainé par : M. Iqbal SURANI et Mme Monique OZOUX
- M. KERR Robert Martin, Professeur des universités, Directeur de l’Institut Inârah à Sarrebruck Parrainé par MM. MAHÉ Jean-Pierre ; TAWA Habib
- M. FAUCONNIER Brice : Docteur en études japonaises (INALCO, et à l’université nationale de Kyôto : Parrainéepar MM. Jean ESMEIN et Frédéric BRUGUIERE
- M. JHILIL Brahim : Doctorant contractuel (projet de recherche portant sur « le Shâm dans la littérature de hadith sunnite » (EPHE). Parrainé par MM. Jean-Michel MOUTON et Jean-Charles DUCENE
- M. KIM EUN Young : Docteur en histoire et archiviste paléographe Parrainée par : Mme Mi-Sug No & M. Gilles Béguin
- Mme de CASTILLA : Directeur d’études « Histoire et codicologie du livre manuscrit arabe » EPHE Parrainé par MM. François Déroche et Jean-Michel Mouton
2 – Démission :
- Mme Bruno della Riccia ( 19 Novembre 2019)
3 – Communications :
- Monsieur Jean-Michel Mouton, directeur d’études à l’EPHE, correspondant de l’AIBL, présente une communication intitulée : « La forteresse médiévale d’Abu l-Hasan au Liban » La forteresse d’Abu l-Hasan, située à une vingtaine de kilomètres à l’est de Sidon sur les premières pentes du mont Liban, est fouillée depuis 2017 par une équipe franco-libanaise (UMR 7192 : Proche-Orient, Caucase – Université libanaise). Cette forteresse n’était jusque-là connue que par quelques mentions éparses dans les textes latins et arabes de l’époque des croisades qui évoquaient les différents sièges ayant entraîné son rattachement soit au royaume latin de Jérusalem soit à la principauté musulmane de Damas sous le règne de Saladin (1174-1193).
Les trois campagnes conduites sur le site ont permis de préciser ces différentes phases d’occupation et surtout de révéler une occupation du site beaucoup plus longue que celle indiquée par les textes. La présentation de la forteresse et de ces différents édifices, son rôle stratégique de poste-frontière entre les États chrétien et musulman ainsi que les données nouvelles sur la vie quotidienne de ses occupants feront l’objet de cette présentation.
- Monsieur Alain Thote, directeur d’études émérite, EPHE-PSL, membre de l’Institut, présente une communication intitulée : « Aux marges du monde chinois peu avant l’avènement de l’empire — A propos de découvertes récentes dans la province du Gansu (3e s. av. J.-C.) »
Depuis le début des années 2000, des découvertes surprenantes se sont succédé dans la partie orientale de la province du Gansu à Majiayuan et Liuping, à proximité de la province du Shaanxi. Il s’agit de tombes dont les propriétaires ont été identifiés comme des Rong de l’Ouest (Xi Rong 西戎). Aux 4e-3e s. avant notre ère, ce peuple vivait à la périphérie du royaume de Qin, qui allait conquérir toute la partie orientale de la Chine d’aujourd’hui et dont le souverain deviendrait le Premier Empereur, en 221 avant notre ère. Pour la plupart, les tombes appartenaient à une petite élite possédant d’immenses richesses tirées des échanges que les Xi Rong avaient noués avec le royaume de Qin et avec l’Asie centrale. Elles sont constituées d’une fosse dont une paroi est taillée en gradins. La chambre funéraire est creusée latéralement. Au fond de la fosse se trouvaient un ou plusieurs chars d’apparat ornés de plaques en argent et en or, ajourées ou découpées. Certaines plaques faites localement présentent des formes et figurent des thèmes caractéristiques de l’art animalier des steppes (bouquetins, cervidés, sangliers, quadrupèdes ailés, combats d’animaux, etc.). D’autres pièces de mobilier ont été produites dans des ateliers chinois (laques, vases rituels en bronze, armes, plaques en or et en bronze), parfois même exécutées, sans doute sur commande, pour les Xi Rong. Enfin, quelques objets de parure pourraient provenir de l’Orient hellénistique. L’ensemble hétérogène que constitue le mobilier funéraire, aussi bien du point de vue du style que des techniques très élaborées mises à contribution, atteste l’existence de liens avec des régions lointaines et d’un vaste réseau d’échanges au centre duquel se trouvaient les Xi Rong. La communication aura pour objet de présenter, d’analyser et d’interpréter ces découvertes qui annoncent la forme des échanges sous les Han (206 av. notre ère – 220 de notre ère) par la Route de la Soie.
Lettre d’information n° 183 — janvier 2020
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