Coupoles Charles de LAMBERTERIE : La vie et les travaux de l’Académie en 2024

Charles de LAMBERTERIE : La vie et les travaux de l’Académie en 2024

Vie et activités de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 2024 

 

Monsieur le Chancelier de l’Institut de France,  

Monsieur le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences,  

Monsieur le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales et politiques,  

Madame et Monsieur les Secrétaires perpétuels honoraires,  

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, 

Monsieur le Général, 

Mesdames les directeurs de grands établissements, 

Mesdames et Monsieur les fondateurs, 

Chères Consœurs et chers Confrères,  

Chers collègues, 

Mesdames, Messieurs, 

 

Membres disparus  

Le discours prononcé annuellement par le Président se doit de rappeler en premier lieu le souvenir de nos disparus. Depuis l’an dernier, un de nos confrères nous a quittés, ainsi que quatre associés et un correspondant étrangers. 

 

Élu membre de l’Académie le 14 décembre 1990, Jean-Pierre BABELON est décédé à Paris, le 2 février 2024, à l’âge de 92 ans. C’était l’un des modernistes français parmi les plus réputés de sa génération et un grand administrateur. Archiviste paléographe de formation, il fut conservateur du musée de l’Histoire de France aux Archives nationales, puis conservateur en chef de sa section ancienne et inspecteur général des Archives de France, avant qu’il ne soit appelé à exercer, de 1989 à 1996, les hautes fonctions de directeur du musée et du domaine national de Versailles et de Trianon. Président, de 1997 à 2018, de la fondation Jacquemart-André avec la charge de la conservation du musée – à laquelle s’ajoutera, en 2000, celle de l’abbaye royale de Chaalis –, il porta un grand intérêt aux travaux de restauration de sa chapelle Sainte-Marie et de ses fresques, qu’il publiera dans un volume intitulé Primatice à Chaalis 

 

L’œuvre que nous laisse Jean-Pierre BABELON est impressionnante tant par la variété des champs d’études qu’elle recouvre que par la profondeur des vues que sa pénétrante érudition lui permit d’y déployer. Citons ici, pêle-mêle, quelques-uns des principaux domaines de recherche qu’il a si savamment explorés : l’histoire de Paris, l’architecture française urbaine et religieuse, l’étude des châteaux et de leurs jardins, ou bien encore l’histoire politique et sociale de la France des XVIe-XVIIe s. Sa biographie de Henri IV ou bien ses livres sur François Mansart et Le Nôtre, devenus immédiatement des classiques, sont incontournables. Spécialiste de l’histoire des académies royales, Jean-Pierre BABELON avait prononcé, en ces lieux-mêmes, en 2013, lors de la célébration du 350e anniversaire de l’Académie, un discours, qui fit date, sur « La petite Académie, une commission d’experts pour la mémoire de la monarchie ». Très impliqué dans la vie de notre Compagnie, il fut membre, de 2002 à 2014, de notre Commission administrative. 

 

Élu associé étranger de l’Académie, le 4 juin 2010, Francisco RICO, s’est éteint, à Barcelone, le 26 avril 2024, à l’âge de 81 ans. Historien de la littérature espagnole et italienne, spécialiste de l’humanisme européen, et notamment de Pétrarque, Francisco RICO était l’éditeur et le commentateur infatigable de l’œuvre de Cervantès. Professeur de littérature hispanique médiévale à l’Université autonome de Barcelone, il était docteur honoris causa des Universités de Naples, Bordeaux et Valladolid, et membre de plusieurs académies à travers le monde. 

 

Élu associé étranger de l’Académie, le 17 avril 2015, Paul-Hubert POIRIER, est décédé, en Gaspésie, le 15 mai 2024, à l’âge de 76 ans. Professeur émérite de patristique et d’histoire du christianisme à l’Université Laval de Québec, Paul-Hubert POIRIER était non seulement un exégète biblique et un spécialiste reconnu des langues et littératures de l’Orient chrétien ancien mais aussi un historien du manichéisme et du gnosticisme. Son nom restera tout particulièrement attaché à la vaste entreprise d’édition et de traduction en français de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi. 

 

Élu associé étranger de l’Académie, le 22 février 1991, Sir John BOARDMAN est décédé, le 23 mai 2024, à l’âge de 96 ans. Professeur d’art et d’archéologie à l’Université d’Oxford, de 1979 à 1994, John BOARDMAN était l’une des figures les plus éminentes de l’hellénisme britannique. Historien de l’art grec archaïque et classique, céramologue et archéologue, c’était aussi un spécialiste des relations politiques, économiques et artistiques de la Grèce et du Proche-Orient, du phénomène de la colonisation grecque ou bien encore des rites funéraires dans la Grèce antique. Docteur honoris causa de l’Université d’Athènes et de la Sorbonne, il était membre de nombreuses académies européennes. 

 

Élu associé étranger de l’Académie, le 7 mars 2003, Robert HALLEUX s’est éteint à Liège, le 21 août 2024, à l’âge de 78 ans. Historien des sciences et des techniques, et en particulier de la métallurgie antique, des matériaux ainsi que des arts et métiers médiévaux, Robert HALLEUX était aussi l’un des grands historiens de l’alchimie, à l’étude de laquelle il se consacra selon une démarche strictement fondée sur l’exégèse philologique et technique des textes. Professeur émérite à l’Université de Liège, Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie internationale d’Histoire des Sciences, de 2009 à 2017, il était membre de l’Académie royale de Belgique. 

 

Nommé correspondant étranger de l’Académie, le 31 mai 2002, l’archéologue Miklós Szabó, est décédé, le 14 décembre 2023, à l’âge de 84 ans. Spécialiste de la Protohistoire de l’Europe, du monde celtique et des relations entre ce dernier et la civilisation gréco-romaine, Miklós Szabó fut professeur à l’Université Eötvös Loránd de Budapest, où il exerça durant plusieurs années la charge de recteur, et il présida, de 2005 à 2012, le département de philosophie et d’histoire de l’Académie hongroise des Sciences. Il participa à de nombreuses fouilles en France, notamment au Mont-Beuvray (Bibracte), et il dirigea celles de plusieurs sites de l’époque de La Tène en Hongrie. 

 

Nouveaux membres 

Après cette litanie rendue en hommage à des savants qui laisseront le souvenir de tant d’heures brillantes, il convient de se tourner vers l’avenir et de saluer l’élection de nos nouveaux membres.  

 

Le 21 juin 2024, M. Jean-Michel MOUTON a été élu académicien, au fauteuil du regretté Olivier PICARD. 

Ancien membre de l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire, M. Jean-Michel MOUTON est directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, IVe section. Arabisant spécialiste de l’histoire et de l’archéologie des mondes musulmans, et notamment du Proche-Orient à l’époque des Croisades, il a dirigé des fouilles dans le Sinaï, en Libye et en Syrie. Spécialiste des fortifications médiévales, il codirige une mission au Liban sur le site d’Abu l-Hasan. Il conduit également, dans le domaine de la papyrologie arabe, la publication de documents de l’époque ayyoubide exhumés dans la grande mosquée de Damas.  

 

L’Académie a également procédé, le 1er mars, à l’élection des 8 correspondants français suivants : 

 M. Osmund Bopearachchi, directeur de recherche émérite au CNRS, responsable de la mission française de coopération archéologique au Sri Lanka, numismate spécialiste de l’Asie centrale et de l’Inde antique ; 

– M. François Bougard, directeur de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, historien de l’Italie du haut Moyen Âge ; 

– Mme Véronique Chankowski, directeur de l’École française d’Athènes, historienne de l’économie du monde grec antique, spécialiste de l’histoire du sanctuaire de Délos ; 

– Mme Muriel Debié, directeur d’études à la Ve section de l’École pratique des Hautes Études, historienne du monde syriaque et des christianismes orientaux ; 

– M. Jean-Charles Moretti, directeur de recherche au CNRS, directeur de la mission archéologique française de Délos, spécialiste de l’architecture antique ; 

– M. Dominique Poirel, directeur de recherche au CNRS, philologue, spécialiste de l’histoire intellectuelle et de la philosophie médiévales ; 

– M. Claude Rilly, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (IVe section), directeur de la mission archéologique française de Sedeinga, spécialiste du méroïtique et historien du Soudan antique ; 

– et Mme Valentina Vapnarsky, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (Ve section), spécialiste de l’anthropologie linguistique du religieux, notamment dans le monde maya. 

 

Nouvelle Fondation 

Lors de son comité secret du 15 décembre 2023, l’Académie a décidé d’accueillir en son sein la fondation Colette CAILLAT, qui était abritée jusqu’alors par l’Institut de France. Tout en honorant la mémoire de la regrettée Colette CAILLAT, membre éminente de notre Compagnie de 1987 à sa disparition en 2007, cette Fondation vise à soutenir enseignants et chercheurs, français et étrangers, spécialistes des études indiennes, en distribuant, chaque année, prix, bourses et subventions. Elle entend notamment encourager les recherches sur l’Inde classique et prémoderne abordées à travers leurs diverses langues et leurs sources textuelles. L’étude des sources matérielles et artistiques ainsi que les recherches sur l’histoire de l’indologie sont également des domaines de son ressort. 

 

Séances et colloques 

Depuis la séance solennelle du 24 novembre 2023, l’Académie a tenu 35 séances publiques, entendu 47 communications ou notes d’information, ainsi que de très nombreux hommages d’ouvrages récents. Nous avons également réuni 56 commissions, notamment de prix, et 5 conseils d’administration de fondations abritées. 

L’ensemble des séances et manifestations organisées par l’Académie est filmé. Les vidéos réalisées sont ensuite mises en ligne sur notre site internet où elles contribuent à donner davantage de résonnance aux travaux les plus neufs des académiciens et des savants divers que l’Académie accueille chaque vendredi, dans sa grande salle des séances, sans attendre leur publication dans nos Comptes rendus. Depuis l’an dernier, ce ne sont pas moins d’une soixantaine de films qui sont mis à disposition des internautes pour visionnage. 

Depuis l’an dernier, l’Académie a accueilli ou organisé 5 manifestations scientifiques, ce qui illustre son rôle fort dans l’animation de la recherche.  

Le 1er décembre 2023, notre Compagnie a accueilli, lors de sa séance hebdomadaire, la session de clôture de la Célébration du centenaire de la Société des Études latines qu’elle avait coorganisé avec cette dernière, l’École Normale Supérieure et Sorbonne Université. 

Au mois de mars, se sont déroulées les XIes journées d’études nord-africaines conçues avec la Société d’Études du Maghreb préhistorique, antique et médiéval que préside notre confrère John SCHEID. Elles portaient cette année sur thème de : « L’Afrique du Nord antique et médiévale et la mer : navigation, installations portuaires, ressources et représentations ». 

En avril, l’Académie a organisé, en partenariat avec la Société asiatique et le Collège de France, un colloque sur les « La gestion de l’eau dans les civilisations de l’Asie ». 

Au mois de mai, un colloque international sur l’« Histoire de la tradition et de l’édition des textes médicaux grecs », organisé par l’Académie, l’équipe « Médecine grecque et littérature technique » de l’UMR « Orient et Méditerranée » du CNRS et l’Università di Napoli « L’Orientale », a tenu ses assises quai de Conti. Il s’agissait de la VIIIe édition de la série des colloques sur l’ecdotique des textes médicaux grecs fondée, 1990, par notre confrère Jacques JOUANNA, et le regretté Antonio GARZYA, associé étranger de l’Académie. 

En octobre, l’Académie a organisé son colloque annuel de la Villa Kérylos qui portait sur « les jardins ». 

Enfin, lors de la séance de rentrée solennelle des Cinq académies du 22 octobre 2024, dont le thème portait sur « Migrer », notre confrère Dominique MICHELET a prononcé un discours intitulé : « Migrations dans le Mexique central et occidental vers la fin des temps précolombiens : mythe-histoire, réalités et dimensions symboliques». 

 

Expertise et collaboration scientifiques 

Lors de son comité secret du 16 février, l’Académie a décerné, sur proposition de sa commission des recherches archéologiques, son label « Archéologie » pour 2024 et 2025 à 10 missions de fouilles. Réparties sur les cinq continents, ces dernières, qui contribuent grandement au rayonnement de l’archéologie française, couvrent un large champ chronologique s’étendant de la Protohistoire aux temps modernes. 

On ne manquera pas de signaler ici le rôle joué par l’Académie dans le déroulement virtuel et le déchiffrement des papyri d’Herculanum dont elle a la garde, qui a fait dernièrement un bond spectaculaire grâce à l’utilisation de l’IA dans le cadre d’une collaboration fructueuse avec une équipe de l’Université du Kentucky. 

 

Remise de Prix 

Le 7 juin 2024, le Secrétaire perpétuel Nicolas GRIMAL, Mme Monique TRÉDÉ, membre de l’Académie, et M. Marc Baratin, correspondant de l’Académie et président de l’association Sauvegarde des Enseignements littéraires, ont remis les prix Jacqueline de ROMILLY de la nouvelle, placé sous le patronage du ministère de l’Éducation nationale, à sa dixième promotion de lauréats.  

Le 19 juin, lors de la séance solennelle de remise des Grands Prix de l’Institut de France sous la Coupole, le Prix d’archéologie Simone et Cino Del Duca 2024 a été remis par le Secrétaire perpétuel Nicolas GRIMAL à Mme Giulia Boetto, directrice du Centre Camille-Jullian du CNRS à Aix-en-Provence, en vue de soutenir le programme Adriboats relatif à la navigation en Adriatique orientale à l’époque antique, qu’elle dirige en Croatie. 

Le 18 octobre, M. Serge Gruzinski, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, a reçu le Prix d’histoire des religions de la fondation « Les amis de Pierre-Antoine Bernheim » pour son ouvrage intitulé : Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l’Amérique du XVIe siècle.  

Le 26 octobre, M. Dimitri Laboury, Professeur l’Université de Liège, a reçu le Prix Jean et Marie-Françoise LECLANT 2024 qui lui a été attribué pour soutenir son programme de recherches sur les peintres et les pratiques picturales dans la nécropole thébaine de la XVIIIe dynastie. 

Le 8 novembre, l’Académie et la fondation Mingyuan de Hong Kong ont organisé, dans un esprit d’heureuse collaboration franco-chinoise, la cérémonie de remise du prix d’études chinoises Léon Vandermeersch. Cette année, ce prix a été décerné à M. Lothar Ledderose, professeur à l’Université de Heidelberg, pour couronner l’ensemble de ses travaux consacrés à l’histoire de l’art chinois ainsi que l’entreprise internationale qu’il dirige d’édition, en pas moins de 25 vol., des sutras bouddhiques gravés sur pierre en Chine. 

Enfin, le 21 novembre, s’est déroulée la réunion amicale de remise du prix Christiane et Jean Guilaine, qui a été décerné à l’archéologue et protohistorien Michel Py, directeur de recherche honoraire au CNRS, pour couronner l’ensemble de ses travaux sur l’âge du Fer de la Méditerranée occidentale. 

 

Communication scientifique 

Dans le cadre de son programme d’actions pédagogiques, l’Académie a organisé, depuis un an, 14 visites-conférences intitulées « rencontre avec un académicien » auxquelles se sont inscrits environ 1 200 élèves et enseignants du second degré. Les résumés des exposés présentés, qui constituent un outil susceptible d’intéresser les lycéens, sont consultables sur le site Internet de l’Académie, de même que leurs captations vidéo. 

Les 21 et 22 septembre, l’Académie a participé aux Journées européennes du patrimoine en organisant une exposition autour des concours pythiques en l’honneur d’Apollon s’inscrivant dans le thème retenu, cette année, du « Patrimoine maritime », et en écho aux récents jeux olympiques parisiens. 

 

Publications 

Depuis l’an dernier, l’Académie a publié 7 fascicules des Comptes rendus de ses séances couvrant les mois de janvier 2022 à octobre 2023. Elle a également publié 2 fascicules du Journal des savants ainsi que le tome 102 des Monuments Piot, sa grande revue d’histoire de l’art. 

Deux volumes sont également parus dans la collection des Mémoires :  

– Le premier ressortit à l’historiographie de l’hellénisme pontique de l’actuelle Roumanie : « Les inscriptions pour l’histoire ». Trente ans de correspondance entre Louis Robert et Dionisie M. Pippidi (tous deux jadis membres de notre Académie) ; 

–  et le second correspondant au t. IV/1 des Inscriptiones Daciae Romanae consacré à la Dacia Porolissensis, la plus septentrionale des trois provinces daces. 

 

La Carte archéologique de la Gaule s’est, de son côté, enrichie de plusieurs refontes consacrées à Tours, à la Vendée et à Angers. 

Deux nouveaux tomes consacrés, d’une part, à Rouen et, de l’autre, à Brumath, Strasbourg et la cité des Triboques, encore sous presse, seront venus compléter, cette année, la collection du Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule dite du Nouvel Espérandieu. 

Il en sera de même du tome III des Cahiers du Corpus Vasorum Antiquorum qui procurent l’édition des actes d’un colloque sur La céramique milésienne et apparentée à l’époque archaïque, qui avait été organisé en 2019 par l’Académie et le musée du Louvre, à l’occasion du bicentenaire de l’Union académique internationale. 

Est aussi paru dans la collection de l’Histoire littéraire de la France, un nouveau tome sur Les traductions médiévales des compilations de Justinien. 

La série des Obituaires de la collection du Recueil des Historiens de la France a accueilli 2 nouveaux volumes : L’obituaire de la chartreuse de Glandier dans le diocèse de Limoges et Le terrier des anniversaires de Saint-Gérald de Limoges. 

Enfin 3 volumes d’actes de colloques ont paru dans notre collection de Varia :  

– Autour du Fonds Poinssot. Les aventuriers de l’archéologie en Afrique du Nord (1830-1957) ; 

– Enfance et jeunesse dans les sociétés de l’Asie ; 

Délos au cœur de la Méditerranée, actes du 33e colloque de la Villa Kérylos. 

 

Internet 

La numérisation des publications de l’Académie se poursuit sur Persée, avec la mise en ligne de la série de ses Documents financiers du Recueil des Historiens de la France qui sera pleinement effective en janvier prochain. Le nombre de consultations dont font l’objet nos publications réunies sous un portail spécifique, reste remarquable, totalisant presque 2 millions de visites et plus de 75 000 téléchargements. Par ailleurs, à la suite d’un accord convenu, en 2021, entre l’Académie et le Laboratoire de Médiévistique occidentale de l’Université de Paris I, ont été mis en ligne dans le cadre du Corpus des actes royaux de la France médiévale pas moins de 3 660 documents édités par l’Académie dans sa collection des Chartes et diplômes relatifs à l’histoire de France, qui couvrent les règnes de Charles le Chauve à Philippe Auguste. 

On rappellera, enfin, que l’Académie dispose d’un site internet particulièrement riche en contenu, comportant plusieurs milliers de pages et plusieurs centaines de vidéos, et qu’elle est présente sur les réseaux sociaux, ce qui lui permet de communiquer plus largement sur ses activités et les travaux de ses membres, notamment auprès des jeunes générations. 

Ce bilan de l’année écoulée pourrait donner l’impression d’un catalogue quelque peu fastidieux. Il est assurément plus austère que ne l’était le spectacle de la passerelle de l’Institut lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en juillet dernier, un vendredi. Mais ce serait oublier l’essentiel, je veux dire l’atmosphère à la fois studieuse et amicale dans laquelle travaillent les membres, les correspondants et le personnel de l’Académie pour mener à bien les missions qui leur sont confiées. En exerçant la fonction de Président, j’ai eu la chance, tout au long de cette année, de m’instruire et d’élargir mes horizons, en découvrant des domaines qui ne m’étaient pas familiers. Cela m’a permis de prendre la mesure des avancées considérables du savoir dans les disciplines que nous cultivons, aussi bien par l’utilisation des techniques modernes que par un progrès de la réflexion. Nous nous inscrivons certes dans une tradition, mais nous n’en sommes pas les propriétaires, et nous avons confiance que nos successeurs iront plus loin que nous.