Collections Tome 1. Le verbe oubykh. Études descriptives et comparatives
Présentation
(…) L’importance scientifique de la langue oubykh est sans commune mesure avec l’étendue de son support social. Avec les deux groupes de parlers tcherkesses (occidentaux et orientaux), avec les dialectes de l’abkhaz et, assez aberrant, l’abaza, elle constitue le troisième et dernier membre de la famille des langues caucasiques du Nord-Ouest. Or, pour construire une « grammaire comparée », trois termes sont l’indispensable minimum. Tant que l’oubykh, donc, n’a pas été correctement décrit, à tous points de vue et dans un suffisant détail, il n’est pas possible de construire la grammaire comparée de la famille ni, à plus forte raison, d’aborder scientifiquement les grandes questions qui nous pressent : rapports de la famille du Nord-Ouest (CNO) avec les deux autres familles de langues caucasiques, celle du Centre et du Nord-Est (CC-CNE), celle du Sud (CS) ; rapports de tout ou partie des langues caucasiques, et spécialement de celles du Nord-Ouest, avec d’autres langues ou familles de langues, notamment le basque.C’est cette description détaillée que j’entreprends, après plusieurs esquisses constamment retouchées. Je traite ici du verbe qui, dans ce type de langues, concentre en lui l’essentiel de la morphologie. Les autres éléments de la phrase feront la matière d’articles. Mais l’âge dans lequel j’écris m’a engagé à associer, à mêler à cette description, qui reste l’essentiel, autre chose, qui ne devrait logiquement venir qu’ensuite : la comparaison avec le verbe des autres langues de la famille.Il m’a semblé convenable en effet de transmettre à mes cadets ce que j’avais appris ou entrevu en cette matière : attendre un « ensuite » eût été présomptueux. Bien entendu cet exposé ne prétend pas être une grammaire comparée du CNO : il n’y est guère tenu compte de la dialectologie tcherkesse et l’abaza, sur lequel j’ai pourtant beaucoup travaillé ces dernières années, n’y paraît que quand il diverge de l’abkhaz de façon instructive. En fait, les éléments comparatifs ne sont destinés ici qu’à éclairer l’oubykh et à permettre d’en mesurer l’originalité. Tel qu’il est, cependant, ce livre remplace, en ce qui concerne le verbe, les deux esquisses grammaticales que j’ai données antérieurement : pages 1-110 de La langue des Oubykhs (1931), et pages 11-25 d’Études oubykh (1959), ainsi que les études comparatives, sur le CNO et même par delà, que j’avais prématurément publiées en 1932 et 1933 (notamment Études comparatives sur les langues caucasiennes du Nord-Ouest, 1932) et qu’une insuffisante élucidation du système des sons, ainsi que d’autres défauts, rendent inutilisables. (…)
Linguiste et anthropologue, Georges Dumézil se passionne, dès ses années de lycée, pour le Dictionnaire étymologique de la langue latine de Michel Bréal et s’initie par lui-même au sanskrit. Après l’École Normale Supérieure et l’agrégation des lettres, il rédige, sous la direction de Louis Meillet, une thèse sur Le festin d’immortalité dans les mythologies indo-européennes (1924)… Lire la suite…
Tables des matières
Chapitre I. – Introduction
Chapitre II. – Structure des racines
Chapitre III. – Affixes spécifiants
Chapitre IV. – Indices personnels
Chapitre V. – Classes de conjugaisons
Chapitre VI. – Préverbes locaux et déterminants
Chapitre VII. – Préverbes de direction
Chapitre VIII. – Particules de rapport
Chapitre IX. – Suffixes de temps et de modes
Chapitre X. – Expressions du pluriel
Chapitre XI. – Formes négatives
Chapitre XII. – Causatifs
Chapitre XIII. – Participes et gérondifs
Chapitre XIV. – Interrogation
Chapitre XV. – Syntaxe de phrase
Chapitre XVI. – Formes avec auxiliaires
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