Collections Tome 44. Esculape et Hygie en Afrique. Recherches sur les cultes guérisseurs
Par Nacéra Benseddik. Préface de Jehan Desanges, correspondant de l’Académie.
2 volumes : 1 volumes texte : 380 p. / 1 volume de recueil épigraphique et iconographique, planches et index : 304 pages, 204 figures.
Parution : 2010
Présentation
Directement ou indirectement par la Sicile ou par l’Alexandrie hellénistique, les divinités grecques arrivèrent tôt à Carthage. Avec Massinissa, les Numides purent enfin établir des relations directes et régulières avec le monde hellénique. Les influences grecques se propagèrent et, avec elles, l’hellénisation de dieux africains. Lorsque Rome introduisit en Afrique le dieu d’Épidaure, celui-ci, comme nombre d’autres dieux venus d’ailleurs, dut composer avec les divinités autochtones, libyques et puniques.
A Carthage ou à Lepcis Magna, à Thubursicu Numidarum ou à Lambèse, à Caesarea de Maurétanie enfin, les témoignages de dévotion furent adressés aux dieux guérisseurs de la tradition gréco-romaine, Esculape et Hygie, par des membres de l’aristocratie locale et provinciale, des agents de l’administration impériale ou municipale, des officiers de la IIIe Légion Auguste. Sachant que la diffusion élitiste du culte en Afrique fut accompagnée de l’indifférence de larges couches de la population, il s’agit là d’un nouvel exemple du rôle déterminant de la religion dans l’intégration de cette région de l’Empire dans la romanité, certains groupes sociaux influents ayant soutenu et répandu l’idéologie du conquérant. Les découvertes archéologiques des dernières décennies ont enfin permis de tracer les contours d’une divinité africaine – Neptune et Esculape à la fois – qui veillait sur les eaux bienfaisantes et la santé des êtres. Sous la pression des nouveaux dieux guérisseurs venus de Phénicie, de Grèce et de Rome, mais à partir de son héritage libyque, l’Afrique réinventa les vieux génies guérisseurs et les divinités des sources et de la santé auxquels elle n’avait cessé d’adresser ses suppliques de guérison.
Nacéra Benseddik est docteur ès lettres, historienne du Maghreb antique, épigraphiste et archéologue. Elle enseigne à l’Université d’Alger. Le présent ouvrage a été honoré du prix Paul-Albert Février décerné par l’Université de Provence. L’auteur a reçu en 1996 le soutien du Centre national du livre (Paris).
- Histara – Les comptes rendus
- El Watan, 19 juin 2012
- Africa Antiqua
- H Soz U Kult
- Civilisation phénicienne
Compte-rendu des éditeurs Latomus :
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Tables des matières
Préface, par Jehan Desanges.
Remerciements.
Abréviations et bibliographie.
Introduction
- I. Les sources
- II. L’état des recherches
Chapitre I – Du dieu agraire phénicien au dieu gréco-romain de la médecine
- I. Eshmun
- II. Asklépios-Aesculapius
Chapitre II – Images africaines
- I. Eshmun-Asklépios-Aesculapius
- II. Épithètes
- III. Iconographie
Chapitre III – Les témoignages du culte
- I. Les temples
- II. Les thermes et les piscines
- III. Les statues
- IV. Divers
- V. Conclusion
Chapitre IV – La diffusion du culte
- I. La répartition géographique
- II. La répartition sociale : dévots et dédicace
- III. L’inégale diffusion : Les deux visages d’Esculape en Afrique
Chapitre V – Esculape gréco-romain
- I. L’Asclépieium de Lambèse
- II. Le culte commun d’Esculape et d’Hygie
- III. Esculape et l’armée romaine
- IV. Esculape et le culte impérial
- V. Association avec les autres dieux
- VI. Les prêtres et le rituel
- VII. Lieux de culte et dévots
- VIII. Conclusion
Chapitre VI – Esculape africain
- I. Le syncrétisme africain : assimilation et particularismes
- II. Prêtres et rituel
- III. Lieux de culte et dévots
- IV. Le culte impérial n’est-il qu’un culte importé ?
- V. Conclusion
Chapitre VII – L’eau, la santé et les dieux
- I. La symbolique de l’eau
- II. Thermes, cultes des génies et des nymphes
Chapitre VIII – Esculape dans l’Afrique chrétienne
- I. Une ressemblance troublante
- II. Esculape et le Christ dans les sources littéraires
- III. Esculape et le Christ d’après les sources archéologiques
Chapitre IX – Pérennité des croyances naturistes relatives à la santé au Maghreb
- I. Les saints guérisseurs
- II. Les eaux curatives
- III. L’incubation, les rêves
- IV. Le serpent
- V. Les symboles sont éternels
Conclusion générale – Médecine, magie et religion hier… et aujourd’hui
- I. Situation sanitaire de l’Afrique antique
- II. Art médical, magie et religion
- III. Aujourd’hui… et demain ?